dimanche 17 août 2014

LES MARAIS de MEUVAINES, d'ASNELLES et de VER-sur-MER - 1er volume






Acte du XVème siècle concernant la côte du Bessin - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.



en 1 - IL ETAIT UNE FOIS.......LA FORÊT DE QUINTEFEUILLES ?

Histoire d'une forêt engloutie.


en 2 - HISTOIRE des MARAIS de MEUVAINES, d'ASNELLES et de VER-sur-MER..... 

Histoire commune à trois communes.




























Carte de la France, qui n'était plus dénommée Gaule dans les actes en 1484 - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.




L'une des plus anciennes cartes marines de la Manche, dénommée vers 1400-1450 " le Canal 
Britannique " - Document du Musée de la Marine. 
.

















Côtes Normandes vues au XVème siècle.



















Côtes Normandes vues au XVIème siècle.



IL Y A LONGTEMPS…….
TRÈS….TRÈS LONGTEMPS….EN DES TEMPS OÙ  NOTRE  MÉMOIRE  A  DIFFICILEMENT ACCÉS  !



et pourtant……
cela se situe indubitablement au large d’Asnelles, de Meuvaines, et de VER-sur-Mer. C'était dans les temps où les falaises continentales dites du " Pas de Calais " se séparèrent définitivement de celles de l'île Brtitannique.


Ce texte est fortement inspiré du rapport établi par André Guilcher, suite à la Conférence faite à l’Institut de Géographie de Paris le 12 janvier 1951 aux candidats à l’agrégation.

Les vallées immergées de la Mer du  Nord et de la Manche jusqu’à l’Océan Atlantique, son l’œuvre  de cours d’eau d’âge Würm ( de -110.000 à 11.430 ans avant notre ère ). L’ouverture de la brèche du Pas-de-Calais, est due à un très grand fleuve proglaciaire de la phase de Riss ( de -370.000 à -130.000 ans avant notre ère ). Les successions climatiques pendant les quinze derniers millénaires ; le mécanisme de sédimentation des plaines maritimes avec leurs flux de flots puissants et de jusant ; l’ des événements  pendant l’Holocène au Pays Bas et sur la côte basse Normande enchaînement ( dépôt des différentes assises constituant les plaines côtières aux cours des transgressions d’Ostende, de Calais et autres ) ; la formation corrélative des cordons littoraux .



Carte des variations géologiques de la Manche - Document de la Bibliothèèque Nationale de France à Paris.


L’étude des bancs par Van Veen et Baak, aboutit à la conclusion que ces bancs ont été édifiés par les courants de marées. De nos jours jours les transports horizontaux de matériel sont faibles ; mais les vagues sont à l’origine de la dissymétrie du profil transversal, que l’on peut constater sur certains bancs.

La Manche est une mer peu profonde, l’une des raisons confirmant son ancienne appellation de «  Canal 
Britannic  ». Les formes générales actuelles de la mer au large d’Asnelles, de Meuvaines et de Ver-sur-Mer sont bien connues, une étendue marine peu profonde, n’excédant pas 100 mètres, sauf des sillons étroits. 

















Carte de " La Manche dit autrement Le Canal Britannic  "- Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

















Carte de la Manche au XVIème et au XVIIème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de  France à Paris.


Le rivage est constitué en plusieurs endroits de la côte de Basse Normandie, de plaines marines de différentes étendues, comme les terres amphibies des « marais de la Dives - l’estuaire de l’Orne - marais de Meuvaines - marais de l’estuaire de la Vire , du Veys ».

Le paysage des Marais de la Dives, très exactement comme celui des « Marais de Meuvaines », n’est pas absolument plat, mais sillonnés de chenaux de marée, ramifiés comme un système veineux. Entre ces canaux entre Asnelles, Meuvaines et Ver-sur-Mer se trouvent une végétation spécifique ; comme l’a remarquablement d’écrite - Calvados littoral. La plaine hors d’atteinte de la marée est formée de tourbières.


Représentation de la côte normande entre Asnelles et Ver-sur-Mer au XVème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

 Vue satellitaire d’Asnelles et d’une partie Ouest des «  Marais de Meuvaines ».
Ouest -    0°33’54,8’’
Nord   - 49°20’28,7’’ - Document de l’Institut Géographique National.








 Vue satellitaire du Centre des « Marais de Meuvaines » - Documents de l’Institut Géographique National.

 Le marais est séparé de la mer par un très cordon dunaire excessivement bas et fragile, consolidé par des cailloutis.


Le fond de la mer, offre une topographie particulière de bancs dont les crêtes et pratiquement allongés et parallèles entre elles, et dans plusieurs cas à la côte. Entre ces bancs, le fond est quelquefois graveleux ou pierreux, ils commencent  devant l’estuaire de l’Orne.

La dénivellation avec le fond varie de 20 à 30 mètres. L’histoire de la Manche reste obscure, si le Pliocène marin n’est reconnu avec précision qu‘en Bretagne et en Normandie ; au Pliocène supérieur, très exactement au Plaisancien ( entre 3,6 et -2,6 M.a. avant notre ère ); au Pliocène supérieur, la mer semble s’être retirée vers le Nord.

Carte de la plate forme littorale au large des marais, entre Asnelles et Ver-sur-Mer - Document I.G.N.


après cet indispensable préambule…… 


Nous remontons à l’Eemien, plus connu sous le nom d’interglaciaire « Riss/Würm » , soit entre « -130.000 et -115. 000 ans avant notre ère ». Une certitude scientifiquement prouvée, entre l’immersion Eemienne et l’actuelle, la Manche a été complètement asséchée. Le fond de la vallée ainsi formée été parcouru d’Est en Ouest par un grand fleuve, comme il n’en existe aucun équivalent en Europe de nos jours. Lors de la transgression suivante, les traits géographique d’aujourd’hui vont  être définitivement fixés.

Une succession de traits importants et tout particulièrement complexes vont s’enchainer. Ils sont établis et validés par des analyses polliniques. Cette succession climatique se développe comme suit  :

- Subarctique - climat de toundra, vers -100.000 à -15.000 ans av. notre ère,
- Préboréal - climat de steppe froide, vers -8.000 ans av. notre ère,
- Boréal - climat relativement chaud et sec - vers -8.000 à -7.000 ans,
- Atlantique - climat relativement chaud et humide - vers -5.000 à -2.000 ans,

c’est  donc à cette époque qu’il est possible de situer, avec une marge d’erreur infime, l’apparition et le développement de la célèbre «  Forêt de Quinte-Feuilles ».

- Subboréal - climat relativement chaud et sec - vers -2.000 ans av. notre ère,
- Subatlantique - climat tempéré humide - après J.-C.

c’est notre climat actuel.

ce qui n’est pas nouveau…….Après la glaciation de Würm…..la température s’est progressivement et considérablement réchauffée.Est-ce une nouvelle « période Interglaciaire »……? Elle est dénommée, jusqu’à ce jour : Tardiglaciaire.


Une certitude, vers -18.000 avant notre ère, sous l’effet d’un ensoleillement plus intense, entrainant inexorablement une élévation généralisée de la température   ( les paramètres orbitaux de la terre ayant changés, faits scientifiquement validés ), la calotte glaciaire qui descendait jusqu’à la latitude de Londres et couvrait une partie de la Belgique, les Pays-Bas, et le Nord de l’actuelle Allemagne, se mit à fondre.

Il ne fallut que quelques milliers d’années, pour faire reculer cet impressionnant front de glace, épais d’environ 1.500 mètres, vers le Nord.

Il est  évident, qu’au début , pendant le «  Dryas ancien - de - 15.000 à -13.000 ans av. notre ère ), la fonte fut relativement lente, mais elle s’accéléra,  entraînant un tout premier rehaussement du niveau marin qui passa à - 120 à     -100 mètres. Sur la terre ferme, et plus spécialement celle objet du présent texte, une couverture d’aspect steppique se développa, parcourue par d’immenses troupeaux de rennes, plus ou moins accompagnés de paisibles familles de mammouths. Nul doute, que ce territoire que nous appelons les » marais de Meuvaines » et les anciens de nos jours cultivés, furent des aires de chasses très appréciées par nos très lointains ancêtres.

Le processus s’accélère nettement vers -12.500, les fossiles découverts suggèrent une diminution non négligeable des glaces continentales. Le réchauffement atteint 4° par siècle, entrainant un nouvel rehaussement du niveau marin de 28 mètres et l’apparition d’arbustes, de bouleaux et de confères pionniers présage de la forêt pionnière qui allait déployer : c’est la période dite Bölling.

Vers -12.000, le Dryas moyen, une première détérioration des conditions climatiques intervient, c’est l’oscillation : Aagelsee. Refroidissement, avec retour du paysage steppique, qui dura environ 150 ans.

La période suivante, Allerod, reprise de l’extension  des terroirs peuplés de bouleaux et de pins. Ne pénétrant pas d’avantage, dans un labyrinthe de détails nous abordons le Dryas récent illustrant la variabilité du climat de notre région. 

Vers -11.000, sans que l’on puisse en déterminer avec exactitude les causes, nouvel chute des températures, déjà ralentie à l’Allerod, provoquant un retour des conditions glaciaires. La plupart des méthodes scientifiques utilisées dans la reconstitution des variations climatiques constatent l’authenticité de cet événement.

La calotte glaciaire disparaît vers 9.000 et le Laurentide vers 7.000 et 6.000 ans. C’est le développement de la forêt. Autre phénomène intéressant bien que ne nous concernant pas, le Sahara connaît une période d’humidité relative entre 9.000 et 6.000 ans, le maximum thermique, lié au forçage orbital a accentué les pluies de mousson sur le continent africain.

Depuis -5.000 ans avant notre ère, l’analyse des pollens fossiles, précise une nette augmentation des insolation d’été, provoquant une très appréciable augmentation de la température, marquée le développement de zone boisée mixte, avec la prolifération : des chênes, des ormes, des noisetiers.

Document photo Bernard Langlais.


Le processus, qui d’où devait découler les « Marais de Meuvaines »,

  
Le mécanisme de sédimentation de la plaine maritime des « Marais de Meuvaines », est tantôt tourbeux, tantôt argilo-vaseux.

La tourbe peut se développer sur un estran, c’es-à-dire entre les laisses de haute et de basse mer, quand cet estran porte un « herbu » ou « schorre ». Cependant, la masse principale des tourbières est constituée en eau saumâtre ou douce, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne se forma qu’au-dessus des hautes mers, mais, soit assez loin de la mer pour que la marée ne refoule pas l’eau douce jusque là ; soit à l’abri d’une levée littorale suffisamment continue.

D’autre part, la tourbe asséchée se tasse rapidement et considérablement :
- elle perd les ¾ de son épaisseur en très peu de temps. Elle peut également se tasser à l’état humide par compression, quand elle est recouverte de nouvelle tourbe ou quand elle est recouverte de vase par suite d’un changement dans la sédimentation, ou encore par suite du reccul du cordon littoral de fermeture qui vient occuper partiellement l’emplacement de la tourbière et la comprimer.

Quant à la vase, elle se dépose sur les parties recouvertes par les très hautes mers, de part et d’autre des embouchures de cours d’eau côtiers ; influencés par le système de marées.

Document photo Bernard Langlais.

L’analyse des tourbes « Préboréales et Boréales », formées dans des vallées de zones humides, révèlent des forêts de pins et de bouleaux. Cette analyse fait apparaître un rehaussement du niveau général marin entre -2.000 et -1.500 avant notre ère. 

On arrive aux grandes transgressions du début de la période Subatlantique, en -500 avant notre ère, les hommes refluent vers les hautes terres. Vers -100, la mer ruine les habitats côtiers du 2ème Âge du Fer - Tène II.  En +270, nouvelle invasion marine. Ce n’est que vers le VIIIème siècle ( vers l’an 700 ), que les hommes reviennent habiter en permanence en bord de mer sur la côte du Bessin.

C’est vers le IXème siècle que les premières digues furent élevées.

Document photo Bernard Langlais.


C’est avant tout un paysage.


Les plateaux calcaires formant terrasses, bordant la partie septentrionale de la dépression, parfois dénommée «  la cuvette  de Carentan » ; sont intégrés dans la région du Bessin. Il s’évasent alors amplement dans la «  Campagne de Caen », et plus spécialement entre la Gronde et l’Orne.

L’ampleur des horizons est saisissant, elle tranche avec les ondulations monotones du relief schisteux de la retombée Nord du Bocage Normand.

Les interfluves entre la retombée du moutonnement de Saint-Côme-le Fresné, les vallées de La Gronde, de la Provence et celle de la Seulles, se relèvent insensiblement, d’abord sur la couverture sédimentaire, puis sur le socle, recoupant les bancs redressés du Briovérien, puis du Trias, du Lias et du Bajocien, se prolongeant sur les différents prolongements du Bathonien.

La pente est plus ou moins rapide, coupée par la Gronde, la Provence et la Seulles, jusqu’à +54 m. ( borne surplombant Saint-Côme-le-Fresné ), +58 m. (borne de La longue mare - Crépon ), + 45 m.  ( borne au sud de Marefontaine à Ver ).

C’est là évidemment un aperçu du relief de la couverture sédimentaire du socle, de l’arc largement ouvert au Nord, qui encadre les « Marais de Meuvaines ».



Documents photos Bernard Langlais.

1 - IL ETAIT UNE FOIS..........

et ce n'est pas une légende ..... forêt....." La Forêt de QUINTEFEUILLES ".


Lorsque le voyageur venant de Courseulles-sur-Mer, via Ver-sur-Mer, par la D.514, aborde la longue ligne droite, très légèrement courbée, peu avant Asnelles, il est surpris, par l’étendue végétative, dépourvue d’habitation.  

Et, si, il prend le temps de s’arrêter, ne serait-ce qu’un très court instant il est stupéfait, et même ahuri, par les bruits du silence de la végétation subaquatique.


















Vue satellitaire, des actuels " Marais de  Meuvaines " - Document Google earth.



Faisant quelques pas prudents sans pénétrer très avant  dans cet univers insolite, fait d’eau, de végétaux et d’air pur, il est insensiblement bercé par le silence des hommes, et les bruits de cette nature, heureusement,  encore à l’état nature.

Seul un initier, comme Bernard Langlais , à la complète possibilité de s’y promener, et d’y retrouver son « chemin », dans la plus parfaite quiétude ; avec en prime un commentaire clair, net et précis.

Le cadre offre de toute parts, pour celui qui sait regarder et voir, des sites variés à l’infini avec pour toile de fond  «  la Manche », qui après avoir été nommée dans les textes antérieurs au Xème siècle «  Canal Britannique », puis appelé jusqu’au XVIIIème siècle «  Océan Britannique ». 

Ce qui frappe après le silence, c’est la platitude avec en arrière plan, comme toile de fond les rouleaux de la houle marine sur le rivage. Elle recouvre deux fois par jour l’immensité de la grève.

Après un demi tour complet, le regard se porte alors sur une ondulation qui domine le paysage.  Des graviers et des blocs calcaires composent le dépôt de pente relativement épais et irrégulier entre 2 à 3 mètres de cette falaise morte.  Cette surélévation à son pendant, constitué par la falaise de Saint-Côme-de Fresné, de même formation sous un plaquage de lœss.

Cette élévation s’affaiblit rapidement vers l’Ouest, vers le village de Meuvaines  et le cours du ruisseau Roulecrotte ( alt. +13 ), à environ 500 mètres un autre cours d’eau la Gronde se trouve à  ( alt. + 11 ). En 600 mètres le niveau passe à + 56 au lieu-dit « la Masse de fresné » ; formant avec le précédent versant un vallon bien marqué, mais très évasé.

C’est-ce que les géologues dénomme la « boutonnière de la Gronde ».

























Autre temps.......autre époque. Photo d'une époque révolue,,  le lavoir municipal  d'Asnelles sir la Gronde.



























Pont sur la Gronde à Asnelles.



Cette «  Boutonnière d’Asnelles » appartient au moins à deux stades  interglaciaires antérieurs au Flandrien, le pied des falaises fossiles, ourlant deux plates -formes étagées. La base de ces falaises est respectivement situé à +1 mètres pour les ples récentes et à +9,5 pour les plus anciennes

Au pied, pelotonner l’antique village de Meuvaines, et ses bosquets vestiges pour mémoire d’un très lointain passé, tandis qu’aux deux pointes extrêmes se développent pimpantes, les très attrayantes stations balnéaires d’Asnelles à l’Occident, et de Ver-sur-Mer à l’Orient.


Ce véritable tableau, idyllique, vu d’en haut, présente un rivage légèrement concave, résidu d’un ancien plateau continental, qui a sauvegarder les traces authentiques d’un intense boisement . Ce boisement a porté le nom de « Forêt de Quintefeuilles ». De nos jours, le sol complètement bouleversé par l’homme, métamorphosé par les exigences , présentent lors du redémarrage de la végétation, le témoignage de l’imposition de la présence humaine.
























Carte de 1741 - B.R.G.M. - On remarque dans le relief schématisé , ce qui est dénommé " la Boutonnière de la Gronde ", dont le bourg d'Asnelles en précise  l'épicentre.

autre carte..........



























outre la très grande précision du relief existant, la géologie spécifique à Asnelles y est représentée - Document du B.R.G.M.



Des sondages à Asnelles et Meuvaines effectués en 1987 par Clet-Pellerin, dévoilent que les sables de la plage entre Saint-Côme-le-Fresné et Bernières, connus géologiquement sous la dénomination de «  sables Modiolus modiolus » appartiennent incontestablement à des dépôts marins sableux, qui se placent entre +1à +2mètres. Ils ont validé des séquences marines, et ont les trouvent au pied d’unre falaise fossile à -1 mètre. 

De ce fait, ils reposent directement sur une plate-forme marine érodée , inclinée en pente douce vers le Nord.

Le système géologique complexe d’Asnelles -  Meuvaines, débordant sur Ver-sur-Mer, est remarquablement conservé sur la front d’une petite falaise ( ondulation sur la gauche, direction  Asnelles ).



Carte géologique du même secteur géographique - Document du B.R.G.M.



AUX CONFINS DE LA GÉOLOGIE, ET DE LA GÉOGRAPHIE, 

l’Histoire des Marais de Meuvaines…..


Quelque soit le peu d’attraction manifesté par un marais, ses facultés à être irrigué, puis cultivé ; les «  Marais de Meuvaines », suscitent en dehors de certaines réflexions plus ou moins captivantes, un intérêt exceptionnel qui tient uniquement dans la découverte de l’ordre chronologique dans lequel ils se font formés

Nous avons vu précédemment la formation géologique du territoire,

En examinant les fossés, qui bordent soit les chemins, soit les sentiers, ainsi que ceux qui peuvent séparer les parcelles des différentes propriétaires ; il est possible de faire de stupéfiantes observations.

Bien qu’impensables ces observations, remémorent inlassablement les étapes du passé local. Le sol, est imprégné des bouleversements qui ont marqué ce passé, des cataclysme qui s’y sont déroulés ; et point d’orgue, l’apparition des hominidés.

Les «  Marais de Meuvaines », sont un véritable «  champ clos », où dès le Haut Moyen Âge les hommes ne connurent jamais de relâche.

On peut écrire que l’ «  Histoire des Marais de Meuvaines » , se subdivise en :


* - Époque Forestière,

* - Époque aquatique,

* - Époque agricole,

Nous n’aborderons pas l’Époque agricole.

Après avoir compulsé, de nombreux documents d’archives authentifiées, nous sommes convaincus que la première période : l’Époque Forestière  a été précédée d’un changement complet d’après lequel le niveau de la route référencée oscille de 7 mètres au lieu-dit «  les Roquettes » Cne d’ Asnelles à 17 mètres au lieu-dit «  les Loges » Cne de Ver-sur-Mer. Rapidement en quelques centaines de mètres es élévations passent à 40 et 46 mètres au lieu-dit «  les Monts » ( à 400 mètres borne géodésique indiquant +52 ).

* - Époque  Forestière,

de l’examen du sous-sol, un fait apparaît, une opulente forêt existait….. 


Verte par ses gras pâturages, par son bocage, la Normandie en générale, et l’actuel département du Calvados en particulier, l’était également par ses opulentes forêts jusqu’au Moyen Âge. De nos jours quelques lambeaux ont été sauvegardés. Nous allons donc nous efforcer de remonter dans le  temps, bien que la documentation soit très rare, et tout particulièrement dispatchée. Le passé de ce que nous appelons « les Marais de Meuvaines », débordant plus ou moins largement sur les communes d’Asnelles et de Ver-sur-Mer, et plus que captivant. Le leu-dit le «  Bois des Rues » Cne de Bernières-sur-Mer semble indiquer un environnement boisé vraisemblable ment dépendant du  massif forestier de la «  Forêt de Qintefeuille », dont l’alt. Est de +9,5. Au-dessus de ce lieu le remblaiement marin atteint, et l’on peut obserrver des formations de gélifraction consolidées.

Il apparaît, que la formation sédimentaire périglaciaire, a été largement complétée, par une sédimentation marine, lors de la régression générale du niveau des océans.


























Vestiges authentiques témoins de la forêt engloutie - Document photo Bernard Langlais.



Le radoucissement de la température, entraînant une fonte des glaciers, entrecoupés de périodes très froides, provoqua incontestablement un rehaussement général du niveau des océans ; certainement en dents de scie. Ainsi, il a été scientifiquement démontré qu’à la période dénommée «  Bölling », c’est-à-dire avec une marge de sécurité ( de 14.650 à 14.000 ans avant l’actuel ), un fort rehaussement de la température avec des pics entre ( 14.600 et 14.100 ), fit reculer le front des glaces qui étaient descendues au niveau de Londres ; qui atteignait à certains endroits plus de 1.500 mètres d’ épaisseur.

Il est évident, que sur le plateau continental qui s’étendait Arromanches à  Courseulles-sur-Mer, et au-delà ; e vers le large sur une distance importante, au-delà du rivage actuel ; la végétation trouva tous les éléments indispensables à son développement. Ce fut le Salix polaris ( Saule polaire ), et le Dryas octopetala ( Dryade à huit pétales ). Puis en fonction des vestiges retrouvés, ce fut dans l’ordre le Quercus ( Chêne ), le Betula ( Bouleau ), le Pinus ( Pin ).

Vers 12.000 à 11.000 avant l’actuel, la température a semblé se stabiliser, avec un climat comparable à celui que nous connaissons, le niveau général des océans remonta de 6 mètres. Le changement important des rapports entre la mer et la terre, le sol de l’actuel «  Marais de Meuvaines » passa de l’état d’estuaire de cours d’eau périglaciaires à l’état de plaine relativement éloignée du littoral.

Ne subissant pas directement l’incidence des embruns marins, convenablement drainé, la vaste étendue se révéla propice à l’apparition, et la propagation, et l’épanouissement de végétaux à hautes tiges. Favorisés par le soleil et la pluie, parfaitement irrigué, les végétaux ligneux colonisèrent cette vaste étendue, et   très certainement les pentes avoisinantes vers l’intérieur des terre. Il est possible d’envisager que cette imposante couverture boisée, fut très tôt occupée. Mais, nous n’anticiperons pas sur les prochains chapitres.

De nombreux chroniqueurs antiques et médiévaux s’accordent à dire que ce «  massif forestier », portait le nom de «  Forêt de Quinte feuilles » , selon certains, en raison des cinq catégories de grands arbres qui s’y trouvait….? « chêne, hêtre, aulne, bouleau, pin »

Un fait quasiment certain, un semblait très dense dans sa partie méridional, que dans la partie septentrionale, dans l’axe balayait par les vents marins.

Il est désormais acquit, que nos Ancêtres de la préhistoire, et que les gaulois connurent, hantèrent et chassèrent dans cette forêt.

Il semblerait qu’après 300 années ( avant notre ère ) , d’une relative stabilité sur notre côte du Bessin , une nouvelle transgression marine se manifesta vers le 1er et s’étendit jusqu’au VIème siècle. Le rehaussement fut de 2,4 mètres. La région n’étant pas ou très peu peuplé, les Annales et les Chroniques, ne signalèrent pas l’événement. Un nouveau rehaussement fut enregistré au Xème siècle

Progressivement, irréversiblement la «  Forêt de Quintefeuilles », fut d’abord les «  pieds noyés », lors de marées importantes comme en ( 541 - 603 -709 - 817de notre ère ), , puis imbibée en permanence par le flux et le reflux des marées, déracina les arbres, les embruns salés, attaquèrent et firent pourrirent feuilles et jeunes, pousses. La permanence d’eau saumâtre, absence d’eau douce, la forêt de Quintefeuilles passa dans les souvenirs dès le XIIème siècle.

C’est définitivement en 1066, que Guillaume, duc de Normandie, préparant l’invasion de l’Angleterre, décida la mise en disponibilité d’une flotte de 600 bateaux. Si une grande partie existait, était déjà construite, de nombreux autres furent mis en chantier. La forêt de Falaise, fut mise à contribution, celle de Qintefeuilles participa très largement, à la fabrication de mâts, de gouvernails et de rames.

La mer peu à peu pris possession de ce que de nos jours est appelé « le plateau continentale normand »  limité à l’Est par l’estuaire de la Seulles, et en prolongrment «  le Rocher Saint-Germain - les Roches de La Valette - la Fosse de Courseulles et, en retour d’angle la  Fosse Sait-Gerbot ».



en cherchant on découvre……


Des Chroniques font état de forêts du Bessin, à l’époque gauloise, se prolongeant de chez les Baïocasses, en direction du territoire des Avranchins et du Massif de La Lande Pourrie, d’autres prolongements vers les Viducasses et  vers  les Lexoviens. La plaine de Caen  semblant apparemment beaucoup moins boisée.

À l’époque gauloise,
« …..dans le Massif de la Forêt de Quintefeuilles …..?, dans les
« clairières, des troupeaux de porcs, souvent croisés avec des sangliers, se  nourrissaient de glands et 
« de faines….. ».

Les Romains apportèrent un grand soin à la préservation de la forêt, un Consul fut nommé « …..provincial ad sylvas et calles…..( Varron - Pline, XVII, 8 ; XVIII, 11 ). L’usage de la  forêt foncière en revenait directement à l’empeureur ( Strabon - IV, p. 100 ). Une amende de 25 as était imposé à celui qui mutilait un arbre. Un autre point démontrant combien les Rommains étaient en avance dans «  l’Économie Forestière », dans  l’examen des lois romaines, on n’est pas sans remarquer des expressions comme  :

- «….sylva materiae et  ceduoe », par lesquelles, les Romains distinguaient, les forêts de haute futaie, des bois et taillis. Par exemple : «  arbores grandes, arbores tonsiless, etc ». distinguaient les différentes espèces…..

Comme les Mérovingiens, les Carolingiens se servirent des reste de cette forêt mises en « defens » pour la chasse ; cette réserve prit le  nom de «  foresta », sur certains actes et de «  forestella » sur d’autres. Un Capitulaire de Charlemagne ( tit. XLIII - capit. XXXII ), nous a conservé l’énumération des principales forêts royales au IXème siècle. Ducange dans son Glossaire, a recueilli et déterminé leurs noms avec beaucoup de précision.

Aux grandes marées historiques de 1131, 1224, 124, 1340 et 1360, la destruction, et l’élimination de la  « Forêt de Quintefeuilles » figurait pour mémoire. Des textes, signalent que  lors de l’ouragan du 7 janvier 1735, les flots tempétueux firent sortir des grèves une importante quantité de vestiges de cette forêt.






























Les vestiges et les traces de l'important boisement sont infinis, et authentiquement validés  : souches les plus diverses toujours enracinées ou non, troncs, branches......etc.....etc ! Documents photos Bernard Langlais.



Une forêt qu'on ne trouve pas mentionnée dans des actes et des Chroniques du XIIème au XIVème siècles.


À Melun en 1372 le roi Charles V promulgue : Les Édits et Ordonnances des eaux et forests. La «  Forêt de Quinte Feuilles », n’y est pas mentionnée. Pourtant, page 55, il est précisé :
« ….au Pays du duché de Normandie, qui est peuplé de forest, buissons et brosses plus qu’aucunes 
« autres parties du royaume »,.

En 1306, Ordinatio foreste sous le règne de Saint Louis évoque les principaux défrichements de la forêt normande dans le Bessin, ce qui semble démontrer à quel point cet Mémoires pour servir d’histoire à la ville et au diocèse de Bayeux » du chanoine Renauld, II, 1910, 60-78 ; et le Diocèse de Bayeux du Ier au XIème siècle, étude historique par Masselin, 1898, in-8° ; les Anecdotes ecclésiastiques du diocèse de Bayeux, tirées des registres de l’officialité et autres documents authentiques par Pluquet, Caen, 1831, in-8° ; Mémoires pour servir à l’état historique et géographique du diocèse de Bayeux par Béziers, Caen, 1773, publié G. Le Hardy, Rouen, 1894-1895, 2 volumes, in-8° ; ont considérablement éclairé nos connaissances.

Carte de Pirro Ligni, datée du XVème siècle, indique Bayeux et le territoire des " Bellocasses " - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris


Il est évident que le grand nombre d’abbayes et d’établissements monastique dans le nord-Bessin hâta irréversiblement la transformation du sol. Les forêts étaient demeurées en dehors de la circonscription paroissiale, elles pouvaient donc facilement passer dans le domaine des communautés religieuses. L’abbaye Bénédictine de Longues ( Longae ), fondée en 1168, sous le vocable de N.D. par Hugues Wac, avec des moines venus de Hambye. En 1627, les moines entrèrent dans l’ordre de Cluny. Cette abbaye fut supprimée en 1782.

Le prieuré de Bazenville ( Bajoville ), ordre cluniste ; l’important prieuré de Langrune,  Saint-Martin de Tailleville ( de Tailliavilla ), donné en 1096 à l’abbaye bénédictine de Troarn, par Guillaume de Colombières avant son départ en croisade. Troarn a été fondée en 1022, par Roger de Montgomery qui y mit des prêtres séculiers. Des dîmes et des servitudes usagères étaient concédées aux communautés religieuses, sans beaucoup d’opposition «  Études sur la condition de la classe agricole au Moyen Âge » de L. Delisle, p. 390 - 392 et suiv. . Les servitudes accordées étaient si nombreuses au XIVème siècle, que le roi dut rédiger le « Coutumier des forêts de Normandie », code spécial qui en définissait la nature et l’étendue.

Ces droits d’usage amenèrent tout naturellement à des éclaircies dans le massif forestier, au milieu desquelles des hameaux s’édifièrent, certains évoluèrent en villages?.. D’autre part les religieux usagers de la forêt élevèrent des granges ( L. Deliste, p.395 et 396 ), qui devenaient pour quelques uns rapidement des hameaux. Ces hameaux étaient des centres de défrichements intensifs.

Chaque prieuré possédaient au moins une grange, sinon plusieurs.

Recueil de 187 documents épars de l'an 801 à 900 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.



Les nombreux recoupements, semblent démontrer qu’à l’époque appelée «  Pagus Baiocensis » - Pays de Bayeux. Le peuple gaulois, des Bajocasses occupaient un territoire fortement boisé. Outre la forêt de Quinte-Feuilles, d’autres très importantes on également disparues : celles de Maupertuis, de Torteval, de Foulognes et du Quesney, dont Guillaume le Conquérant avait fait concession aux religieux de Saint-Etienne de Caen, sous condition de ne pas la défricher et de n’en pas détruire le gibier.

















Carte du positionnement des peuples gaulois, conçue au XVIIème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de France de Paris.

















Carte de la mer Manche, désignée sous l'apellation " Océanus Britannicys " en 1590 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Obole gauloise en argent du Vème siècle avant notre ère - Auguste du 1er siècle de notre ère.


Apparition et localisation d’un massif forestier, peut-être mythique…..? mais pas légendaire.


À la lueur des informations, que nous avons glanées parmi les documents épars, et parfois très disparates, que nous avons consulté, suite à d’ultimes  recoupements il apparaît clairement que la Forêt de Quinte-Feuilles, était une forêt primaire *2.

Elle se développait d’ouest en est, entre Saint Côme le Fresné et l’estuaire de la Seulles,  avec quelques débordements sur la rive droite. Elle recouvrait il y a -10.000 ans B.C. au IXème siècle, le territoire communal actuel de Saint-Côme-de-Fresné, d’Asnelles, de Ver-sur-Mer, de Graye-sur-Mer, vers le sud de Meuvaines, de Crépon, de Sainte-Croix-sur-Mer, de Banville avec des prolongements en direction de Ryes,  de Bazenville. Elle se ramifiait à l’immense manteau forestier qui recouvrait le pays normand, par une succession quasi non interrompues de forêts de la Touque, vers l’Avranchin *2.

La fabuleuse forêt gauloise, dont J. César lui-même cite dans «  Commentarii de Bellico Gallico », puis décrit dans plusieurs textes Mérovingiens et Carolingiens de la B.N.F. de Paris.

La lecture de Bellico Gallico nous dévoile que J. César lors que qu’il envahit la Gaule indépendante est très fortement impressionné par l’immensité des forêts gauloises, qui semblent se juxtaposer à l’infini. Gaule en celte peut être traduit par «  gaël »c’est-à-dire « bois » .

Apparue dans l’interglaciaire Würm III / Würm IV, il y a quelques - 30.000ans dans le vallée de la Seulles.

Au plus fort des dernières glaciations de Riss  (  de -300.000 à - 120.000 ans B.C. ), et de Würm *3 ( -80.000 à -10.000 ans B.C. ), le paysage végétal de nos régions était proche de la toundra actuelle, dépourvue d’arbres sauf en bordure des cours d’eau, dans des terroirs abrités.

Après le réchauffement vers 10 000 ans avant notre ère, au début de la période dite Post-glaciaire, les arbres commencent à essaimer, et à apparaître dans le paysage, c’est ce que des Scientifiques appellent « la forêt pionnière » qui se développe dans des zones « refuges », composée principalement de pins, bouleaux, noisetiers, elle sera progressivement suivie de « chênaies mixtes » associant frênes, ormes, hêtres et les principales essences hautes et basses tiges de feuillues actuelles.

Avec ce réchauffement Post-glaciaire, les arbres commencent à essaimer depuis les rives des cours d’eau : zones refuges de la forêt "pionnière" à pins et bouleaux, bientôt suivie d'une "chênaie mixte" associant nos principales essences feuillues actuelles.

La forêt à feuilles caduques devient omniprésente. Il est possible, que le mot : feuille, définisse et précise des feuillus, des arbres à feuilles caduques.

Le Tardiglaciaire  ( vers - 15 000 à - 9 800 ans B.C. ) est la dernière époque du Pléistocène supérieur,

« A partir de -16 000 B.C., les calottes glaciaires  soumises à un  ensoleillement un peu plus intense 
« se sont mises à fondre. Alors qu’il avait fallu plusieurs dizaines de milliers d’années pour former ces « inlandsis, il fallut seulement quelques milliers d’années pour faire fondre les millions de km3 de 
« glace accumulés, et faire remonter le niveau des mers ».

Le froid s’atténue progressivement et sensiblement au point que la steppe laisse la place à des forêts clairsemées de feuillus *. L’ « Interstade de Lascaux » marque le début de « Würm 4 » *5 et du                « Tardiglaciaire » qui s’achève avec commencement du réchauffement d’ « Alleröd ».

Le Tardiglaciaire correspond à un radoucissement entrecoupé de brefs retours du froid sec ( les Dryas ancien, moyen et récent ). La forêt qui s'étend entre Asneelles et englobe Ver-sur-Mer, se développant sur l'actuel " plateau continental " est  composé de pins, de bouleaux, de coudriers et d''ormes.

«  Dans un premier temps , pendant le Dryas ancien, la fonte est assez lente. Entre -16 000 et -11 000 
« ans B.C., le niveau marin passe de -120 à -100 m. Le climat reste du type glaciaire et la végétation 
«  steppique ».

Les dernières oscillations du Tardiglaciaire sont humide et douce ( Bölling de 11 000 à 10 300 ans B.C., froide ( Dryas moyen ), chaude ( Alleröd, à partir de -9 800 ),et froide ( Dryas récent , le dernier  épisode froid de -8 800 à -7 800 B.C. ), puis débute le Postglaciaire = Holocène.


La plupart des chercheurs *6 achèvent le Pléistocène avec le Dryas moyen, et font donc débuter l’Holocène avec l’Alleröd, quelques autres prolongent cependant le Pléistocène jusqu’à la fin du Dryas récent :

« L’Alleröd fait partie du Tardiglaciaire et donc de l’extrême fin du Pléistocène »

Vers -10 000 ans B.C., le processus de fonte des glaces s’accélère, en moins de mille ans, vers 10 500 / 10 000 ans  B.C., les calottes glaciaires reculent vers l’Islande (…). Le réchauffement atteint un taux moyen de 4° par siècle et le niveau marin  remonte de 28 mètres. C’est le Bölling.

Cette hausse des températures profite d’abord aux arbustes pionniers puis aux bouleaux : elle se manifeste par un développement des forêts de bouleaux et genévriers. Le Dryas moyen est caractérisé par un nouveau refroidissement centré sur 13 900 cal. Et un retour  des plantes herbacées steppiques. Sa durée n’excède pas 150 ans selon les études réalisées. Au cour de la période suivante : l'Allerød, les forêts de pins se développent de manière importante.

Au Dryas récent , le froid faite une brusque incursion. Depuis environ cinq mille ans , l’augmentation de l’ensoleillement d’été dans l’hémisphère Nord entraîne le réchauffement du climat. Vers -11 000 ans, sans que l’on puisse en définir les causes avec certitudes, ce réchauffement  s’était déjà ralenti au cours de  l’Allerød , s’interrompt brusquement provoquant le retour de conditions glaciaires. Cette détérioration d’une durée approximative de 1300 ans, a touché l’ensemble du globe terrestre. Les minima des mois les plus froids, en France atteignaient de -20°C à -30°C, en été, ils étaient compris entre -8° C et -1°C. Les maxima atteignaient  10° C. A la fin de cette phase le retour à des conditions plus clémentes s’effectua rapidement ; en moins d’un demi-siècle le climat a pu basculer d’un équilibre à un autre *7.

L’Holocène, ou selon l’ancienne formule le Postglaciaire, commence vers - 10 000 ans avant notre ère, avec le stade du Préboréal. On entre véritablement dans « notre interglaciaire ». Les forêts de pins s’étendent, lentement envahies par les essences  : noisetiers - chênes - ormes dites ( mésothermophiles )*7.

Épipaléolithique ,
n’est pas une période stable au point de vue climatique, on peut reconnaître cinq oscillations, d’où peut-être la diversité des cultures, on remarque :

- Dryas III : de -8800 à -8200 B.C., froid , apparaissent les chênes, les tilleuls et le aulnes.
- Pré boréal : de -8200 à -6800 B.C., réchauffement, importance du bouleau, mais aussi pins et noisetiers, formation de forêts légères.
- Boréal : de -6800 à -5500 B.C. ,  chaud et sec, les coudriers prolifèrent et envahissent la forêt . Début de la chênaie mixte.
- Atlantique : de -5500 à -4000 B.C. , chaud et humide, chênaie mixte associée à des noyers, hêtres, chênes verts et pistachiers, les rivières sont peuplées de truites et de saumons *7..
- Suboréal  : vers  -4000, décroissance des aulnes,
- Subatlantique  : vers -2000, apparition des hêtres, et des noyers, développement des herbacées. Vastes prairies naturelles.

L’impact du climat, et plus particulièrement du réchauffement climatique a selon les laboratoires de recherches :

- Français : CNRS ; Université Toulouse 3 ; IRD ; CNES ; Laboratoire de glaciologie et géophysique de l’environnement ( Université Grenoble 1 ) ; Anglais ; Japonais et Russe. a conditionné la feuillaison des forêts boréales Eurasiennes, et de ce fait nos forêts primaires.

Il est textuellement vraisemblable que la «  Forêt de Quinte Feuilles », découle directement de ces variations. Les recherches de ces laboratoires, ont démontré l’influence des variations de climats, sur les phénomènes périodiques de la vie végétale. Ces chercheurs se sont tout particulièrement intéressés à la datation de l’apparition des feuilles des forêts boréales.

Ils ont démontré que le système complexe de la feuillaison, découlait des variations de la température. Ainsi, au terme de la dernière glaciation , il y a approximativement 12.000 ans, la végétation sur notre pays, et sur tout le continent européen subit un profond changement. Suite au réchauffement progressif du climat, le paysage de toundra régresse. Conjointement, des essences forestières colonisent les espaces abandonnés par ladite toundra. Ce repeuplement, pour la plupart des espèces, se fait à partir des zones refuges, où elles prospéraient. Ces régions se situaient dans les parties méridionales de notre pays, ou sur les bords protégés de certains cours d’eau.

Plusieurs paramètres interviennent :

- le rythme de réchauffement du climat,
- les barrières géographiques des haines de montagnes,
- les catégories des sols,
- les aptitudes des espèces arborescentes à s’adapter,
- les mécaniques de dispersion des différentes espèces,
- l’impact humain sur l’environnement.

Les recherches palynologiques, appuyées par la datation au Carbone 14, sont arrivés à

- pendant le Boréal de -8.800 à -6.900, période Post-glaciaire à climat tempéré, selon Office National des Forêts : les groupes humains vivent de la chasse ( cerf, sanglier, auroch ), de la pêche et de la cueillette. Les essences végétales caducifoliées comme le chêne, l’orme, le tilleul, l’aulne et le noisetier, progresse au détriment du pin sylvestre et du bouleau qui disparaissent de certains secteurs.


*2 - la donation est rappelée par le registre des Olim - 1268 ( t.I, p.747 )
Gallia christiana, t.XI, col.459 «  Ecclesia Bajociens », indique au XIIème siècle l’existence d’une importante forêt se développait à une lieue au Nord et Nord-ouest de Caen. Elle est précisée comme 
*3 - Charte et Chronique manuscrite de l’abbaye d’Ardennes - p.793 - Bibl. Nation. de France à Paris.
Quant à celui de «  quinte », on le trouve très souvent employé dans des textes et documents mérovingiens, et carolingiens des abbayes. Il désigne une unité de grandeur géométrique d’une possession monacale. La «  quinte » équivaut à cinq lieues. Ainsi, on trouve la « Quinte du Mans » - ( 72 ), la «  Quinte d’Ardennes » - 14 ) *4, signifiant un terroir propriété exclusif de l’évêché du Mans, propriété de l’abbaye d’Ardenne, dans un rayon d’une quinte soit 20 kilomètres environ. Il est possible de supposer qu’au haut Moyen Âge, la «  Forêt de Quinte feuilles » avait encore un diamètre de quelques 20 km.
*4 - Archives Nationales, de la Bibliothèque Nationale de France, et des Archives de la France monastique « Concilia Rotomagensis Provincae ».
*5 - Würm, période glaciation extrême. C’est cette dernière glaciation qui va retenir toute attention.
Cette époque est caractérisée par une succession de variations climatiques de brusques et de fortes amplitudes qui engendrèrent une alternances de périodes glaciaires Würm I, Würm II, Würm III et Würm IV, et leurs interglaciaires. Les Scientifiques ont évalué que les glaces par moments couvraient jusqu’à 30% des continents.  
À chaque épisode glaciaire, les calottes de glace de la zone polaire s’avançaient vers le sud jusqu’à recouvrir environ un tiers des terres émergées du globe, soit environ 45 millions de km2. À Würm, elle est descendue jusqu’à Londres, sur une épaisseur de 1.500 mètres. On distingue ainsi de nombreuses avancées suivies de recul des glaciers. La dernière glaciation du Pléistocène, celle de Würm ( pour l’Eurasie ), a duré environ 100 000 ans , et  son extension maximale se situe environ vers 18 000 ans avant notre ère. 
La transformation de l’eau de mer en glace a entraîné une phase de régression marine, c’est à-dire d’un abaissement du niveau des mers ( l’Angleterre était rattaché au continent, la Manche avait cessé d’exister, le niveau marin était de 100 à 120 mètres plus bas que l’actuel )..  
À l’inverse, les périodes interglaciaires ont  occasionné  des épisodes de transgression , c’est à-dire de remontée des eaux marines d‘environ 100 mètres, et l’invasion de terres continentales. Les côtes actuelles doivent leur aspect à la dernière transgression ( la transgression Flandrienne  ).
*6 - Arlette Leroi-Gourhan - Directeur du laboratoire de Palynologie au Musée de l’Homme,
 *7 - Ce texte a été réalisé en utilisant des informations recueillies dans l’ouvrage  de :
J-P Mohen - Directeur du laboratoire de recherche des musées de France.
Yvette Tabotin - Professeur à l’Université de Paris 
Emilie Gauthier dans son cours de Paléoclimatologie.



























Carte de l'extension maximum des glaces, lors de la glaciation de Würm.



Carte des côtes de la Manche et de l'Océan Atlantique , il y a 1,7 M.a. , au début de la toute 1ère glaciation " Donau " - Jean-Claude Fischer - Professeur du Museum National d'Histoire Naturelle de Paris.


La transgression Flandrienne, est-elle responsable de la disparition de la  « Forêt de Quinte-Feuilles », et de l’apparition du «  Marais de Meuvaines »….?


Il est vraisemblable que jusqu’au Boréal, le site où se développe l’actuel «  Marais de Meuvaines », n’était pas très couvert. La chênaie mixte n’y était pas encore très développée. Le ruissellement était donc plus efficace d’autant plus que les versants étaient encore couverts par des matériaux de désagrégation de la dernière glaciation. Les pentes des différents cours d’eau étaient encore relativement fortes puisque le niveau marin de la Manche était déprimé, nettement plus bas que l’actuel, surtout au début du Boréal. Les débris charriés par le flot des rivières était à caractère torrentueux, et les dits débris pouvaient donc être facilement acheminés dans les terres humides en contrebas.





















Carte précisant les différents rehaussements marins - Document très aimablement communiqué par Bernard Langlais.


La rétention des  eaux dans les Inlandsis Würmiens s’est traduite selon Guilcher en 1946, et Godwin en 1956, par un abaissement du niveau de la Manche de 115 /120 m. Vers -7.500 ans avant l’actuel, toujours selon Godwin en 1956, le niveau était de -5 m. par rapport au présent. Les Scientifiques estiment que la transgression Flandrienne a pu  s’amorcer il y approximativement -10 / 15.000 ans.

Il est possible d’en déduire que le niveau de la mer s’est rehaussé de 95 m. environ en 7.500ans, ce qui donne une vitesse moyenne de 12,6 mm./an. Ensuite, il semble s’être ralentit puisqu’il ne s’élève que de 6 m. soit à une vitesse de 0,80 mm./an. G. Dubois en 1943, admet dans son étude sur le «  marais Vernier », que la Manche était à -8 m. il y a encore 4.000 / 5.000 ans avant le présent. Avec le réchauffement du Boréal et l’Optimum climatique de l’Atlantique encore chaud mais plus humide, la Chênaie mixte, telle que nous l’avons d’écrite précédemment progresse et colonise toutes les pentes avoisinantes, puis le sol et s’étend sur une étendue, actuellement recouvert par la mer. Il est certain que la couverture forestière à longtemps fixée, protégée le sol contre le ruissellement.

Ce sont des eaux claires et lente qui parviennent dans le marais à l’abri, de la pénétration périodique des eaux marines, du fait de leur niveau. C’est à ce moment que prospèrent et s’étendent les plantes aquatiques caractéristiques d’eau douce. Le colmatage organique, régulièrement progressif les détruits et les éliminent. Les arbres tolérants à l’humidité comme l’Aulne, le Bouleau, le Coudrier,  prennent pied les premiers, qui ne sont plus inondés en permanence. Puis, assez rapidement les chênes, les hêtres, les frênes, et autres s’installent pour former une couverture forestière assainissant le sol. Le tassement du substrat tourbeux, et la reprise marine se conjugue alors avec un rehaussement, véritable transgression marine, qui de ce fait maintient un niveau d’eau douce  proche de la surface dans tout le l’actuel marais, permettent la tourbification de ce prolonger.

À la fin du Subboréal, un processus inverse s‘amorce : une sédimentation fluvio-marine se substitue à une sédimentation organique. Deux causes semblent s’être conjuguées, l’élimination du faible cordon littoral entraînant la pénétration marines, et un rehaussement du niveau marin. La Manche réenvahit l’actuel marais, sous forme de chenaux larges et profonds gonflés par les marées montante, et parcouru au jusant par les eaux descendues de l’arrière pays. Tandis que les plantes aquatiques, progressent, la couverture forestière recule, du fait de la déforestation par la hache de pierre, et par le feu, et inexorablement, par la salinité accrue du sol.

Si l’on établit un parallèle entre les marais de Carentan, ceux de la Dives, et le marais de Meuvaines…et pourquoi pas ? Les arguments en faveur de plusieurs

oscillations du niveau relatif terre-mer au cours du Postglaciaire, ont été admis par Godwin en 1956 ; Fairbridge en 1961, et ont été pris par Henri  Elhaï dans sa remarquable thèse de 1963. La stratigraphie des sédiments découverts, confirme que le relèvement de la mer si il a été progressif, il s’est déroulé par étapes. Ainsi, toujours selon les mêmes source, entre le Boréal et l’Atlantique, la  délimitation se situe vers les -2,5 m. sous le point 0 N.G.F. Le paysage actuel est mois figé, qu’il n’y paraît.

* - Cause des glaciations.....?
Si dès 1842 le mathématicien français J. Adhémar formulait l’hypothèse que les glaciations résultaient de causes astronomiques, il a fallu attendre presqu’un siècle pour qu’une explication soit proposée. Entre 1920 et 1930, M. Milankovitch montra que la combinaison de trois variables affectant la rotation de la Terre entraînait des différences d’insolation allant jusqu’à 20 p. 100 dans les hautes latitudes septentrionales. 
La première variable est l’excentricité de l’orbite terrestre, qui désigne la déformation de l’ellipse (écliptique) que la Terre décrit autour du Soleil ; tous les 100 000 ans environ, l’ellipse est très allongée, ce qui modifie la distance Terre-Soleil. 
La deuxième est l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre qui, en 41 000 ans, oscille entre 21,5° et 24,5 ° ( aujourd’hui l’inclinaison est de 23,27° ).
La troisième variable est la précession des équinoxes, variation de l’orientation de l’axe de rotation de la Terre, qui décrit un cône, et de la rotation sur elle-même de l’orbite terrestre (l’image qui décrit le mieux cette situation est celle d’une toupie qui tournerait sur un cerceau). 
La précession modifie la relation qui existe entre la distance Terre-Soleil et le déroulement des saisons. Ainsi, la date de l’équinoxe de printemps, le 20 mars, correspond de nos jours à une position de la Terre située à la périhélie de l’écliptique. Dans 11 000 ans environ, l’équinoxe se produira le 21 décembre, la Terre se trouvant à l’aphélie ; dans 22 000 ans, elle retrouvera la position d’aujourd’hui. 
Ces variations de la position précise de la Terre par rapport au Soleil correspondent assez bien à la périodicité des cycles glaciaires majeurs et secondaires. Par exemple, voici 115 000 ans, l’axe de rotation de la Terre était de 22°, l’excentricité de l’écliptique était forte, la Terre se trouvait le plus près du Soleil au mois de janvier, et une calotte de glace se formait sur le Canada. 
Les corrélations entre le calendrier astronomique et les observations glaciaires relevées à la surface de la Terre ne sont pas automatiques ; il faut tenir compte du rôle des facteurs géographiques. Il apparaît que les océans jouent aussi un rôle considérable dans les manifestations des variations climatiques. La circulation des courants océaniques et les échanges océans-atmosphère contribuent à entretenir, à freiner ou à exagérer localement les glaciations induites par des causes astronomiques.

POURQUOI ?

COMMENT ?

QUAND, ce boisement devenu forêt ?


Tout simplement, pour mémoire, et surtout pour faciliter l'enchaînement de ce texte.

Glaciation de Würm de 80 000 à 10 000 ans,


Il est indispensable de se rappeler, que la dernière glaciation fut caractérisée par une importante extension des calottes glaciaires, elles descendirent jusqu’à 52° de latitude nord. Une grande partie des eaux des océans fut alors stockée sous forme de glaces sur les continents et le niveau de la mer s’abaissa de 100 mètres. Modifiant le contour des côtes. La Manche n’existait pas, et l’Angleterre était alors reliée au continent. Il en découle,

- une Ceryoturbation - mouvement de matières à l’intérieur des sols, dus aux gels et aux dégels successifs.

- une Solifluxion importante.

En bord de la Gronde, du Roulecrotte, de la Provence, des trouvailles de silex taillés par la technique dite    « Levallois »  , témoignent selon les scientifiques déjà cités : d’une industrie Moustérienne semblant indiquer une continuité et une certaine permanence de la présence humaine.

en conclusion,

- 1° le niveau marin s'est relevé ce qui a entraîné du même coup, puis qu'il s'agit en l'occurrence d'une dépression  littorale ; le relèvement de la nappe d'eau douce dans ladite dépression,

- 2° le climat s'est modifié, ce qui laisse à penser, qu'il y a eu conjointement un  changement dans la végétation, sans rapport avec le climat, un facteur compétitif.

Au cours du réchauffement post-glaciaire, des facteurs compétitifs se manifestèrent dans la végétation de ce terroir : Asnelles - Meuvaines - Ver-sur-Mer. Le caractère steppique plus ou moins arboré dudit terroir,  a été envahi par des arbres, qui ont naturellement occupé l'espace libre. Les pionniers : bouleaux, pins, ont été suivis par le chêne vert ( Quercus ilex ). La dégradation qui a suivi l'optimum thermique boréo-atlantique ne justifie absolument pas le recul de cet arbre. Ce recul, est imputable à la prolifération d'une autre espèce plus apte à se multiplier et à coloniser un tel environnement  : le chêne - ( Qiuercus pedunculata ), et dans les endroits secs ( Quercus sessiliflora ) ; qui se développent plus rapidement, trouvant des conditions édaphiques plus favorables.

Ils se sont révélés essentiels. C'est à eux que l'on doit les importantes modifications des groupements végétaux qui suivirent ; consécutifs au recul, puis à la disparition progressive des glaciers Würmiens. Dans ce même domaine climatique, l'examen approfondi des vestiges découverts, témoigne d'une succession de paysages. Le Quaternaire est, ne l'oublions pas, la seule ère géologique dont les divisions reposent essentiellement sur les changements climatiques.

Il est désormais acquit, que la succession des différents paysages de cette étendue appelée les " Marais de Meuvaines ", auxquels ils faut inclure les territoires communaux d'Asnelles, Meuvaines et Ver-sur-Mer, au cours du Pléistocène, sont sous la dépendance directe des changements de climats qui furent de grande amplitude. Point également à ne pas occulter, le fait que des différences dans le boisement, ont pu être conditionnées par la proximité plus ou moins éloignés des aires glaciées, de la position des aires-refuges des arbres.


Schéma  et étude du C.N.R.DS. - Olivier Dugué 


Cette image de l’univers du terroir dont il est question se précise  entre 10 000 et 8 000 ans avant notre ère, pendant l’oscillation climatique d’Alleröd et pendant le Dryas III, un réchauffement climatique succède à la fin des périodes glaciaires, entraînant une modification du paysage. Les forêts se développent aux dépens des vastes espaces découverts. Désormais le cerf remplace le renne ( Rangifer tarandus ). L’outillage de la civilisation Azilienne est caractérisé par des petits grattoirs circulaires, unguiformes et de petites lamelles à dos courbe (  les pointes aziliennes ), l’outillage en bois est constitué par des harpons plats en bois de cerf avec un trou basal. C’est le déclin de l’art préhistorique, mais l'expansion et le développement des végétaux ligneux, comme l'arbre.


Il est scientifiquement acquit et prouvé, que l'élévation de la température d'une part, a provoqué un rehaussement général du niveau marin. Cette surélévation de 100 mètres pour la Manche, découle directement d'un apport d'eau très important consécutif à la fonte des inlandsis glaciaires, mais aussi  à l'expansion thermique de l'eau  sous l'effet de l'augmentation de la température ambiante, d'autre part, tout en prenant en considération la submersion  des Flandres. 

Cette 1re transgression dite Flandrienne, modiifia  ligne du rivage en bordure de l'actuel " plateau continental Normand du Bessin "  - c'est-à-dire de 20 mètres plus bas que l'actuelle. C'est donc sur ce plateau pour la plus grand partie, et à l'intérieur des terres actuelles, que la " Forêt de Quintefeuilles " s'est épanouie approximativement pendant environ 6.500 ans. Comme nous l'avons dit précédemment d'autres transgressions se manifestèrent jusqu'aux XIIème siècle.

Il ne faut pas perdre de vue, que pendant la plus grande partie des temps géologique, le niveau moyen des mers à long terme, était nettement plus élevé que celui que nous connaissons de nos jours.

* - Lors de la transgression précitée,  les dépôts sableux ou sablo-limoneux carbonatés de type tangue ont envahi les basses vallées ( la Gronde ) , à l'abri du cordon dunaire un marais maritimes s'est installé ( Clet-Pellerin 1977 - 1987 ; remplaçant inéluctablement la forêt.

Cependant , il est possible de penser, évidemment avec une marge d'erreur logique, que les quelques lopins boisés disséminés tant sur Saint-Côme-le-Fresné, dans les environs La Noë, le Petit-Fontaine, le Pavillon, que sur Meuvaines, pourrait être considéré comme d'ultimes lambeaux de cette forêt. Sur ce point précis, un laborieux et fastidieux travail de recherches s'impose.


2 - HISTOIRE des MARAIS de MEUVAINES, d'ASNELLES et de VER-sur-Mer,

érigés par la mer...... façonnés par les cours d'eau !


* - Époque aquatique,

Les MARAIS de MEUVAINES,

mémoire d'un passé révolu,
un patrimoine inestimable.....


Nous tenons très sincèrement à remercier " Calvados-littoral ",  les Archives départementales du Calvados et  la Bibliothèque Nationale de France à Paris, pour l'aide précieuse qu'il nous ont apporté pour la réalisation et l'illustration de ce texte, et tout particulièrement Madame Sylvie Fleury. 

André Gobenceaux - C.U.E.P. 1999,



Introduction,


Les « Marais de MEUVAINES », ont été et sont toujours un haut lieu, non  seulement de la géologie spécifique de la Basse Normandie, mais également et surtout un site géographique important, sans oublier………un pan incontournable de la Préhistoire de la Normandie et de l'Histoire du Bessin.
De nombreux vestiges, nous permettent d’effleurer, et même de se transposer dans cette  Préhistoire.
Un point essentiel est mis en exergue :

- ASNELLES,



- MEUVAINES,






















- VER-sur-MER,























sont trois communes distinctes….mais ont un destin historique étroitement lié, et même particulièrement enchevêtré , du seul fait que ce marais déborde plus ou moins largement sur le territoire communal de chacune d‘entres-elles..



Côtes Normandes de la Manche du Cotentin à l'estuaire de la Seine au XVIIème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Gros plan sur une carte marine, établie par la Marine Royale, utilisée pour la navigation côtière vers le XVIIèmz siècle, et indiquant les profondeurs en brasses  - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Les «  Marais de Meuvaines » ont été, sont et seront toujours, incontestablement un lien étroit pour ces trois villages.

L'ancienneté de cette terre, se perd vraiment dans la nuit des temps géologiques. 

Son passé, qui est en réalité son Histoire, apparaît par brides dans les volutes des temps anciens. Sa recherche, est un passionnant voyage à rebours.

Déjà......il y a entre 171 et 164 M.a. - 4 +/-, à l'époque géologique dénommée " Dogger " ou Jurassique moyen, précisément là, où, devait beaucoup plus tard se développer les " Marais de Meuvaines ", une mer chaude et agitée recouvrait les terres.



Le battement des flots se brisait sur les reliefs émergés, extrémités orientales du bâti ancien du " Massif Armoricain " . Ce bâti a été structuré par des cycles  Cadomien, puis hercynien.



Documents photos Bernard Langlais.



Préambule  :

Et si l’Histoire des……… Marais de Meuvaines

se confondait avec celle de la ……… Forêt de Quinte-Feuilles



C’est tout d’abord un univers étrange, dans un cadre bucolique, hors du temps.



Parmi les bruits incessants de la nature, dans le silence des hommes,



….le Marais de Meuvaines. 



C’est un nom plein de mystère, d’eau claire et d’harmonie, dont la prononciation a traversé l’espace temps, pour nous parvenir. 



C’est tout d’abord d’imperceptibles filets d’une eau vive, sourdant à l’improviste d’un sol ingrat, dans un univers étrange où dans la lumière diffuse du jour naissant ou du soleil couchant , le silence est d’eau. 


L’eau est là, omniprésente, mais invisible.

S’étalant en nappe, semblant s’écouler à regret de ce nid douillet fait de verdure, bruissant sous les touffes de graminées de joncs, parmi quelques vestiges d’une « l’ancienne sylve » ; l’endroit est nommé  :

Forêt de Quintefeuilles ?

Mythe….? Légende….? Réalité…?

 Au loin les " Marais de Meuvaines ".........

 un peu plus prés............




















un petit coin du marais - Documents photos Bernard Lamglais.


Sur les confins du passé général d’un  site, la géologie à une place importante. Dans le cas présent, il a été tout particulièrement impossible de séparer complètement les données géologiques de celles de la géographie.

















Carte non seulement des côtes de la Bretagne, mais également de la situation de la Normandie , à la fin du Moyen Âge  - Document de a Bibliothèque Nationale de France à Paris.


C’est avant tout un paysage.


Les" Marais de Meuvaines " composent un paysage étrange, comme nous l'avons écrit précédemment, et tout particulièrement attachant  : vastes étendues planes à 1 à 2 mètres tout au plus au-dessus du niveau moyen de la mer, au milieu et aux extrémités des petits cours d'eau s'écoulent paresseusement leurs eaux encombrées d'herbes. Un quadrillage complexe de canaux, souvent irrégulièrement entretenus, draine les eaux, le plus souvent en excès. Il n'est pas rare que les marais soient noyés dans un  brouillard, cotonneux il flotte en sustentation au-dessus d'eux, estompant le lointain. Ils s'épanouissent entre le moutonnement de surélévations, et la mer.

En remontant, les deux petits cours d'eau de la Gronde et de La Provence, ils s'individualisent en longueur et en large de couloirs de vallées, presque sans pente.

De Ryes à à la mer, la Gronde trace son cour dans les calcaires à spongiaires du Bajocien supérieur. La vallée qu'elle s'est frayée pour atteindre la partie Occidentale des marais, n'est pas son oeuvre , mais celle de la mer Pliocène s'insinuant entre les reliefs résistants. A l'Est, la Provence, s'épanouit la Provence, ayant été favorisé par la faible résistance des calcaires de Creuilly.  La carte géologique n°119, la littérature géologique du XIXème siècle, ainsi que divers sondages ont été, et sont toujours de très précieuses sources d'informations.

La stratigraphies , des dépôts récents dévoile une alternance de sédiments d'eau douce et de sédiments marins ou saumâtres.

Les plateaux calcaires formant terrasses, bordant la partie septentrionale de la dépression , parfois dénommée " cuvette de Carentan " ; sont intégrés dans la région du Bessin. Ils s'évasent alors amplement dans la " Campagne de Caen ", et plus spécialement entre la Gronde et l'Orne.

L’ampleur des horizons est saisissant, elle tranche avec les ondulations monotones du relief schisteux de la retombée Nord du Bocage Normand.


























Perspective orientale des " Marais de Meuvaines. Encore merci Docteur AIzier - Collection privée.


Les interfluves entre la retombée du moutonnement de Saint-Côme-le Fresné, les vallées de La Gronde, de la Provence et celle de la Seulles, se relèvent insensiblement, d’abord sur la couverture sédimentaire, puis sur le socle, recoupant les bancs redressés du Briovérien, puis du Trias, du Lias et du Bajocien, se prolongeant sur les différents prolongements du Bathonien.

La pente est plus ou moins rapide, coupée par la Gronde, la Provence et la Seulles, jusqu’à +54 m. ( borne surplombant Saint-Côme-le-Fresné ), +58 m. (borne de La longue mare - Crépon ), + 45 m.  ( borne au sud de Marefontaine à Ver ).


























Estuaire de la Seulle, et le positionnement assez particulier de la paroisse dAsnelles et de celle de Meuvaines  - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


C’est là évidemment un aperçu du relief de la couverture sédimentaire du socle, de l’arc largement ouvert au Nord, qui encadre les « Marais de Meuvaines ».

Les Marais de Meuvaines, composent un étrange paysage, particulièrement attachant. Une vaste étendue plane à 1 ou 2 mètres au-dessus du niveau moyen de la mer, au milieu desquels  convergent , puis s’écoulent paresseusement les cours d’eau : la Gronde, la Provence, et la Seulles ; dans un dédale de bras d’eau encombrés de végétaux aquatiques.























Un enchevêtrement de végétaux, les pieds dans l'eau, la tête au soleil - Document photo Bernard Langlais.


Une marqueterie de parcelles, bornées par un réseau complexe de canaux, quelquefois irrégulièrement entretenus, drainent les eaux fréquemment en excès. Il n’est pas exceptionnel que ces marais soient purement et simplement noyés dans le brouillard qui stagne à certains moment au-dessus d’eux, et estompent les lointains.


























Les marais et le cours d'eau sont surlignés en bleu clair, on remarque la marqueterie des parcelles - Document B.R.G.M.


L'hiver, pendant plus ou moins longtemps,  en fonction de l'importance, de la durée des pluies, le  marais est " mouillé  ", certains habitués disent qu'il est " blanc ....". Il est alors recouvert d'une mince couverture d'eau miroitante à contre jour, striée par endroits de rares lignes d'arbres. Les étés chauds, et secs, les marais soufrent de la sécheresse, dangereuse pour la partie supérieure de la tourbe.

Le Tardiglaciaire, ne semble pas avoir été reconnu dans les « Marais de Carentan », et par projection dans ceux de Meuvaines.

Par contre le Postglaciaire, certainement par le réchauffement du climat, la chênaie mixte ( le chêne majoritaire, alternant avec le Tilleul, l’Orme, le Frêne ), se substitue aux conifères et aux  grands bouleaux. Ce qui pourrait justifier l’apparition de la très célèbre «  Forêt de Quinte-feuilles ».

Nous référant toujours aux sondages, le Préboréal et le Boréal nous révèlent la cessation de la solifluction, l’apparition de dépôts limniques ou marécageux  ( boues  organiques, tourbes ). Les feuillus ( chênes, Aulnes, Coudriers), se généralisent. Le Boréal est relativement chaud et sec.

La période Atlantique, le climat est toujours aussi chaud, mais beaucoup plus humide.

Le Subatlantique, quant à lui, selon les mêmes sources nous indiquent, une humidité du climat beaucoup plus importante, confirmait par l’expansion des «  Hêtraies ». 30 à 40% du territoire Normand. On note vers la même époque, l’influence de l’homme. 


Changement de niveau relatif terre-mer.


Les changements de niveau terre-mer, se sont manifestés dans la stratigraphie, et plus spécialement dans les dépôts récents, par une alternance de sédiments d’eau douce et de sédiments marins ou saumâtres. Les sondages effectués, nous dévoilent vers les 15 à 25 m. au-dessous du niveau moyen  de la Manche, des atterrissements grossiers : sables - graviers - galets plus ou moins gros.


Schémas de la côte réalisés par Henri Elahaï dans son étude morphologique de côte normande en 1963.


Les dépôts les plus grossiers pourraient être contemporains de la dernière glaciation, sans qu’il soit possible de préciser une datation au sein de la période Würm. Les nombreuses traces polliniques nous indiquent la présence humaine  ( chasseurs certainement, pasteurs éventuellement, ou agriculteurs…?  ). La quantité de documents archéologiques, vestiges et traces confirment cette présence - outils - tessons de poteries - etc…..

La présence de l’homme se marque tout particulièrement par une modification incontestable des spectres polliniques contemporains. Les défrichements se traduisent obligatoirement par une recrudescence du Coudrier et du Bouleau, au détriment des autres feuillus, et augmentation importante des superficies herbeuses . Ce sont systématiquement les espèces pionnières qui reconquièrent les premières les espaces défrichées, par la hache en pierre, le plus souvent par le feu.

L’éclaircissement de la forêt, provoque dans nos régions le développement des fougères ( Pleridium aquilin ), des graminées, des bruyères ( Calluna vulgaris ), des plantains ( Plantago lanceolata ). La mise en culture de céréales est également précisé dans les spectres polliniques. La distinction  est excessivement délicate entre les graminées sauvages et les graminées cultivées.



Quand la falaise, s’efface à Saint-Côme-le-Fresné…!


C’est pratiquement à Saint-Côme-le-Fresné, que la falaise s’estompe vers l’intérieur des terres, pour former un arc de hauteurs largement ouvert vers le Nord.


























Contre jour en noir et blanc, des falaises de Saint-Côme-le-Fresné - Collection privée.

























Deux autres vues de la falaise de Saint-Côme le-Fresné, qui domine Asnelles - Documents photos de Bernard Langlais.



La côte à Saint-Côme-le-Fresné et à Asnelles,

dépôts Normanniens et Flandrien.


C'est un peu avant Saint-Côme, que nous quittons la côte à falaises diversifiées par la structure pour entrer dans une section  de côte basse à cordon littoral que l'on peut suivre pratiquement sans interuption, kusqu'à l'embouchure de l'Orne. Quelques portions de côte à falaise s'intercalent à plusieurs reprises  sur :  ( quelques centaines de mètres à Saint-Aubin-sur-Mer, à Langrune , et approximativement 2.000 mètres entre Luc et Lion-sur-Mer ).





















Schémas de la côte réalisés par Henri Elahaï dans son étude morphologique de côte normande en 1963.


Les falaises qui séparent Arromanches de Saint-Côme sont recouvertes vers le Nord-est et l'EST, c'est-à-dire en direction d'Asnelles ; d'un manteau épais de solifluction, d'abord grossier, puis limoneux, formant un replat  sur lequel est construit le bourg de Saint-Côme. Ce head est entaillé par la mer. La formation est souvent fine, limoneuse, surtout à l'écart  des falaises Bathoniennes. Les blocs grossiers rencontrés, proviennent des calcaires qui couronnent la falaise entre Arromanches et Asnelles, au minimum à 500 mètres de leur point d'extraction ; ils  ont été entrains par la masse qui solifluait.

Le positionnement de cette coulée de solifluction est datée, par la présence d’industrie humaine authentifiée : 
les éclats de silex taillé trouvés par M. Wernert. L. Guillaume, qui a examiné ces pièces, s'exprime  : 
« ……......éclats de débitage  rectangulaire à patine naissante : technique et morphologie du
« Paléolithique moyen ( Moustéro-Levalloisien ), et d’autres fossiles de la période froide du Würm » .






Outils lithiques  - Collection et documents photos Bernard Langlais.


Ces trouvailles, peuvent apparaître comme insignifiantes, marginales. En réalité, avec d’autres découvertes d’outils lithiques, ils déterminent implicitement la datation de l’occupation humaine sur ce terroir.



Collection et document photo Bernard Langlais.

Les restes fossilisés de différents animaux sont contemporains aux autres découverts dans cette même région de Basse-Normandie et valide cette opinion.


























Ossements d'animaux contemporains- Collection et document photo Bernard Langlais.


Mais, ces dépôts étudiés par L. Guillaume et parfaitement détaillés par Henri Elhaï, sont tout particulièrement instructifs. Ils mettent  en exergue les traces des climats et l'évolution du littoral depuis le dernier interglaciaire Riss / Würm. L. Guilllaume dans son rapport a suivi mois par mois, année après année les différentes modifications de la côte entre Saint-Côme et Asnellles. C'est extraordinaire. Cela lui a permit d'avoir une image fiable  de la surperposition complexe des dépôts du Quaternaire, dans ce secteur.



A Asnelles, nous rentrons alors dans une structure totalement différente. 


Dans l'intervalle entre la " baie des Veys " et l'estuaire de l''Orne, et plus précisément entre celui de La Gronde, et celui de la Seulles le dessin de la côte est régulier. Son orientation, Est-Ouest, se résout dans son ensemble en amples ondulation, et entre le promontoire de Saint-Côme--le-Fresné, en une ligne concave en son centre. Cette régularité est accompagnée de profils transversaux, et ce n'est pas  le moindre intérêt de ce littoral fréquenté où se succèdent sur de courtes distances des falaises audacieuses, des cordons sableux, des étendues marécageuses.

Les fonds marins contigus, en prolongements ont des isobathes exactement parallèles à la côte de 5, 10, et 20 mètres, ponctués aux deux extrémités des inflexions qui s'éloignent. Pour être plus précis, entre Asnelles et Langrune, le " plateau continental marin dit du Calvados ", où en son temps s'est développée pour partie la " Forêt de Quintefeuilles ", dont l'isobathe de 10 mètres dessine une avancée vers le Nord, distante du rivage entre 2.700 mètres et 4.150 mètres. La pente du fond est douce et sensiblement régulière jusqu'à 500 mètres de l'isobathe, puis assez rapidement la profondeur passe de -5 mètres à - 10 mètres.

Cette rupture de pente est ici nette, plus qu'à l'Ouest où les isobathes de -5 et -10, ne sont pas éloignnés du littoral, et où seule se retrouve la pente douce de -10 à -20 mètres.

Il n'est pas invraisemblable de penser que le littoral matérialisé au cours de la transgression Flandrienne, à ce niveau ( -10 des cartes marines -soit -14 N.G.F. environ pour ce secteur ) ; s'y soit fixée pendant quelques temps. En 1956, dans son rapport p.242, Godwin, estime que cette altitude a pu être atteinte pendant " le Boréal ". Cette fixation a pu être motivée par la présence de falaises non érodées au cours des transgressions précédentes. Dans ce cas, le littoral dont il est question, devait être plus irrégulier, dessinant une avancée au niveau du " plateau du Calvados ". Il est tout aussi évident, que celui-ci  était fortement entaillé par des vallées de nos jours submergées, dans le prolongement de la Gronde, de la Provence, et de la Seulles. Un cap vigoureux, devait s'avancer nettement vers le Nord, dans le prolongement de " la Pointe Percée  ".





















Côte du Calvados dessinée par un cartographe en 1694 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Il est manifestement évident, que la transgression marine se poursuivant inexorablement, l'attaque de ces eaux marines, combinée avec l''érosion continentale, a vraisemblablement progressé, et fait reculer le littoral sus désigné. Le saillant Occidental de ce plateau continental était constitué d'ue mince couche de Bathonien calcaire recouvrant  une strate beaucoup plus épaisse de Vésulien argileux. Celui-ci affleure largement à la faveur d'un bombement des couches entre Saint-Côme-le-Fresné et Ver-sur-Mer.

La plature rocheuse s'interrompt entre les " Rochers du Calvados " , et les " Roches de Ver ", ce qui est en relation avec l'affleurement des marnes vésuliennes. Elle s'interrompt aussi en face de Courseulles au Nord de l'embouchure de la Seulles.


























Un littoral uniformément plat et bas - Document photo Bernard Langlais.


Un littoral, subordonné aux niveaux marins !


Les sables marins, recouvrent les marnes et les calcaires du Bathonien rabotés par la mer à un  niveau plus bas que l’actuel. Ces sables sont déposés  par la mer dite mer Normanienne, mer régressive du fait d’une glaciation provoquée par un refroidissement du climat.

Pour en déterminer les marqueurs, il serait nécessaire de fouiller sous le manteau de la solifluction, masquant les limites du précédent littoral.

Tout s’enchaine, la mer régresse proportionnellement à la glaciation consécutive au refroidissement ; les sables sus-désignés ne sont plus atteints. Les dépressions marécageuses s’étant formées entre Asnelles et Ver-sur-Mer, ne sont que  très partiellement alimentées lors des violentes tempêtes par les eaux marines. Les coquilles marines que l’ont peut découvrir dans l’assise inférieure de la tourbe, en sont les témoins incontestables.

La température se durcit, l’Inlandsis descend sur l’Angleterre, la mer se vide. Cette régression appauvrit la faune. Cependant l’abondance des précipitations, maintient une forte humidité dans la dépression de Ver / Meuvaines / Asnelles  ; colmatait par  des dépôts argileux.

Enfin, pour abréger au maximum cette description : sous l’influence de l’accentuation du froid, la banquise nordique est descendue et recouvre Londres, la Belgique et la Hollande, tout le Nord de l’Europe. La Manche n’existe plus. Les dépôts précédents sont fossilisés, et il est possible dans découvrir des traces en certains endroits, sous les coulées de head et de limon.

Toute la région est scientifiquement classée en zone périglaciaire.

Würm, se termine par un réchauffement caractérisé de la température entrainant obligatoirement la fonte du glacier et son rapide recul vers le Nord, ainsi que le dégel de nos cours d’eau côtiers.

Ce processus, va mettre à jour, les dépôts superposés. Et par le jeu combiné de la montée des eaux et de l’édification des cordons littoraux, il va se créer et se développer dans le terroir des trois communes précitées, un marais maritime d’abord tourbeux ; atteint et détruit à de nombreuses reprises par les avancées marines.

Au marais de Ver-sur-Mer, la limite mer-terre actuelle est très proche elle  correspond au Normanien, soit au dernier Interglaciaire Riss / Würm.

Dans ce secteur, on pourrait noter quelques contradictions : la dérive du littoral est une réalité depuis quelques millénaires, c’est une certitude ; souvent méconnue, quelquefois purement et simplement ignorée.

Or la côte recul, c’est manifeste dans les falaise de Saint-Côme.

Mais, nous ignorons totalement, quel relief la mer a rencontré dans ses transgressions. Quel type de talus les agents d’érosion continentaux on eu à attaquer, pour parvenir à la dépression où se situe le marais en question.

…..lorsque la falaise s’efface,


…..l’estran témoigne.























Documents photos de Bernard Langlais.



sables normanniens  à Modiola modiolus.

Ce sont des sables marins retrouvés sur plusieurs centaines de mètres à l'Ouest de la canalisation de Saint-Côme. Ils recouvrent des éléments marno-calcaires Bathonien. A l'Ouest, vers la falaise morte, ils se transforment en cailloutis, en certains endroits cimentés en conglomérats. Ces sables augmentent en épaisseur d'Ouest en Est : de 1 mètre à Saint-Côme à plus de 3 mètres à l'Est de la digue d'Asnelles ( où un sondage a dépssé les 3 mètres, sans atteindre la base ). Ces sables sont fossilifères. La liste est longue nous citerons au passage les Rhunchonella psillacea, espèce spécifique aux eaux froides - arctiques.

Les foraminifères examinés par Y. Calvez et P. Marie ; L. Guillaume explique :    «  Il s’agit exclusivement de formes littorales déjà connue pour la plupart dans le Pliocène moyen néerlandais ». Mlle Y. Locquiaud, ayant examiné des Ostracodes, de formes diverses, exprime : « ….paraissant correspondre à une faune littorale de mer froide » *1.

Les tourbières,
le verdict est sans appel « ………conséquences  inéluctables de la déforestation ».

La tourbe compacte repose sur les sables et peut atteindre 60 cm. d'épaisseur, elle s'amincit vers l'Est, pour atteindre  vers Port Winston une dizaine de cm. son analyse, confirme l'existence de la présence de chênes, hêtres, d'aulnes, de bouleaux, de pins.

Autre élément de datation de cette tourbe à la limite de Saint-Côme / Asnelles, déterminé par un sondage à 15 mètres du rivage :
- de      0 à 0,85 m..............terre finement sableuse, teinte grise,
- de 0,85 à 1,80 m..............limon jaune clair,
- de 1,80 à 2,20 m..............limon jaune plus prononcé, avec graviers de 2 à 2,20 m.
- de 2,20 à 2,80 m..............sable argileux fin, jaune d'or,
- de 2,80 à 2,95 m..............sable argileux blanc,
- de 2,95 à 3,00 m..............sable argileux gris mélangé avec de la tourbe,
- de 3,00 à 3,40 m..............tourbe fine noirâtre,
- de 3,40 à 3,60 m..............sable jaune d'or et graviers.

Un autre sondage en 1957, réalisé par R.-G. West et B.-W. Sparks confirme le précédent, sous réserve d’aucun glissement postérieur. Force est alors d’admettre que la tourbe est antérieur au head et au limon. Ces deux derniers étant considérés du Würm ( soit vers - 50.000 B.C. ) . La formation de la tourbe, peut donc être datée du début du Würm, à une période où le climat s’était déjà refroidi, et continuait à se refroidir; éléments validés par la présence de la faune et de la flore fossiles. Si le niveau de la mer n’était  pas identique à celui de nos jours, il était nettement plus bas. Ceci explique la présence de pollens de Chénopodiacées.

Également confirmé par la succession dans le changement des coquilles d’eau douce et de  coquilles marines.

Au-dessus de la tourbe affleurent des «  argiles vertes » à débris d ‘Elephas primigenius. Ce sont des argiles riches en glauconie ( particules ferriques ), contenant gastropodes et lamellibranches d’eau douce en grande abondance * : parmi ces espèces trois ont disparu de notre région et se sont déplacées - Pupilla  alpicola vers l’Europe orientale ; Pisidium obtusale vers la Laponie ; Pisidium vincentanium vers l’Est.

Les ostracodes témoignent incontestablement de dépôt en eau plus froide.

Liste dressée J. Favre - Vallonia pulchella ; Helix hispida L. - Pupa alpicola - Succinea Pfeiffer - Limnea peregra - Planorbis planorbes - Rotundalus P. - Plisidium vincentianum - Lapponicum milium - Cyamium minitum - etc. Les Ostracodes apportent la preuve de dépôts en eau plus froide.

La faune de mammifère, reflète les mêmes caractères : Elephas primigenius        ( restes de six individus ) ; Rhinoceros tichorhinus ( restes de cinq individus ) ; Cervus ou Mégacéros ;  Elephass trongontherii ( une molaire en mauvais état ) ; enfin trois silex ( une lame et deux pointes ), datées du Paléolithiquue moyen, selon P. Wernert.

Autres témoins, susceptible de contribuer à déterminer la dation de la «  forêt de Quintefeuille ».

Au-dessus de la tourbe affleurent des argiles vertes à Ellehas primigenius ( fossiles de mammouths ). Ce sont des argiles glauconnieux, très riches en particules ferriques.

En 1936, L. Dangeard a défini dans ce secteur, le cycle géologique correspond à une transgression marine, suivie d'une régression. Au Quaternaire, toujours pour ce site, le cycle est commandé par les variations climatiques, ceci est très important : réchauffement interglaciaire ponctué par un refroidissement glaciaire. Si l'on désire, situer le Normanien avec exactitude, on pourrait le faire débuter à la fusion des glaces Rissiennes ( vers -130.000 ans av. notre ère ), provoquant la transgression Eemienne, et se terminant au moment de la régression suivante consécutive à la glaciaition de Würm.

C'est ainsi qu'il a été découvert des Chênaies mixtes, et la présence de Charmes.

Au-dessus de cet ensembles de vestiges, et d'âge beaucoup plus récent, affleure, les tourbes Flandriennes.

En 1960, R.-G. West et B.-W. Spark, ont repris l’étude de L. Guillaume, confirmant ses conclusions stratigraphiques. Ces deux scientifiques, ont trouvés des mollusques très tolérants au froid, l’étude et l’analyse pollinique donne des précisions  sur la couverture végétale entre Asnelles et Ver-sur-Mer gastropodes et lamellibranches d’eau douce en grande abondance :  forêt claire de pins suivie d’une steppe froide, à dominante de graminées - des Cypéracées ; des Crucifères ; de l’Armoise et du Plantain, sont caractéristiques  d’une formation claire.


Ces deux Scientifiques, optent dans leurs rapports pour une forêt claire existant à cet endroit prolongée par une steppe froide.


* 1 - ces sables contiennent, intercalées dans leur masse devant le milieu de la digue d’Asnelles, des plaquettes d’un grès calcaire à surfaces irrégulières renfermant des  Macoma balthica, des Modiola modiolus…..Des galets provenant de ces bancs ou de bancs situés beaucoup plus à l’est : notamment sur la plage de Courseulles, soit environ  une douzaine de km.Si l’hypothèse que ces galets, était retenue, la preuve matérielle d’un trans port effectif des matériaux d’ouest en est par les courants des vagues.

Nous avons beaucoup parlé de la géologie, et si ……….
nous abordions la géographie…?

La côte de Saint-Côme à l’estuaire de l’Orne.


À l’Est de Saint-Côme-le-Fresné, le tracé de la côte s’infléchit insensiblement par ondulations en direction du Sud-est, vers l’embouchure de l’Orne, et remonte au-delà vers le Nord-est. Ces amples sinuosités, dont l’une des convexités se situe au niveau du marais de Meuvaines. Dans la partie afférente à ce document, le cordon sableux domine, et l’on peut écrire que de Saint-Côme-le-Fresné sur 50 km. de littoral, les falaises calcaires et peu élevées ne dépassent pas trois km.

Un autre point à souligner, c’est l’extrême fragilité de la côte sableuse entre Asnelles et l’estuaire de la Provence. Cette portion de littorale, comme nous venons de l’effleurer, est en voie de recul ( Henri Elhaï - 1963 ).

Le littoral est exclusivement constitué par un faible cordon, un mince rempart formant dunes basses composé de galets Bathoniens mal roulés et de sable.

Le terme rempart, devient très inexact, lorsque l’on se promène dans le marais, et que l’on constate, qu’à plusieurs endroits, il a purement et simplement cédé, livré passage aux flots marins. Pour preuve, la présence de flux sableux assortis de galets à l’intérieur même du marais, situé en arrière plan.

Les plantes pionnières qui proliférent en avant les élévations sableuses comme - Cakile maritima ; Salsola kali ; Atriplex tornabeni,  se sont engouffrées par les  «  brèches ouvertes », et ont abondamment colonisé toutes les portions à Oyats ( Psamma arenaria ), faisant même disparaître ce végétal en de nombreux endroits.

On trouve également des Agropyrum junceum, et toutes les plantes susceptibles de supporter les embruns, la salure d’une immersion provisoire. Elles se mêlent aux grosses touffes d’Eupatorium cannabique, aux  Jounx, et aux Phragmites. Il est possible de contrôler, et de suivre cette véritable invasion, à l’Ouest de Ver-sur-Mer, qui pourrait devenir alarmante, lors de fortes marées, ou de violents coups de vent.

Un autre fait témoignant : le mélange de la végétation sur le liseré de galets et de sables qui longe le marais. 

La limite terre-mer devient transitoire, et les arguments sont nombreux.

Les affleurements de tourbe, la complexité des différents dépôts, superposés sont suffisamment variés, nombreux et importants, pour que l’on puisse se faire une opinion de ces évolutions au cours des derniers millénaires, et a fortiori des derniers siècles.

Cette tourbe, que nous venons amplement d’évoquer, et que analyserons, un peu plus loin dans notre texte, sont connues depuis très longtemps. Elles ont été étudiées en 1931, par Chouard ; en 1948 par Steers ; en 1953 par Godwin.

En 1899, Skrodski écrit dans sa thèse,

« ……la tourbe de Berbères et d’Asnelles, connue sur la côte sous le nom de  fourban ou forban, est 
« également dénommée ( gourban ). Plus loin les paysans disent tuf.
«  Elle a servi, il y a quelques temps à frauder fabriqué au Moulin-du-Roi, près de Caen. Nous nous 
« souvenons également que cette tourbe fut exploitée, il y a déjà longtemps, pour frauder le 
« guano…… ».

- à la base , la tourbe bourrée de coquilles de Mytilus et de Modiola, avec vers l’ouest des  galets,

- argile avec coquilles marines.

- argile d’eau douce avec coquilles spécifiques,

- couche noire tourbeuse,

- au sommet, en continuité, toujours de la tourbe, mais avec des coquilles d’eau douce qui augmentent en quantité dans les argiles d’eau douce du dessus. Ces tourbes sont très riches en restes de mammifères : Elephas primigenius ( dont un squelette entier ) ; Rhinoceros tichorhinus ( dont un crâne entier) ; Cervus sp. ; Equus caballus  de grande taille ; Bison priscus  ; Bos sp. ; Canis lupus.

Elle repose, selon H. Elhaï, sur des sables à Modiola modolius. La superposition des couches en ce lieu, de haut vers le bas est édifiante.

La flore,
……….malgré l’absence de pollen l’analyse des échantillons communiqués par M. Boucart, dévoile :


1°- échantillon 504, étiqueté par L. Guillaume - Tourbe normanienne à débris de végétaux, provenant vraisemblablement des sites précédemment cités,

Arbres,
………Pinus sylvestris - 178 soit 93,1% du total des arbres ; Betula - 12 soit 6,3% ; Quercus - 1 soit 0,5%.

Arbustes et herbes, en pourcentage du total des arbres,
………Cypéraceae - 3% ; Umbelliferae - 1% ; Chenopodiaceae - 12% ; Gramineae - 16% ;
Type : Taraxacum - 5% ; Crucifereae - 1% ; Filicales monolètes - 2% ; Sphagnum - 1% ; Varia - 1%.


2° - échantillon 501, étiqueté par L. Guillaume - Tourbe normanienne à molaire de Rhinoceros tichorhinus, pollens et spores en nombres absolus

Arbres,

……… Pinus - 54 ; Alnus- 1.

Arbustes et herbacées,
………Cyperaceae - 52 ; Crucifereae - 6 ; Caryophyllaceae - 2 ; Helianthemum sp - 1 ; Chenopodiaceae - 3 ;
Type : Taraxacum - 4 ; Alisma plantago - 2 ; Artemisia - 1 ; Plantago - 1 ; Renonculacée - 1 ; Epilobium ( tétrade ) - 1 ; Filicales monolèrtes - 11  ; Filcales trilètes - 7 ; Sphagnum - 2.

Henri Elhaï, Agrégé de Géographie, docteur ès Lettres, recommande une extrême prudence dans l’interprétation, et à plus forte raison pour la datation. Cependant il affirme que ces éléments précisent un climat plus froid que l’actuel, en supposant qu’il n’y a pas eu destruction des grains et des pollens. On remarque que le Pin est pratiquement exclusif, et l’absence à peu près complète des arbres thermophiles. Ce qui confirme en tous points les observations sur la faune.

Nous reprenons partiellement la définition donnée par les Ingénieurs du B.R.G.M. - 119 : la région concernée recouvre une partie de la région naturelle du Bessin, placée au Nord de Bayeux. Ce territoire en littoral de la Manche et au Nord-Ouest de Caen, donc de la Campagne de Caennaise, offre un intérêt particulier. Les formations géologiques y sont essentiellement représentées par des strates sédimentaires dont l’origine est marine ; ce que nous avons développé.

D’âge Mésozoïque appartenant à la bordure occidentale du Bassin Parisien, transgressives sur un vieux socle qui n’affleure que dans quelques rares endroits « des boutonnières », en fond de vallées. La lecture de l’étude réalisée en 2000, par le B.R.G.M., est tout particulièrement instructive. Elle ne laisse persister aucune zone d’ombre.


Le marais de Asnelles, Meuvaines / Ver-sur-Mer : 

une côte basse et fragile, en recul progressif.


Sans aucun doute, c'est la portion de la côte la plus fragile, la plus instable, et où les risques de recul important, à la limite du catastrophique selon Henri Elhaï sont les plus grands.

Le littoral est constitué par un mince rempart de dunes basses sur un frêle « cordon dunaire » formé de galets Bathoniens mal roulés et mêlés au sable. Le terme rempart, est inapproprié, puisqu'en quelques endroits ila cédé sous la pression, livrant passage à des " coulées ) de sables et de galets, qui se sont avancés dans le marais, situé juste en arrière. Les plantes pionnières en avant des dunes se propagent par les brèches,  envahissant, et s'imposant au détriment des oyats, qui en certains endroits disparaissent.

On trouve à l'intérieur des marais de Meuvaines, mêlés aux végétaux habituels des terres marécageuses,  des plantes supportant les embruns, la salure et même l'immersion temporaire

Les eaux de la Gronde, du  Roule Crotte, de l’ Hable de Heurtaut et la Provence s’étale , beaucoup plus qu’elle ne coule vers la mer toute proche. Par souci d’exactitude, nous avons très largement utilisé le remarquable ouvrage : «  La Normandie Occidentale - Entre la Seine et le golfe Normand-Breton » de Henri Elhaï.

recul contemporain du littoral,

Il est indéniable que le littoral entre Asnelles et Ver-sur-Mer recul , pour preuve : la route qui suivait le littoral entre Asnelles et Ver-sur-Mer est coupée. Cette coupure sur environ 1,5 km. est antérieure à 1947. Une photo aérienne indique cette rupture de voie. Un commentaire de Th. Monod en 1926, ne laisse aucun doute sur le destin  de ladite route : " .....un peu à l'Est de Meuvaines, en un point, on a dû protéger la chaussée par une digue en glacis, sur laquelle passe la laisse de haute mer de vive eau......"

L'érosion spectaculaire, que nous venons d'évoquer, existe en d'autres endroits de la côte.

Ce long cordon littoral qui court d'Arromanches à l'estuaire de la Seulles, est interrompu en trois endroits par les estuaires da La Gronde, le Roulecrotte, et la Provence. Il n'est pas possible de faire abstraction du pays immédiatement en arrière, puisque le dit cordon est accroché à la falaise Bathonienne à l'Ouest. Il limite au Nord une région basse, plus ou moins développée dans les marais de Meuvaines.

Ainsi, la morphologie de la géologie sous-marine, nous apprend en conclusion : la bordure côtière est faiblement inclinée vers le Nord, les fonds atteignent une vingtaine de mètres sous les plus basses mers. Sa configuration est uniforme, et les seuls reliefs notables sont constitués par les platiers rocheux, littoraux, et submersibles, là, et au pied des falaises côtières.

Le pendage de ce terroir est faible, de l’ordre de 0,5° vers le Nord-Est, par contre il est régulier. La série est affectée de déformations à très larges courbures dont l’axe est Nord-Est / Sud-Ouest en zone marine et subparallèle à la côte, et à proximité de celle-ci.

Au large du littoral, le substrat rocheux est enseveli, sous de minces dépôts meubles datant de la période Holocène. Ils sont en général inférieurs à 1 mètres, sauf au niveau du banc dénommé «  les Ridins de Meuvaines ». Situés vers l’Ouest, et ils forment de longues dunes sableuses sous-marines, qui ont une élévation de quelques mètres. La répartition actuelle des sédiments résulte exclusivement de l’action  des courants de la marée et de celle des houles. L’action de celles-ci, est oblique, dominante, de secteur Ouest-Nord-Ouest, et sont tout particulièrement responsables d’une dérive littorale vers l’Est.

La houle est capable de déplacer des particules de nombreuses granulométries, c’est-à-dire de tous calibres.

Elle s’exerce plus particulièrement sur la frange côtière où l’on peut constater les particularités des dépôts sous-marins. Les sables fins siliceux et les sablons sont vannés dans la basse plage, tandis que les sables coquilliers plus grossiers, et les graviers sont poussés vers le haut.

Les gisements de dépôts marins, d’âge Éémien ( qui correspond à l’avant dernière période de l’interglaciaire Riss/Würm ), recouverts de lœss sont connus depuis longtemps. Les sondages en 1979 de Pellerin et Dupeuble, et celui en 1987 à Asnelles/Meuvaines de Clet et Pellerin

Le système complexe d’Asnelles / Meuvaines est conservé au front d’une petite falaise fossiles, à la base des dépôts de pente non altérés et de loess datant du Würm III et IV.

La plate-forme littorale est également recouverte par les lœss ; eux-mêmes recouverts par des tourbes formées à l’Holocène.

Le palynozone : Atlantique, succède au Boréal. Le climat plus chaud  et très humide favorise le développement des forêts de feuillus - Chêne - Hêtre - Aulne - Orme - Tilleul ; tandis que celles du Boréal - Pins - Bouleaux, régressent et en certaines régions disparaissent.

Les dépôts fluvio-marins de La Gronde, de La Provence et de La Selle ont été reconnus surtout entre -1 m. et - 0,75 NGF. Et  plus spécialement à la limite des communes de Asnelles et de Meuvaines, où un cordon de galets culmine à + 6,5 m.

Au-dessus de cet ensemble, et d’âge beaucoup plus récent, affleurent les tourbes Flandrienne dont l’épaisseur varie sur de courtes distances, comme il est normal sur ce littoral, où le marais est à l’abri de la mer transgressive, derrière un cordon de galets et de sable. Ce dépôt récent peu dépasser plusieurs mètres. Les dépôts marins finissent par affleurer sur l’estran, tandis que le cordon littoral s’amincit, sapé, il recule. L’analyse qui en a été faite démontre une prédominance du chêne, et du charme, avec un net recul du pin, comme le prouve le sondage effectué à l’est de la canalisation  de Saint-Côme.

3° - échantillon 503, étiqueté par L. Guillaume

- «  en nombre absolu et en pourcentage du total des arbres ».
Arbres : Pinus 1 ; Quercus 32 ; Betula  5 ; Ulmus 11 ; Alnus 50  ; Tilia 1,
Arbustes et herbacées : Corylus 120; Salix 1;  Cyperacae 52 ; Cladium mariscus 3; Graminae 13; Artemisia 9; Chenopodiacae 6; Plantago 2; Leguminosae 1 ;….etc.

Un tel schéma, précise une époque précédent le Subatlantique, marqué par la présence d’une Chênaie mixte très bien implantée, par l’apparition du Hêtre, et la diminution de l’ Orme. Pour en terminer, et d’avis général : la tourbe littorale  est postglaciaire, de l’époque Subboréale.

La conclusion de ces dépôts antérieurs au Flandrien, est passionnante.

Une géologie exceptionnelle........




























* - Époque agricole,

Nous avons abordé la formation d’une forêt Tardiglaciaire, puis la formation des marais de Meuvaines, par les eaux de la mer, et par celles qui affluent de l’arrière pays. Les eaux douces dérivant des hauteurs avoisinantes traversent les lais de terres  pour rejoindre ça et là la mer.






















Carte du marais " blanc de Meuvaines " - Document I.G.N.
Longitude :  0°33'31.3'' W
latitude  : 49°19'53.5 N


Aux temps de la forêt, c’est-à-dire il y a environ de -9.000 à -7.000 ans , deux nouvelles cultures vont s’affronter en se succédant : l’Epipaléolithique, et le Mésolithique. L’apparition d’hominidés et la gestion progressives de ces terres par l’homme.

Depuis la disparition de la forêt de Quintefeuilles, et bien avant la transmigration complète et irréversible du terrain à la forme : marais ; l’existence  d’une vaste superficie, pratiquement dénudée de végétations, espèce de vaste savane n’opposant aucun obstacle à la vue. De nombreux vestiges d’arbres morts déchiquetés, couchés, détruits, constituent au Nord, un sinistre arrière-plan.

Ce décor est un «  hiatus », une simple et rapide période de transition, que nous avons beaucoup de difficultés à imaginer, si l’on regarde de nos jours la mosaïque  de cultures, que l’homme à conquis sur la nature., ou plus exactement sur le marais.

La transmigration des terres couvertes par l’ancienne forêt en terrains devenus marais fut suivie d’une époque où l’homme s’implanta définitivement.





















Cette vue satellitaire, met en exergue les terres gagnées par l'homme sur le marais - Document I.G.N.


Avant de planter le décor définitif, il faut se rappeler, que la dernière période glaciaire s’achève très lentement, ponctuée de soubresauts, une forme de «  hoquets ». L’amélioration continue des conditions atmosphériques, pose à l’homme de sérieux problèmes. Le nouvel écosystème, qui a succédé à l’ancienne forêt oblige l’homme à une certaine stabilité. Les grands troupeaux de mammouths, de chevaux ont disparus, les importants troupeaux de rennes ont migrés vers des régions beaucoup plus froides.

une période " charnière ", l' Epipaléolithhique......puis le Mésolithique.

 face à la forêt, il y a approximativement 7.000 ans avant notre ère, dans le terroir qui devait être dénommé les "  Marais de Meuvaines ".

Après le climat chaud de l'épisode dénommé " Atlantique", puis du refroidissement de celui du "  Suboréal  " de -5350 à - 2.780, avec le développement forestier et la disparition des derniers rennes ; l'homme affronter une situation instable. Dans le " Massif forestier de Qintefeuilles ", les aurochs et les sangliers pullulent les lances, javelots, javelines indispensables dans les espaces  découverts deviennent obsolètes en milieu boisé.





























Pointe de javelot - Collection et document photo Bernard Langlais.





























Mandibule de sanglier - Collection et document photo Bernard Langlais.


L'armement de chasse est contraint de changer. L'arc a selon toute vraisemblance était mis au point dans ce but. La plus ancienne flèche connue selon Romain Pigeaud est datée d'environ - 11.000 ans avant notre ère. Conjointemnt à l'apparition de cette nouvelle arme, les outils en silex se miniaturisent à l'extrême. Certains parlent de " Leptolithique " - époque de la Petite pierre.





























Pointes de flèches en silex - Collection et document Bernard Langlais.


L'amélioration des conditions climatiques, permet aux végétaux les plus divers de pousser en abondance. En parallèle le niveau marin de la Manche se rehausse. L'homme découvre de toutes nouvelles nourritures, coquillages marins, escargots sont ramassés et consommés de plus en plus grandes quantités. La chasse devient une nécessité secondaire, et l'homme devient de plus en plus sédentaire. Il se fixe là où il se nourrit. 

Cette sédentarisation, oblige l'homme à se " fondre " dans le paysage, à s'adapter à la nature environnante. Nous pensons, qu'il est possible de dater que les hommes de cette époque se sont attachés à leurs petits lopins de terre, souvent insignifiant, qui leur procure une réelle et incontestable identité. Cette époque peut être considérée comme " la naissance des terroirs". De cette même époque les premiers déboisements caractéristiques sont signalés.

Si des amas de coquilles,découverts en certains lieux, ils valident l'appatence des hommes de cette époque envers la mer. Ils consomment, en les dépeçant viandes et graisses des baleines et cachalots échoués sur le rivage. Le bois de cerf, a avantageusement remplacé le bois de rennes, comme matériau et comme élément de parure.

Avec l'évolution inéluctable du temps, le Néolithique a marqué l'apparition de l'économie de production, période pendant  laquelle les plantes et les animaux furent domestiqués. Il a été associé la sédentarité, la pierre polie, la poterie, et l'apparition des villages.





























Fragments de poteries, et une mandibule d'un équidé - Collection et document Bernard Langlais.


Au Mésolithique , les villages existaient, bien que les hommes soient toujours chasseurs-cueilleurs-pêcheurs.

Avec la pierre polie, on déboise, on défriche plus facilement, avec la poterie, on peut cuire plus aisément, et on peut conserver, stocker plus longtemps. Vivre en village, permet de surveiller son champ, ses récoltes, ses animaux, et cela renforce la sécurité. Par contre la vie en communauté, sans hygiène a provoqué des épidémies. Le changement de régime alimentaire a favorisé une prolifération des caries dentaires.

Les céréales étaient écrasaient, et la farine obtenue avec une meule et un  pilon en grès. Le pain craqué sous la dent, de petits grains de pierre, se trouvaient inévitablement mêlés à la farine, donc à la pâte.




























Broyeur ou pilon à écraser les grains de céréales - Collection et document photo Bernard Langlais.



























Vestiges de tisons semi fossilisés - Collection et document photo Bernard Langlais.


Une conséquence directe de la sédentarisation la guerre. Des bonnes terres, découlent les bonnes récoltes, l'aisance, l'envie.....

des Gaulois, qualifiés comme nos Ancêtres , au Moyen Âge, une processus complexe de peuplement.......


Le peuplement du marais se fait sous une tout autre forme. C’est la sagacité des premiers habitants que l’on doit l’érection des villages que nous connaissons.

Longtemps, c’est trois localités d’Asnelles, de Meuvaines, et de Ver-sur-Mer, ne furent peuplées que par des petits groupes de pêcheurs avec leurs cabanes. Il est évident, qu’au tout début lors des grandes marées, les occupants de ces endroits étaient cernés, isolés par la mer.

En suivant le rivage d’Est en Ouest, de l’estuaire de La Provence, à l’embouchure principale de La Gronde; il est certain que la présence de bancs d’huitres, marqua le point des marées basses, au-dessus duquel des maisons basses s’élevèrent. La présence de « troncs - tiges », émergeant du sable, constituèrent très tôt d’excellents supports aux huitres, moules etc……. stabilisant une population de pêcheurs. Chacun des ces hameaux furent rès tôt reliés à l’intérieur par des voies directes.

Inutile de s’éterniser, sur la situation précaire de ces premières habitations, et des risques courus par leurs occupants lors des violentes temêtes hivernalent et d’équinoxes.

Des textes du Xème siècles a à la Bibliothèque Nationale de France à Paris nous dévoilent que les maisons des tous premiers villages ces trois communes, étaient élevées sur une seule ligne, qu’elles se juxtaposaient par les pignons. Construites en pierres collectaient sur place, elles étaient ne comportaient que peu de bois, et elles étaient couvertes en chaume de roseaux.

La culture  des terres, or marées se faisait au croc ou un peu plus tard à la bêche. Les différences des modes de labourages, marquent l’ordre d’ancienneté dans la mise en culture.

Ce n’est que beaucoup plus tard, que la division des parcelles précisa l’époque de la division du sol par la possession, et le morcellement par des fossés creux.

San entrer plus longuement dans la motivation du morcellement du marais, entraînant à terme un programme d’irrigation, le peuplement par la sédentarisation des hommes se fit très tôt.

La culture du froment, de l’orge et de la luzerne, sur les terres conquises sur le marais créa une certaine aisance chez les exploitants.

Le diocèse de Bayeux, illustré dès les premiers temps, par des titulaires aux vertus historiquement célèbres, s’empressa de satisfaire les aspirations religieuses des lieux d’Asnelles, de Meuvaines et de Ver-sur-Mer.

Des édifices religieux furent érigés, chez les habitants des « basses terres ». Au début l’inclémence miasmatique, la répulsion du marais, les multiples parasites nuisirent au volontariat des desservants. De plus , les voies d ‘accès, précitées, ressemblaient beaucoup plus à des sentiers, qu’à des chemins, et souvent impraticables de 5 à six mois de l’année. Les prêtres et les fidèles étaient réduits à passer d’un champ dans un autre autre, soit en faisant le saut de la perche, soit en marchant en équilibre sur des passerelles constituées de troncs d’arbres couchés et mal équarris. Souvent, il fallait traverser certains passages dans l’eau jusqu’à mi-jambe, pour accéder à la terre ferme émergée.

Le courage civique, et religieux marqua longtemps les populations de ces trois paroisses du bas-pays. L’hiver, il n’était pas rare de transporter les défunts résidant dans des écarts, à dos d’hommes, pour gagner l’église, puis le cimetière .

Quelques tronçons de chemins furent empierrés en direction de Meuvaines.

La propriété foncière s’imposa rapidement,

- point de popriété sans titre,

- point de tite sans noblesse,

- point de noblesse sans clergé.

Quelque soit  la position des habitants des hameaux, appelés à devenir Asnelles, Meuvaines, et Ver-sur-Mer, ils ne purent faire valoir leurs droits sur la propriété du sol qu’ils avaient âprement gagné sur la nature ; en raison de cette déclaration impérative. Rien donc de plus légitime que la prise de possession des marais par le premier titré qui se fût la peine de s’être représenté.

Ces concessions ne devaient procurer que des avantages matériels, dénuées qu’elles étaient d’agréments, et même de sécurité. Les feudataires les firent administrer par des agents auxquels les habitants du pays donnèrent le nom de « châtelains ». Quelques uns, munis de pouvoirs requérir des habitants-pêcheurs-paysans, des «  corvées », comme «  l’ endiguages - entassements de sable dans les bêches par lesquelles les grandes marées s’engouffraient.

Au fur et à mesure que les châtelains parvenaient à préserver de la mer les fiefs qui leur était confiés, ils les allouaient à l’exploitation directe, ou bien ils en arrentaient aux noms de leurs maîtres des parcelles aux pêcheurs-paysans de l’un des trois hameaux don t il est question. À ce titre les châtelains d’Asnelles, et de Meuvaines, particulièrement actifs, et astucieux furent récompensés par la remise de sous-fiefs, ou même d’alleux.


























Vestige d'une autre époque, et une grève à marée basse.....spectacle d'une vision vers l'infini - Collection et document Bernard Langlais.


Quelques abbayes normandes furent également dotées, de portions de marais. Il est indispensable de rappeler, qu’après un rehaussement important le niveau général de la Manche, se rabaissa pour délimiter le rivage que nous connaissons.

Pratiquement inhabité, la marais proprement dit, n’était attrayant que proportionnellement aux bénéfices qu’on en retirait , comme les parcelles les plus petites étaient les plus recherchées, les bailleurs procédaient par division, et par subdivision, suivant les instances des preneurs. Ceci, étant l’une des causes du morcellement extrême que l’on remarque sur les plans terriers, et les plans cadastraux plus récents.

Les lois par lesquelles, le « Marais », faisait partie du domaines privilégié furent systématiquement appliquées et suivies pendant cinq siècles, c’est-à-dire jusqu’à vers la fin du XVIIème siècle.

Dès le XVIIéme siècle, ont s’attacha à rendre l’agglomération des habitats le moins possible submersible. On ouvrit des rigoles d’écoulement sans se préoccuper de la distance à faire parcourir aux eaux avant de les faire se déverser  dans la mer. Par contre, les schémas et les plans anciens semblent donner une importance primordiale de mettre les herbages en communication avec les bâtiments ruraux.


Littoral d'Asnelles, Meuvaines et Ver-sur-Mer.......

Terre d'accueil.......terre d'invasions......


Nous savons, que les Gaulois, n’étaient pas les premiers hommes à occuper ce territoire, occupé de nos jours par les communes d’Asnelles, de Meuvaines et de Ver-sur-Mer. Nous savons également, que les hommes qui ont déambulé, stationné en ce lieu au Paléolithique supérieur, ont supporté de plein fouet les dernières rigueurs du climat glaciaire. Contrairement  aux occupants des périodes précédentes, où, tout, le laisse supposer des sites relativement nombreux et diversifiés sont comme une très grande partie de la « forêt de Quintefeuilles »   sous les eaux marines, et recouverts de limons sableux.

Même, si l’on est tenté de supposer, et encore plus d’imaginer de petits groupes d’artisans, se répandant au travers de ce qui allait être la Gaule ; diffusant un mode culturel nouveau, qui sera dénommé la métallurgie. Il n’en demeure pas moins que dans la région en question, l’âge du cuivre : le Chalcolithique ; l’âge du bronze qui suit, alliage du cuivre et de l’étain, très peu de vestiges nous sont parvenus.

Il semblerait, que la  submersion irrésistible de la « forêt de Quintefeuilles » par les eaux marines, accompagné d'un éclaircissement de la dite forêt, et un sérieux défrichement par les humains en lisières soient les causes fondamentales de la disparition de ce massif boisé. Cette disparition entraîna par voie de conséquences, un exode massif des troupeaux d'animaux, un gibier plus éparpillé, donc une source de nourriture fondamentale, Il est acquit, que dès le Néolithique cette forêt fut attaquée par l'homme. 

L'accroissement de la demande de combustible au Chalcolithique, puis à l'âge du Bronze, accentua cette exigence. Tant et si bien que lorsque les Gaulois, qualifiés comme nos Ancêtres arrivèrent l'environnement en question avait déjà considérablement changé. Toutefois, quelques aurochs subsistaient et entretanient la chasse, ainsi qu'une prolifération de sangliers, selon quelques textes.

les Gaulois ont quitté sans esprit de retour, les côtes basses de la Baltique, les forêts froides, sombres et hostiles de la Germanie........ils sont venus, et ils se sont installés.


Il faut se rappeler, qu’à partir du milieu  du premier millénaire avant notre ère, les nations celtiques se plaçaient au tout premier rang des nations dites «  barbares », de ce fait elles entretenaient  des relations actives et privilégiées, avec les populations de la rive gauche du Rhin, quelquefois très éloignées de celle-ci. Conjointement leur habileté dans la maîtrise du travail du fer, accroissant leur puissance et leur richesse.

Nos connaissances, sont limités aux textes de Polype peu nombreux, assez obscurs, et souvent laconiques. Les géographes grecs qui glanaient leurs principales informations des périples des navigateurs et aux récits des marchand grecs et phéniciens qui fréquentaient les sentiers, et les voies de terre existantes, aboutissant aux ports de commerce ( commme port Corbillo et Vieil Rouen ). Très tôt les côtes occidentales de l’Espagne, de la Gaule, de la Manche avec le transit de l’étain, de la Mer du Nord et de la Baltique avec l’ambre. 
 le Chalcolithique ; l’âge du bronze qui suit, alliage du cuivre et de l’étain, très peu de vestiges nous sont parvenus.

















Carte des voies antiques du cuivre, de l'étain,  du bronze et de l'ambre, extrait des " Itinériares d'Antonin " - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Il semblerait, que l’éclaircissement de la forêt occasionné par le défrichement humain pour une part, l' irrésistible submersion marine d'autre part, soit la cause essentielle de la disparition progressive de cette zone boisée. Cette modification de l'environnement locale a entraîné inéluctablement une profonde modification dans la faune ont créé une exode irréversible des troupeaux d‘animaux, et du gibier, provoquant une forme de désertification humaine. les hommes  aient déserté ce terroir.

Il faut se rappeler, qu’à partir du milieu  du premier millénaire avant notre ère, les nations celtiques se plaçaient au tout premier rang des nations dites «  barbares », de ce fait elles entretenaient  des relations actives et privilégiées, avec les populations de la rive gauche du Rhin, quelquefois très éloignées de celle-ci. Conjointement leur habileté dans la maîtrise du travail du fer, accroîssant leur puissance et leur richesse.

Nos connaissances, sont limités aux textes de Polype peu nombreux, assez obscurs, et souvent laconiques. Les géographes grecs qui glanaient leurs principales informations des périples des navigateurs et aux récits des marchand grecs et phéniciens qui fréquentaient les sentiers, et les voies existantes, aboutissant aux ports de commerce. Très tôt les côtes occidentales de l’Espagne, de la Gaule, de la Manche avec le transit de l’étain, de la Mer du Nord et de la Baltique avec l’ambre. 

















Carte des " Costes de Normandy " réalisée par  Jean Jolivet en 1553 - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Ce n’est pas avant l’âge du Bronze que les Celtes assez nombreux, assez homogènes, eurent la capacité pour s’en aller fonder des établissements hors de leurs limites territoriales. Il est indispensable de ne pas confondre les exodes en masse, les véritables cohues désorganisées, des déplacements de clans, de peuples avec bagages, femmes, enfants, vieillards, troupeaux sous l’égide de chefs vers des cieux plus cléments, des terres peu peuplées et meilleures.

On sera surpris de constater que le «  vagabondages » des Celtes vers l’Ouest a revêtu les formes les  plus diverses. De petits «  essaims », suivi de masses familiales complètes importantes, unités sociales, groupes et même peuples plus ou moins composites, comme les Bajocasses ( installés dans le Nord  Bessin ) ,  associés aux Viducasses ( établis dans la région de Vieux à proximité de Caen ).

Une fois commencée les grandes migrations celtiques, ont irréversiblement constitué des vagues successives, l’une succédant précisément à la précédente. Ces vagues se complétaient en recouvrant les bordures de la précédente implantée ; à l’époque d’Hallstatt, vers le Vième siècle avant notre ère


Ils sont nommés Gaulois par Strabon livre VII, page 315 ; Tacite - germanie XXVIII & XLII . Timagène, Ammien Marcellin et Trogue Pompée, expliquent les migrations des Celtes / Gaulois, comme consécutives à un excès de population : « …abundanti multitudine… » - Justin liv.XXIV ; Chap.4 ; p.1 et D. Bouquet tome 1 ; p. 479 B. Ces auteurs mettent en exergue les difficultés qu’avez Ambicatus à gouverner une si grande quantité d’individus, sans risque de guerre civile : « ….intestina discordia et assiduae domi dissentiments….. ».

Sous le régne de Flavius Honorius, , la Notice des dignités de l’empire romain vers 393, place la capitale des Bajocasses à Bayeux ( Augustodurum appellation romaine ), résidence des Préfets  des Bataves et des Suéves ( mercenaires dont l’origine est germanique, engagés par l'empire Romain, et chargés de la défense et de la protection du littoral ).


Les Premiers habitants identifiés,

les BÂJÔCASSES - peuple gaulois de la 2ème Lyonnaise.

Ce peuple gaulois est apparu vers le Vème siècle avant notre ère et s’est installé en créant la cité de Bajocoe - Bayeux, dénommé au Moyen Age Baex et Bajève. Il est cité à plusieurs reprises dans les Notices - Notiae, de l’empire, dans les manuscrits de Pline. Il est mentionné dans les 17 peuples composant la Gaule transalpine.

Le nom du peuple gaulois dénommé dans l’Histoire  «  Bajocasses » , serait dérivé du mot celtique  : Bodio - casses, qui émanerait de Boudi - Bödi -, et de l’Irlandais bûaid = victoire - Revue Celtique  - tome XXVI, page 279,  de Henry d’Arbois de Jubainville.

Pour explquer le mot moderne de Bayeux, il faudrait plonger dans le gallo-romain : Badiocasses, dont la racine  latine  : «  badius - donc bai….? Et par extension badiosignifiant jaune…..? bodios c’est-à-dire jaune…..? Selon les Mémoires de la Société d’Archélogie d’Avranches et de Mortain - tome XII - 1894-1895, page 285 - Bayeux-Bessin aurait pour signification «  Pays boueux »  .

Quoi qu’il en soit le mémoire de M. Dottin atteste de la présence de cette peuplade gauloise dans la région de Bayeux et sur la côté, confirmé par  M. Jullian et par César lui-même dans Bellico gallico.

Dans le Bulletin de la Société d’Anthropologie - tome VI, page 511, lors de la séance du 19 octobre 1865, M. Lagneau, fait état que dès le IIIème siècle, des «  pirates saxons » se sont fixés dans les terres basses et boisées à l’Occident de la Seulles. 

Ceci semblerait expliquer la désertification de cette région dès le IIIème siècle, et l’accroissement de la population de Bayeux dès cette époque;

Il précise, que Vieux, petite bourgade située au Sud de Caen aurait été détruite par lesdits saxons en 368.

Dans « Un voyage chez nous au IIIème siècle » ( essai de restauration archéologique par l’abbé Masselin ), page 345-346, évoque la traversé du terroir dont il est question dans ce texte par Commianus, légat de la Province Romaine après son séjour à Augustodurus - Bayeux, foyer du druidisme de la vieille Gaule celtique, se dirigea pour gagne le «  passage de la Seulle » , pour rejoindre la voie de Rouen connue dans l’Itinéraire d’Antonin.

La Gallia comata, c’’est-à-dire la Gaule chevelue, était divisée en trois territoires : l’Aquitaine, la Belgique et la Lyonnaise avec pour capitale Lyon- Lugdunum.
Réf. : Mémoire sur l’invasion ds Saxons et leurs colonies dans le diocèse de Bayeaux - 1842 - p. 69-70 par  Aristide Guilbert.

Les Bajocasses, ont émaillé de leurs " exploits", les " Commentaires de Jules César, sur la Guerre des Gaules ".

L'armée romaine est-elle venue ou passée dans ce terroir ?

Dans « Bellico Gallico » Jules César lui-même répond

* - Au début de l'été 57 avant notre ère, 1ère année de l'invasion de la Gaule par les Romains  : P. Crassus, légat romain, lieutenant direct de Jules César, sur les ordres de celui-ci s'engagea à la tête de la célèbre 7ème légion - unité d'élite, fleuron de l'armée romaine ; dans une expédition vers l'Ouest, pour pacifier, ou plus exactement conquérir les " peuples de l'Océan ". Après avoir remonté la vallée de la Meuse, avoir passé le " Seuil du Vermandois ", il se dirigea vers Beauvais, puis franchit la Seine, sur un pont gaulois en bois existant. Obligé de traverser le territoire des Aulerques Ebuvorices ( région Evreux et vallée de l'Eure ), il se heurta aux Aulerques Lexoviens, peuple frère du précédent, installé dans la ( région de Lisieux et le vallée de la Touques et de l'Avre ). Ce n'est qu'après de nombreux et viiolents combats successifs qui réussit à traverser ces deux territoires.
Ayant passé l'Orne , sa progression vers Ouest, fut stoppée nette par les Bajocasses. Non seulement P. Crassus  enregistra de cuisants revers, mais il fut contraint d'obliquer plein Sud, de livrer de nouveaux combats pour passer le territoire des Aulerques Diablintes ( Jublains et la vallée de la Mayenne ), avant de pouvoir se réfugier à Angers, pour hiverner.
Là ses malheurs n'étaient pas terminés, puisque affamé , manquant de blé, il expédia une délégation chez les Aulerques Cenomans ( Le Mans et la vallée de la Sarthe ), pour s'en procurer. Ladite délégation disparue dans les environs de La Flèche, et ne revit jamais le ciel de l'Italie.

* - Au printemps 51 avant notre ère, après la défaite d’Alésia, la victoire n’est pas acquise pour César, les Andes, région d’Angers, ( peuple frère des Aulerques Cenomans ) entre en rébellion ouverte contre les romains, après avoir anéantit une légion, et encerclé le légat romain Caninus, avec deux légions ( 12000 hommes ), dans Vieux-Poitiers, et avoir vaincu et dispersé les alliés gaulois de ce général romain. La révolte se propage et s’étend aux territoires voisins. Un  contingent de 1.300 Bajocasses combattent aux côtés des insurgés. César jugeant la gravité de la situation donne ordre à C. Fabius de quitter ses quartiers de Beauvais en urgence avec deux légions et demie et de se rendre par les voies les plus rapides, les plus directes au secours de Caninus ( Bellico Gallico - liv. VIII, chap. XXIV et XXVII )Son itinéraire est parfaitement connu jusqu’au Mans. Par Pont-de-l’Arche franchissement de la Seine, Évreux, Verneuil, Mortagne, Bellême, il utilisa degrands axes gaulois parfaitement carrossables et entretenus.

Il est à remarquer, que durant toute cette période de la " Guerre des Gaules ", les Bajocasses sont cités, comme peuple combattant le romain.


Ouverture sur le monde extérieur…..!
La civilisation d’Hallstatt ( 1er âge du fer ).


Par définition culturelle, la contribution de la civilisation gauloise dans la formation de la Normandie a été assez marquante ( vestiges de Vieux ). Cependant, il faut également admettre que le monde gaulois, et lui aussi ; tout particulièrement mal connu . Les sources écrites fiables sont insuffisantes, et, force nous oblige à nous orienter, et à rechercher les éléments archéologiques pour étayer nos assertions.

Les vestiges des restes d’animaux, découverts en quantité intéressante, ceux d’outils lithiques perdus, abandonnés ou purement et simplement oubliés lors d’expéditions de chasses, ou de déplacements autres ; nous autorisent à survoler les périodes du Paléolithique et de la Protohistoire. Nous plaçons donc la période de la Préhistoire dans les volutes des brumes épaisses des temps qui ont précédé la présence effective des Gaulois dans notre région.

Sur cette base, nous pensons que la première culture est liée à ce qui est dénommée la «  culture d’Hallstatt » : civilisation de l’Âge du fer qui s’étend du IXème siècle au Vème  avant notre ère ; c’est-à-dire pour être plus précis vers 650 avant J.-C. Cette période est marqué par l’apparition des toutes premières fortifications, dans la quasi-totalité des cas sur des hauteurs, donnant naissance à une forme d’aristocratie guerrière. Peu nombreux ces chefs sont très riches.

L’espace gaulois, dans le Bessin, est selon toute vraisemblance une juxtaposition de petits terroirs, n’ayant aucune entité nationaliste, et encore moins politique. Les regards extérieurs, ceux des grecs et des romains, définissent une ethnie et une culture unique, qualifiée de monde celtique.

Des échanges commerciaux soutenus, 


Dés le IIème siècle avant notre ère, ce monde gaulois, hellénisé par ces expéditions hors de son territoire, par ses contacts et ses échanges marchands soutenus, et facilité par l’implantation de nombreux grecs sur l’ensemble de la Gaule.

On sait que les petits chefs gaulois contrôlaient le commerce de l’étain, des esclaves et des mercenaires consolidant les armées Grecques, Étrusques et d’autres pour leurs guerres.

Vers le milieu du Vème siècle, toujours avant note ère ; on ne sait pas très exactement pourquoi, le monde gaulois structuré autour des forteresses dispersés sur les hauteur dans notre campagne disparaît. L’hypothèse vraisemblable, selon d’éminents Historiens, la rupture pendant plusieurs décennies, entre ce monde gaulois, et le monde méditerranéen de l’époque. Diminution des échanges,
puis cessation.

Un point validé apparaît dans les différentes études que nous avons compulsé à la Bibliothèque Nationale de France, aux Archives Nationales et en dans d’autres lieux, l’image du gaulois replié dans sa hutte, au milieu d’une sombre forêt, est complètement fausse, absurde. Le propre de la civilisation gauloise, aussi loin que l’on puisse remonter, est, une culture ouverte sur l’extérieur, sur le monde connu de ce temps, et ses exceptionnelles facultés  d’assimilation.

Au Vème siècle, un fait historique dûment constaté : l’effondrement de l’empire Étrusque d’ Italie, sous l’effet de la montée en puissance de Rome.

On note, l’ apparition d’une « Société Celte », beaucoup plus guerrière que la précédente, qui prendra pour l’histoire de « Civilisation de La Tène ».

La civilisation de la Tène ( 2ème âge du fer ).


Dans l’élaboration d’une échelle des périodes et des  âges qui pourrait être utiliser dans la compréhension du temps relatif  «  des temps gaulois, nous avons utilisé la «  période de la Tène » - deuxième âge du fer, propre aux Celtes. Cette période est caractérisée par l’expansion celtique vers l’Ouest, au-delà, et bien au delà de la rive gauche du Rhin, jusqu’aux rivages de l’Océan Atlantique ; et plus  précisément dès le Vème siècle avant notre ère? En établissant une complète hégémonie sur l’Europe occidentale «  barbare » . Les Gaulois, ont exploité les routes existantes de l’étain, du cuivre, du bronze, et les ont développées.
*- Bibliographie générale : J. Déchelette ; P. Bosch ; Parvan.

Le premier ban des envahisseurs celtes dans nos régions sont situés vers la fin du bronze, et le milieu de Hallstatt ( 1er âge du fer ), c’est-à-dire vers - 900 avant notre ère.

L’aristocratie est plus nombreuses, plus structurées, mieux armées.

La métallurgie gauloise fournit des armes en grande quantité, d’une extraordinaire qualité ; très nettement supérieures à celles des grecques et des romains. Cette incontestable supériorité permet aux gaulois de devenir les principaux fournisseurs d’armes, mais, également, et surtout de mercenaires très recherchés par les autres armées.

On observe une tendance manifeste à l’expansion territoriale, et pendant toute la période dite de la Tène, l’implantation gauloise s’opère dans toutes les directions de l’Europe, et du monde méditerranéen.

Lorsque la désintégration de " l'Empire Romain "commença à se manifester.....

lorsque la désintégration.........entraîna la décadence...... 


La Gaule sous l’empire romain avait connu, et vécu quatre siècles, deux de paix, de bonheur et de prospérité, deux de misère, de opprobre. A la fin du IVème siècle, même l’armée alanguie, était minée par la corruption et l’indiscipline.

Le citoyen Gallo-romain était animé par l’appât du  gain facile, rechigné à l’effort, méprisé le travail, négligé la famille. 

Les gouvernements romains incapables d’endiguer, et de maîtriser la fréquence des invasions émanant de la rive droite du Rhiin, faisait peser de plus en plus lourdement, une véritable oppression fiscale, éliminant toutes formes de prospérité dans toute la Gaule.

Les Gaulois complètement désarmés depuis un peu plus de quatre cents ans, avait perdu toute aptitude au combat, et fuyait devant l’envahisseur, abandonnant domaines, maisons, biens, et souvent femmes et enfants.


Une deuxième invasion.....les Saxons.


Au IVème siècle, les Saxons formaient au sein de la Germanie une confédération, réputée pour son bellicisme, elle comprenait certainement les Cattes, et peut-être même les Suéves.

Il est vraisemblable, que leur nom découlait directement d’une arme spécifique, qu’ils portait en permanence : une épée à lame courte, désignée en Vieux-haut-allemand  « seax, prononcée sax….». Très tôt ils furent connus des romains qui les désignaient de « barbares germains », selon l’empereur Julien : « Nationes omnium bellicossimue » ; dénommés par Salvien « gens Saxonum fera est…. ».

Tacite dans son énumération des peuples occupant la Germanie, cite les Cattes et les Suèves, mais ne nomme pas les Saxons. Par contre le géographe de l‘antiquité Marcien d‘Heracles, situe les Saxons sur la rive droite de l‘Elbe - Albis, sur les rivages de la mer du  Nord - Oceanus Germanicus, c’est-à-dire au bas de la Chersonèse Cimbrique - dans des actes anciens : Chersonesus Cimbrica ( de nos jours le Jutland ), y compris les îles « insulae Saxonum appellatae ».

Quand aux Cattes - Catti - Chatti, ils occupaient l’intérieur de la Germanie, sur la rive droite du Rhin, pour être plus précis la Hesse-Electorale, et le duché de Saxe-Weimar, et une partie du Royaume de Saxe. C’était un peuple de nomades, habitués au pillage, vivant exclusivement de butins, imposant à leurs voisins une crainte permanente, selon Zozime  : « …..clandestinis incursion bus et latrociniis intenti ».
















Carte marine du XVIème siècle, présisant les courants, les hauts fonds, les rochers, les vents dominants. Un ecôte idéale pour tout débarquement, avec son immense  plateau continental, les estuaires de petits cours d'eau côtiers, très largement fournis en roselières, idéales pour camoufler des embarcations à fond plat - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Comme d’autres peuples germains, ils abandonnèrent progressivement les territoires de leurs ancêtres, pour franchirent le Rhin et s’installer entre celui-ci et l’Océan Atlantique.

À la différence des Francs, les Saxons, ces « barbares aux yeux bleus », étaient avant tout des marins, remarquables navigateurs, qui n’hésitaient à partir par tous les temps en expéditions lointaines sur des barques en osier recouvertes de cuir.

Si l’on se réfère aux écrits du Vème siècle, comme à celui de l’évêque de Clermont, Sidoine Apollinaire, les Saxons sont :
«  Autant de pirates de premier ordre. En effet, lorsqu’il s’agit d’’écumer les mers, tous savent aussi 
« bien commander qu’obéir et enseigner qu’apprendre. Aussi le Saxon est-il le plus redoutable de 
« tous les barbares, tombant à l’improviste sur sa victime ; mais se repliant de suite, s’il se voit 
« attendu ; en un mot fuyant un ennemi averti pour se jeter sur une proie imprévoyante…..Il fait du 
« reste sans crainte l’apprentissage du métier de pirate à l’école des naufrages, initié qu’il est de 
« longue main à tous les périls de !a mer, que dis-je ! Familiarisé avec eux, et bravant gaiement la 
« tourmente dans l’espoir d’un butin,, au milieu des vagues en furie qui se brisent avec fracas contre 
« les écueils et les récifs.

« Enfin, avant de lever l’ancre et de remettre à la voile pour retourner dans leur patrie, les Saxons 
« sont dans l’usage de soumettre leurs captifs à une décimation régulière et de la mettre en croix, 
« suivant une coutume aussi superstitieuse que barbare. À  cet effet, ils rassemblent donc en troupe 
« tous les prisonniers de guerre et tirent au sort les victimes, croyant  acquitter ainsi par ces 
« sacrifices humains leurs vœux envers leurs divinités féroces. Mais, bien autrement souillés par ces 
« odieux sacrilèges que rachetés par ces prétendus sacrifices expiatoires, les Saxons, en commettant 
« ces meurtres insensés, s’imaginent qu’il est plus agréable aux dieux de verser le sang des captifs 
« que d’exiger une rançon ».

Dans Germanie, Tacite fait une description pratiquement identique des Saxons?
« Nulli domus, aut ager, aut aliqua cura : prout ad quemque venere aluntur, prodigi alieni, 
« contemplores sui…… ».
« Ils n’avaient selon cet Historien, ni maison, ni champ, ni soin de quoi que ce soit, vivant au hasard 
« de butin, prodigue du bien d’autrui et sans aucun souci du leur…. ».
Grégoire de Tours, constate que les Saxons, très exactement comme les Cattes et les Suéves, se laissaient pousser barbe et cheveux, jusqu’au moment où ils avaient tués leur premier ennemi.

Il est difficile, pour ne pas dire pratiquement impossible de définirent le nom des premiers habitants du terroir occupé de nos jours par le tes territoires communaux d’Asnelles, de Meuvaines et de Verr-sur-Mer, en ces temps anciens, mais il est probable qu’iles dépendaient du peuple Bajocasse . Cité dans Les Commentaires de J. César, et qui fut soumis par Titurius Sabinus.



Invasions saxonnes,

La toute première apparition des Saxons, se place vers la fin du IIIème siècle, sous le règne des l’empereurs Dioclétien et Maximilien-Hercule. C’est en 286, quue ces empereurs confièrent à Carausius, grand-amiral de la flotte romaine, la mission de garder les côtes et d’assurer la sécurité de la mer : 

- « ….ad observa da Oceani littora, quoe tune Franci et Saxones infesttabant… » selon Paul Orose , ou 

 - «  ….per tractus Blgioe et Armoricoe pacandum mare….. » selon l’historien Eutrope.

Dans tous les récits que nous avons parcouru, rien n’indiquait, que ces navigateurs téméraires, pirates professionnels, se soient installés plus ou moins durablement sur notre rivage. Si la situation de l’empire se dégradait, elle présentait néanmoins, une certaine puissance d’intervention et d’opposition.

Près d’un siècle plus tard, les empereurs Julien et Théodose, réprimaient toujours les Saxons faisant une escale prolongée ou non. En 356, l’empereur Constance-Chlore faisait appliquer avec rigueur la loi romaine sur la garde des ports et la surveillance de la côte. Enfin, c’est en 400, que les Gaulois révoltés chassaient les magistrats romains.

L’historien contemporain Ammien-Marcellin, écrit que dès l’année 354, c’en est fait des Gaules, les Saxons barbares, ne rencontrent plus de résistance : « ….nullo renitente, ad internecionem barbaris vastantibus universa…… ». Ce même historien décrit en 368  :

- «  Gallicanos vero tractus, Franci et Saxones ibidem confines, que quisque erumpere potuit terra 
« vel mari, poediis acerbis incendiisque, et captivorum  funeribus hominum violaçant…… ».

Vers le milieu du IVème siècle de notre ère, les côtes Gallo-romaines de la « 2ème Lyonnaise », que nous connaissons de nos jours sous l’appellation de «  côte de la Basse-Normandie », et plus spécialement celle du «  Bessin » devinrent un lieu privilégié, et visité par des navigateurs venus des rivages froids et brumeux de la Baltique. Précurseurs, des futurs «  Norman’s ou vikings ». 

Grégoire de Tours, parle de Saxones Biocassini, ce qui porte à croire que le Bessin était le centre d’une colonie importante de Saxons, établis d’abord sur le littoral bas et marécageux de la 2ème Lyonnaise, avec une prédilection particlière pour les embouchures de cours d’eau côtiers, même de très faible importance ; se mêlant à la population autochtone.

Nous trouvons cité dans la Notice de l’Empire : « Littus Saxonicum…. ».

Évidemment deux petits camps romains étaient censés protéger la côte des        « Marais de Meuvaines », l’un était installé sur une surélévation à Bernières-sur-Mer, l’autre au Mont Cauvin, face à Port-en-Bessin, connus des archéologues sous le nom de specularia et d’ exploratoria.

Lorqu’en 471, les premiers Francs se manifestèrent la fusion des Saxons, avec la population indigène étaient complètement réalisée depuis au moins trois générations.
Les historiens, nous présentent les Saxons du Bessin comme ayant des mœurs communs à toute la région qui devait s’appeler à terme le diocèse de Bayeux.

En ce qui concerne la religion, le christianisme ne craignit pas d’aborder les descendants de cette race de barbares, si précisément décrit par l’historien Fortunat. Dans la seconde Lyonnaise, saint Gaud - 451-491, ancien évêque d’ Évreux, bien que retiré dans la forêt de Scissy vers la fin du Vème siècle, contemporain de Mérovée ; rien ne dit qu’il tenta de convertir les « payens du littoral de Bayeux ». Puis ce fut , saint Vigor, l’apôtre des Saxons du Bessin. Toutefois, si l’on s’en rapporte au texte de la légende, ce serait saint Pair, évêque d’Avranches - 552-565  ; qui aurait procédé à leur conversion.

En 578, le roi des Francs, Chilpéric 1er incorpora les Saxons de Bauyeux, aux côtés des Tourangeaux, des Manceaux, des Angevins et des Poitevins, dans son armée, qu’il lança contre Waroch, fils de Malo, dans la bataille qui vira au carnage sur les bord de la Vilaine.

En 590, Frédégonde, en guerre conntre Gontran, mais cette fois au secours de Waroch, utilisa les compétences guerrières des Saxons de Bayeux - Saxons-Baiocassini.

Là s’arrête l’histoire des Saxons de Bayeux, à proprement parlé, des descendants encore marqués par leur souche, descendants de ceux qui occupèrent le rivage dès le IIIème siècle, et qui s’enhardirent vers l’intérieur vers la fin du IVème.


Conquête de la Gaule par les Francs.


Nous allons commencer notre récit à l’époque où saint Martin de Tours au IVème, inspira l’élévation de l’abbatiale de Marmoutier vers 410.

Dans la Notitia provinciaux et civilité Galliae, nous trouvons la civitas - cité des Viducasses ( Vieux )unie à la civitas Bajocassium ( Bayeux ).

Origine des Francs.


Vers le milieu du IIIème siècle avant notre ère,  les différentes tribus d’Outre-rhin,  dénommée la Germanie formèrent deux importantes confédérations : au Sud celle des tribus Suéves ; au Nord, celle des Alamans ( hommes du Nord ) regroupant les Cattes, les Saliens, les Sicambres, les Brucières, les Chérusques qui prirent le nom de Francs. La Ière mention prouvant leur existence est faite par Aurélien en 241. En 256/258, sous Valérien, une bande de Francs traversa la Gaule, franchit les Pyrénées, ravagea l’Espagne, et alla se disperser en Afrique. 

Rapidement ils prirent un ascendant sur les Romains en Gaule. En 279, Probus, repoussa les Francs au-delà du Rhin, puis en 392, lorsque Théodose, eut éliminé l’usurpateur Maxime, au profit de Valentinien II, il donna à celui-ci comme adjoint, au poste de ministre de Rome, le jeune chef Franc Arbogast. Stilicon parvint à les maintenir, mais Honorius, ayant fait assassiner celui-ci, fut à son tour tué par Alaric, qui s’empara de Rome en 410. 

En 420, sous l’autorité de Pharamond - signifiant ( protecteur de la tribu, par extrapolation : protecteur de la nation ), prince Saxon, de noble descendance ; les Francs Saliens quittèrent à jamais leurs terres séculaires pour s’établirent en Gaule. Suivant la tradition, Pharamond fut élu roi des Francs. Il est évident que cette jeune et nouvelle monarchie reposait exclusivement sur l’enthousiasme d’un peuple turbulent, guerrier, épris de liberté et de grands espaces, éprit d’un formidable indépendance. Le roi à cette époque n’était que le premier soldat de son armée, toujours en tête, son le respect qu’il inspirait était proportionnel à son courage, à sa vaillance, à sa témérité.

La royauté de Pharamond, ne supprimait pas, le droit du peuple non seulement à élir son roi, mais également ses généraux. Les Francs, comme les Saxons étaient avant tout des guerriers-paysans; En 428, Pharamond, laissa son trône à son fils Clodion, dit le Chevelu, qui mourut en  448, laissant trois fils : Clodebaud, Clodomir et Mérovée.  En 446, le peuple préféra Mérovée ( Merowig - Merowech, né vers 412, mort vers juillet 457), à ses frères. En 456, son fils Childérice lui succède.

La Neustrie,


Neustrie, est également désignée dans de très vieux documents Westrie signifiant : Pays de l’Ouest.  Tout le territoire compris entre la Meuse, la Loire et l’Océan, à l’exclusion de la Bretagne - Armorique, et la Normandie. Le nom de Manche émanerait du celtique : Ma ein ke signifiant petite clôture, par extension ma mer plus étroite.

 De Normandie était incluse par les Romains, dans la 2ème Lyonnaise.

Lorsqu’en 853-856, la domination bretonne s’étendit à l’Avranchin et au Cotentin, on peut admettre que le Bessin et l’ Hémois furent annexés. De 911 à 924, la Dives fut la nouvelle limite. Selon les Annales de Flodoard, pages 285 et 287, il semblerait que Rollon , chef de Normands de la Seine, fut tué dans les combats  conte Hugue et les Bajocasses allié à Arnoud de Flandre. En 927, lorsque Guillaume, fils de Rollon, prête hommage au roi Charles le Simple, il ne possède pas le Bessin.


























Photo souvenir des vestiges d'un certain débarquement de juin 1944 - Document photo Bernard Langlais.

Une côte normande........du Bessin......

propice aux embarquements..........aux fuites de 1790 à 1812, 

prédisposée aux débarquements,


Dès 1790, la surveillance établie par les autorités gouvernementales parisiennes sur la côte normande, n’avait pu empêcher, par une nuit très sombre et un temps tout particulièrement pluvieux, à une chaloupe anglaise de débarquer dans l’embouchure de La Gronde, camouflée par la végétation de roseaux ; où les occupants devaient trouver des chouans du canton.

C’était l’hiver, et de la patron de l’embarcation, avait pour ordre, de venir  quelques heures plus tard  les récupérer au même endroit, avant le lever du jour. L’officier royaliste accompagné par son guide, connaissant parfaitement bien le marais, et son chemin se rendirent au rendez-vous convenu.

Le nombre de se genre d’opérations entre 1791 et 1814, ne sera vraisemblablement jamais connu. Pas plus que le nombre de débarquement d’armes, de munitions destinés aux groupes chouans, et antirévolutionnaires normands, du Maine et même de Vendée.

Une note de la Capitainerie d’Asnelles, signale un fait daté de décembre 1793 :
«  …..la nuit du 1er nivôse de l’an II  ( 21 décembre 1793 ), malgré les violentesbourrasques de vents 
« chargés de pluies , des chaloupes anglaises débarquèrent un petit contingent de soldats pour 
« récupérer deux officiers royalistes, et 1e noble accompagné de son épouse, de ses enfants et de 
« quelques domestiques. Les aboiements des chiens d’une ferme ayant alertés une patrouille qui 
« regagnait le poste de guet du littoral, l’alerte fut déclenchée. Une fusillade intense s’ensuivit, et ne 
« se termina que lorsque les embarcations furent hors de portée…… ».

Les continuels débarquements et embarquements d’émigrés, d’armes et de munitions firent l’objet le 17 pluviôse an V ( jeudi 5 février 1795 ), un rapport à l’Administration de Caen, « ….estime que ces débarquements étaient favorisés par « de coupables marins-côtiers qui trahissaient leur patrie et aidaient les complots « qui semblaient être des trames ourdies par les royalistes et leurs valets hostiles « au peuples……. ».

Le 26 pluviôse, le général Dumesny, signalait aux autorités les courses nocturnes de certains individus qui sous prétexte de se rendre , avec leurs chevaux , à la pêche du varech, entretenaient, la nuit, des correspondances entre l’Angleterre et la côte normande ; et allaient prendre en des endroits convenus des ballots aux contenus douteux.

Le 20 ventôse ( mardi 10 mars 1795 ), un nouveau rapport du poste de guet, signalait une intense correspondance entre la « ….coste d’normande et l’ennemi…. ». Le 6 floréal ( samedi 25 avril 1795 ), des enlèvements de céréales contre des armes et des munitions. La nuit suivante des échanges de coups de feux entre les agents de l’Ordre Républicain, et des individus se sauvant après avoir allumés des foyers sur la plage, signalant et favorisant un débarquement.

Cette situation floue, qui loin de se calmer, semblait empirer finit par inquiéter le Directoire ; qui se fit communiquer l’évolution régulière de la situation.

Kléber, notamment, s’était intéressé à ses mouvements, et avait correspondu avec le général Bonaparte et avec Desaix. Si Bonaparte, avait étudié avec une très grande attention les différents rapports, et tous les Communiqués, Desaix, lui avait pris contact ave c le Contre-amiral Lacrosse.

Il faut se rappeler, qu’à cette époque le Directoire s’occuper de l’orahganisation d’une « Armée d’Angleterre », pour en finir avec les incursions anglaise sur notre territoire nationale. Le commandement de cette armée d’invasion d’Outre-Manche avait été confié au général Kilmaine - ( Kilmaine Charles-Jennings, né à Dublin vers 1750, officier au service de la France en 1776, capitaine en 1791, général de division en 1793, emprisonné sou la Terreur, général den chef de l’armèe d’Angleterre, puis d’Helvétie, mort le 13 décembre 1799 ).

Bonaparte, qui voulait porter la guerre en Orient s’était servi de ce dérivatif pour masquer ses véritables intentions. Il avait pour ce motif, laissait se propager, qu’il prenait la tête de l’armée de débarquement et d’invasion de l’Angleterre, et que dans les premiers mois de l’an VI, il rejoindrait son Quartier général établi à l’abbaye d’Ardennes près de Caen. Cette rumeur était proise au sérieux , à un point tel que le célèbre chef chouan Mandat, avait minutieusement organisé l’enlèvement de Bonaparte.

L’adjudant général Levasseur, à Caen, et le général Kilmaine avaient tout organisé dans les moindre détails.

Le projet d’un débarquement français en Angleterre, était toujours officiellement annoncé, et le général Bonaparte avait au mois janvier et février 1798 , inspecté les côtes de la Manche, pour inspecter les moyens mis en œuvre, l’état des préparatifs. Il ne se rendit pas dans le Cotentin. Le projet fut peu à peu abandonné, et modifié en une opération sur les îles Saint Marcouf.

Quinze canonnières, deux bombardes, deux avisos étaient déjà rassemblés, trente-trois bateaux à fond plat, tirant sept à huit pieds, portant deux pièces de 24 à l’avant et deux à l’arrière ; pouvant transporter cent fantassins armés.


1870 / 1871 - CAMPAGNE DU NORD


3ème bataillon du 101ème Régiment de Marche de la Marne

Le 24 février le 2ème et me 3ème bataillon débarquent à Cherbourg à la nuit tombante, et vont cantonner dans de pauvres villages environnants de la presqu’île du Cotentin : Biville, Sainte-Croix, Jobourg, Vauville,….etc.

Le 28 février, les deux bataillons embarquent en chemin de fer pour Arromanches et Asnelles.


Là, les soldats sont reçus avec honneur et joie. Bonne nourriture, tranquillité, contribuent rapidement à leur remise en forme. Le 3 mars, ils apprenaient la signature des préliminaires de paix.

Le 19 mars, le 2ème bataillon caserné à Bayeux est désarmé, ainsi que le dépôt qui avait rejoint ces deux unités. Le 3ème bataillon, cantonné en bord de mer à Arromanches et à Asnelles, arrive le 20, pour remettre ses armes et munitions, mais il reçoit en route un contrordre et fait demi tour vers ses bases, à la grande surprise de tous.

Le réarmement du 2ème bataillon, ne se fait pas sans de nombreuses difficultés, soutenus par des habitants. Le commandant Bouilly, ramène des récalcitrants à la raison. Ces deux unités sont convaincues, qu’elles vont combattre des français récalcitrants aux événements décevants de cette guerre de 1870/71.

Le 22 mars nous quittons  nos cantonnements d’Arromanches et d’Asnelles, ils cantonnent à Rots et à Berneville. Le 24 , ils seront définitivement désarmés à ;la citadelle de Caen.


Une côte exceptionnellement charmante……mais, un littoral particulièrement  fragile .


Le passé de cette côte est aussi un pan de l’Histoire d’Asnelles……!


Dans la série E, sous-série 4E, nous avons un aperçu précis des différentes procédures touchant les « marais » au XVIème siècle et au XVIIIème.

D’autres documents nous renseignent sur :

- le fief d’Asnelles et les aveux à la baronnie de Creully ; fieffes, aveux et reconnaissances : droits de varech et d’ancrege ; vavassories, etc…..
Familles : de Meherenc ; Chrétien ; du Vivier ; Le Chevallier ; Le Sens ; Le Bedey ; de Baudre ; de Larivière ; etc…

- fief de Campigny, à Asnelles ( 3 dossiers ) ; d’Hermanville à Asnelles ; et Fresné-sur-Mer ( 2 dossiers ),
Famille Potier.

- fief de Culley-le-Patry ( 1 dossier traitant du XVIIème siècle ) ; rente sur les Mallet de Drubec ; familles de Bellemare ( fief de Valbert à Hermival et à Ouilly ; succession de Pierre-François, marquuis de Bellemare, etc…), et de La Rivière ( bail des rentes foncières des fiefs de Bazanville, Meuvaines, Maromme, Asnelles, Herma,ville, Campigny - 1774 - …….. à suivre 16 dossiers.

Des études locales de l’abbé Béziers à la fin du XVIIIème siècle, et de H. de Chanterenne en 1912, nous dévoilent, qu’au tout début du XIXème siècle à environ deux cents perches ( une perche à cette époque valait en principe 18 pieds soit 5,8 mètres ), de l’église d‘Asnelles, cœur du village, existait un petit groupe de cinq maisons rescapées d’un hameau beaucoup plus important. Il ressort que systématiquement les maisons dudit hameau furent détruites par la montée inexorables des eaux marines, au cours des cinquante à soixante dernières années. Un corps de garde et un  petit magasin existait également à cet endroit.

En 1861, la superficie des marais s’étendait sur la commune d’Asnelles à 33 hectares 56 ares, pour une valeur de 900 fr. l’hectare.

Le 10 août 1861, E. Marchegay, ingénieur en chef chargé du Service en charge du littoral, faisait le rapport suivant :
« Les dunes que l’on rencontre sur la côte du département du Calvados n’ont qu’une très faible 
« épaisseur, et il ne paraît qu’il y ait une opportunité d’y faire des plantations, voici quel est leur 
« développement :
«  - dunes de Saint-Aubin à Asnelles………12.000 mètres, 
« sur une partie de la longueur ci-dessus, ces dunes ne sont qu’un simple cordons de sable 
« partiellement garnis de galets, et qui forment digues naturelles, mais très fragiles pour les terrains 
« situés derrière. Il est donc important qu’on ne les attaque pas, et quoiqu’elles appartiennent pour 
« ma plupart à des particuliers, l’administration n’en est pas moins chargée de veiller à leur 
« conservation, ainsi qu’il résulte du décret du 14 novembre 1810.
« Les dunes comprises entre Saint-Aubin et Asnelles demandent surtout à ne pas être dégarnies du 
« galet qui les défend du côté mer.
« Sur le reste du littoral, après Asnelles , on trouve de hautes falaises…… ».

Le 6 août 1863, l’Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées du département du Calvados, M. Olivier, reconnait que la commune d’Asnelles paraît seule disposée à faire des travaux pour améliorer ses marais.

La dépense, d’après les projets et devis serait de 4.000 fr. La commune d’Asnelles sollicite un emprunt ; ce qui permettrait d’assécher 33 hectares 56 ares, et ferait réaliser une plus value de 70.000 fr. Il est à regretter que d’autre communes ne suivent pas cet exemple.

Quant aux Marais de Ver, Sainte-Croix et Meuvaines, jusqu’ici le Syndicat de ces marais ne semble éprouver aucune difficulté. Les terrains continuent à donner des récoltes bonnes et variées.

Le 2 août 1864, les membres du Conseil Général du Calvados réunis sous la présidence de Monsieur Le Provost de Launay, préfet du Calvados sont informés par M. Olivier, Ingénieur en Chef que les travaux destinés à assécher les marais sont en cours dans la commune d’Asnelles, et que celle-ci a contracté un emprunt de 4.000 fr. Tous les espoirs sont fondés pour une la mise en valeur de 33 hectares.

A la séance ordinaire du Conseil Général du Calvados, le même Ingénieur en Chef, déclare le 1er août 1865 :
« Les travaux d’assainissement des marais d’Asnelles sont terminés pour les parties principales, et le 
« résultat est complet, bien que les canaux secondaires n’aient pas été encore construits. La buse 
« fonctionne bien et le plan des eaux d’égout tombe facilement en contre-bas de la surface du 
« terrain. Ces résultats seront faciles à maintenir, surtout par une construction de digues peu 
« importante on met la buse et son canal d’amenée à l’abri des coups de mer et des sables qu’ils 
« jettent presque toujours sur le terrain. Il suffirait pour cela de construire une faible estacade 
« devant la buse en le débordant de 15 à 20 mètres, à droite et à  gauche. La dépense serait peu de 
« chose et les résultats considérables.
« Le travail exécuté a coûté, si nous sommes bien informés 3.000 fr., et il a suffi pour assainir 
« complètement 34 hectares de terrain dont la plus value va être au moins de  1.200 fr. par hectare. 
« On voit que c’est de l’argent bien placé ».
Signé : Olivier.

Le 30 juillet 1866,  la commune d’Asnelles complète les travaux de dessèchement de son marais, en construisant une estacade pour protéger la digue qui ouvre le fossé collecteur; une aide  de 325 fr., a été alloué.
Le succès de ce dessèchement est complet.

Le 31 août 1869, Monsieur L. de Launay, Préfet du département du Calvados, informe le Conseil Général que sur le devis de protection des «  Marais d’Asnelles » s’élevant à 10.776 fr. les propriétaires et l’Etat intervenaient pour 7.776 fr.
Décision ministérielle du 26 janvier 1869.
Mais depuis 1868, la mer ayant détruit et emporté une autre partie de la digue, la dépense se trouvait augmentée de 5.204 fr. Les propriétaires sollicités s’engagent pour 1.600 fr.. La commune d’Asnelles ne possédant aucune ressource, le maire demande au département et à l’Etat, un deuxième secours, représentant les deux tiers de la somme indiquée sur le devis.
En l’occurrence, le Préfet demande au Conseil Général du Calvados que l’ aide exceptionnelle de 3.000 fr. soit portée à 4.600 fr. , considérant ce nouvel événement  de force majeure, est par priorité de préserver les marais d’Asnelles des envahissements de la mer.

La contribution de 4.600 fr. ayant été pris sur le budget de 1870, c’est donc en cette année que les travaux de protection furent commencés. Le 30 juin 1872, A. Larivière, ingénieur départemental en chef, informe l’Assemblée du Conseil Général que la commune d’Asnelles a obtenu une subvention de 3.800 fr. sur 1871, et 1.600 fr. sur 1872.

Monsieur Langlois, le 24 avril 1873, explique au Conseil Général, 
« que le village d’Asnelles devenu pendant la saison des bains de mer une importante station, est 
« construit presque en totalité sur l’emplacement d’anciens marais visités par la mer à l’époque des 
« grandes marées. La gauche vers l’Ouest, est déjà protégée par des digues construites, défense très-
« solide ; aussi de ce côté, on a vu s’élever des maisons élégantes. À l’Est, au contraire, le marais 
« reste ouvert à la mer sur une longueur de plus de 150 mètres. Il résulte de cette situation un danger 
« qui arrête les projets de construction. Déjà le département et l’Etat sont venus au secours 
« d’Asnelles ; il s’agit, aujourd’hui, de terminer l’œuvre commencée. La Commission des travaux 
« publics propose d’allouer 2.600 fr, pour compléter les fonds nécessaires à l’achèvement de la 
« digue de l’Est. Cette proposition est adoptée par la délibération suivante :

Le Conseil Général,
- Vu le rapport de Monsieur le Préfet signalant la nécessité de continuer les travaux de défense destinés à protéger les marais d’Asnelles contre l’envahissement ;
- Vu la délibération du Connseil Général en date du 28 août 1872, invitant Monsieur le Préfet à instruire cette affaire et à la présenter à la session d’avril 1872 ,
-  Vu le rapport de Monsieur l’Ingénieur en Chef ;
- Considérant que la digue réclamée par la commune d’Asnelles est le complément d’un travail antérieur auquel le Conseil Général du Calvados a déjà contribué pour une somme de 5.200 fr; ;
- Considérant que ce travail est indispensable pour protéger les « Marais d’Asnelles » conte l’envahissement de la mer qui s’y précipite à l’époque des grandes marées et les couvre en totalité ;
- Par ces motifs, accorde la somme de 2.600 fr. pour concourir à la réalisation des travaux destinés à protéger complètement les «  Marais d’Asnelles » contre la mer.

Le 25 avril 1873, une allocation d’encouragement de 60 fr. , a été attribuée à la commune d’Asnelles, pour la fabrication de la dentelle.

L’hiver 1873/1874, n’ayant pas été tempétueux, le rivage entre Asnelles et Ver-sur-Mer n’a pas souffert. Le cordon littoral s’est parfaitement maintenu dans son épaisseur. Les estrans proprement dits se sont même légèrement exhaussés. La commune dAsnelles, pour préserver son marais , a fait exécuter une prolongation de 120 mètres de digue avec une subvention de 5.200 fr. moitié par l’Etat, moitié par le département.

Le 23 octobre 1874, sur le rapport du général Blanchard, le Conseil Général du Calvados, attribue la somme de 900 fr. à la commune d’Asnelles, pour la casernement en gendarmerie de sept gendarmes ; dans cette localité. En août 1875, la population de la commune d’Asnelles est de 414 habitants.

En 1877, construction sur un terrain donné, d’une cale maçonnée pouvant accueillir, les trois ou quatre bateaux de pêche d’Asnelles. La dépense a été couverte par un crédit de l’Etat et des souscriptions à la hauteur de 3.200 fr. Le Trésor a acquitté le complément. Le 24 décembre 1877, sur le rapport de Monsieur d’Hacqueville et des vœux exprimés par divers Conseils Municipaux le Conseil Général du Calvados réuni en séance ordinaire, hôtel des bureaux de la Préfecture du Calvados, sous la présidence de Monsieur Paulmier, sénateur, prend à l’unanimité la décision de rétablir un port de pêche à Asnelles, « cette industrie était autrefois si florissante….. ».
Approuvé par C. de Freycinet, Ministre des Travaux Publics.

Le 23 août 1878, le Conseil Général émet le voeu de transférer la brigade de gendarmerie d’Asnelles à Ryes Chef-lieu de canton, bien que celui-ci soit l’un des seuls du département à être privé d’un bureau télégraphique.

1879, Asnelles est devenu station de pêche, au moyen d’une souscription et d’un secours de l’Etat de 2.526 sour 3.200 fr. 

À la session du Conseil Général du Calvados le 29 mars 1879, Monsieur Gustave Servois, préfet du Calvados , dans son rapport précise :
* - que Monsieur le Sous-préfet de Bayeux estime que la brigade de gendarmerie d’Asnelles serait mieux placée à Ryes, commune pourvue désormais d’un bureau de poste et d’un télégraphe, siège de la Justice de Paix, et où se tiennent les  Assemblées Cantonales, les opérations du tirage au sort, du conseil de révision…etc. Les officiers de gendarmerie pensent au contraire, que la résidence d’Asnelles est plus centrale et plus commode pour  le service de la brigade ; ils ajoutent que le casernement est préférable à celui offert à Ryes.

Une délibération du Conseil Général, prise lors de la dernière session le 23 août 1878, relative à une subvention pour l’établissement d’un bureau télégraphique à Ryes, semble préjuger de la question soumise, il y est dit «  que la brigade de gendarmerie sera prochainement transférée à Ryes »; or a l’époque où cette délibération a été prise, il n’existait aucune demande ni projet de transfert de la brigade.
Le casernement de la brigade d’Asnelles a été assuré par un bail de 18 ans, commençant le 1er janvier 1875. Une clause de ce contrat, stipule qu’n cas de changement de résidence de la brigade, le propriétaire n’aurait  droit qu’à une indemnité égale à trois mois de loyer soit 225 fr. La commune de Ryes offre de tenir compte de cette somme sui sa demande est agréée.

Le 8 août 1879, le préfet du Calvados, Monsieur Servois transmet à Messieurs les Ministres  de la Guerre et de l’Intérieur appuyé d’un avis favorable du Conseil Général.

Le 30 juillet 1927, Monsieur Armand Marie, Président de l’Office public d’habitation à bon marché du calvados, informe Monsieur le Préfet et le Conseil Général du Calvados, de  la cosntruction et de la mise en habitation de 2 logements de 3 pièces, pour  un coût de 31.653,80 fr. et l’achat du terrain de 4.673,75 fr.

Le 21 juillet 1930, Asnelles est toujours classé officiellement : Station de pêche.

Le 7 juillet 1931, rapport de l’Ingénieur en Chef, M. Aubry, confirmant au préfet du Calvados que les travaux de la construction d’une digue à profil parabolique, d’une longueur de 80 mètres pour la protection du rivage d’Asnelles, sont définitivement achevés. Cette construction  a été possible, par la coopération de la Commune d’Asnelles et du Syndicat des propriétaires. 

Les tempêtes qui se sont produites les 30 et 31 octobre 1933, coïncidaient avec l’une des plus fortes marées de l’année. Les dégâts occasionnés par les éléments sont considérables, la chaussée du chemin de «  Grande communication n°205 », a été emportée sur une longueur de 300 mètres, et la circulation a été interrompue.
Les travaux de consolidation et de premières nécessités ont autorisé une circulation difficile.
Ce chemin sur une grande partie de son tracé est pratiquement en bordure de mer, en d’autres endroits il n’est séparé de celle-ci que par une étroite dune de sable variant de un à quatre mètres, et dont la disparition est programmée inexorablement par la lente montée des eaux marines.

Le 3 mai 1933, le Conseil Général du Calvados décide qu’il est indispensable de prendre en compte, cet élément. Deux systèmes de protection ont été, à l’époque envisagés :

- l’un consistant en une digue en maçonnerie,

- l’autre en des enrochements perreyés. Cette deuxième solution ayant fait ses preuves en d’autres lieux.

Les travaux d’enrochements perreyés à construire et la consolidation de ceux existants, s’élèverait à 700.000 fr. ; somme à inscrire au budget supplémentaire de 1933.

Ces travaux paraissent susceptibles d’être subventionnés par l’Etat au titre « Calamités publiques », sur le crédit de 100 millions voté par le Parlement.

Le 26 avril 1934, l’Ingénieur en Chef Aubry, Directeur départemental du Contrôle, dans un rapport à Monsieur le Préfet du Calvados, informe celui-ci ( page 11 - Appendice ) que les gares des chemins de fer du Calvados d’Arromanches, d’Asnelles et de Ver-sur-Mer sont ouvertes, et que celles de Ryes et de Saint-Côme-de-Fresné viennent de l’être.


Le passé de cette côte est également un pan de l’Histoire de Meuvaines……!


Comme pour Asnelles, dans la série E, sous-série 4E, nous avons découvert des éléments un intérêt particulier, que exploiterons dans un prochain chapitre ; d‘ores et déjà nous pouvons écrire :

- fief de Meuvaines ( 27 dossiers du XVème siècle au XVIIIème ), dépendance de la baronnie de Crépon : vente du fief en 1617, décret du fief en  1676 ; fief de Maronnes et de Saint-Gabriel ; fief ferme ; droit de gravage et de varech ; rente et baux ; journal de recettes de 1553 à 1574 ; fondation d’une mission pour les Jésuites de Caen 1731 ; biens du prieuré Saint-Gabriel à Meuvaines ; procédures pour les droits honorifiques entre Les Rivières et Costé, baron de Crépon, etc…..
Familles :  de Mambeville ; de La Niepce ; de La Rivière ; de Savignac.

- fief de Donnay ( 10 dossiers du XVIème siècle au XVIIIème ), échange de fief de Valhébert, appartenant à François de Fodoas, contre le fief de Bonnay, appartenant à Charles de Clinchamps en 1667 ; aveux ; gages-plèges de 1651, 1665, 1667, 1668, 1670, 1687 ; documents concernant la famille de Clinchamps.

- fief de Culley-le-Patry ( 1 dossier XVIIème siècle ), rentes sur les Mallet-de-Brubec ; familles de Bellemare ( fief de Valseberg à Herminal et à Ouilly ) ; succession de Pierre-François, marquis de Bellemare….etc, et de La Rivière avec bail des rentes foncières des fiefs de Bazanville, Meuvaines, Maronnes, Asnelles, Hermanville, Campigny de 1744 ; succession de Pierre-Charles, marquis de La Rivière, mort en 1778 ; de Mainbeville fief de Cornières ( 13 dossiers ).

Le 29 juillet 1857, le Syndicat des Marais de Meuvaines, Saint-Croix et Ver-sur-Mer est organisé en vertu de l’Arrêté Préfectoral du 21 mars 1857. Les tempêtes de l’hiv er dernier ont attaqué le littoral, des travaux continuent à donner de bons résultats.

Dans son rapport au Conseil Général du Calvados le 28 juillet 1859, Monsieur Plivier , Ingénieur en Chef, écrit :
«  Les marais de Meuvaines, Sainte-Croix et Ver-sur-Mer, situés à 25 km. de  Caen, dans 
« l’arrondissement de Bayeux, le canton de Ryes, s’étendent environ sur 92 hectares. Ils sont 
« administrés par un Syndicat depuis août 1856.

« Comme tous les marais en bordure de mer, le mauvais état des terres, est consécutif aux eaux 
« retenues par les dunes. Comme celles-ci sont un peu plus fortes à Ver-sur-Mer, elles s’opposent 
« complètement à l’entrée des hautes mers, il a suffi de construire une buse à clapet pour assurer le 
« desséchement de tous « les marais. Les dispositions exécutées en 1856 et 1857 ont déjà donné de 
« très bons résultats, et l’on cultive maintenant le colza là où on ne récoltait de mauvaises herbes. La 
« plus value dépassera certainement 600 fr. par hectare »

En 1863, le Syndicat des «  Marais de Meuvaines », n’éprouve aucune difficulté, les terrains asséchés, et drainés continuent à donner de bonnes récoltes. 

Nécessité de renforcer la chaussée de « Grande Communication n°45 d’Arromanches à Creully et à Bayeux ». 
« Construite sur un terrain mou, accotement à consolider et construction de 3 aqueducs à 
« Meuvainnes et Saint-Côme-de -Fresné coût 500 fr. Rapport pour l‘année 1865, et le 1er semestre 
« 1866, remis à Monsieur le Preft du Calvados »
Signé F. Windesheim, Agent Voyer en Chef

En 1869, la surveillance  du rivage de la mer s’applique surtout à empêcher que soit détruit, par des enlèvements abusifs, les cordons de sable ou de galets qui sécurisent l’intérieur des terres. De nombreuses réclamations se sont élevées cette année là suite aux grandes marées de février et mars 1869, les eaux marines ayant franchi en plusieurs point du littoral entre Vers et Asnelles, la limite et recouvert des terrains cultivés.
Les autorisations d’enlèvement qui, au termes d’un Arrêté préfectoral du 10 août 1847, a pu être donnés par les maires, au delà d’une distance de 90 mètres de la laisse des haute mers de morte-eau, ne peuvent plus l’être que par un Arrêté préfectoral, conformément au Décret du 4 juillet 1858, concertée entre Ministres de la Marine et Travaux Publics.
La surveillance, pour être suffisante et efficace, a besoin d’être exercée non-seulement par des agents de la Marine et des Ponts-et-Chaussées, mais aussi et surtout par les douaniers qui sont toujours en station sur la côte.
Les dommages ont tout particulièrement étaient sensibles à Asnelles, Meuvaines et Ver-sur-Mer.

Lors de la deuxième session du Conseil Général du Calvados, le lundi 27 septembre 1926, 
page 278 du rapport, chapitre des biens diocésains, affectation d’immeubles, présenté par Monsieur Henry Chéron le vendredi 1er octobre 1926, celui-ci informe ses collègues de l’Assemblée,

«  Messieurs, vous êtes appelés à prendre diverses décisions concernant les biens diocésains.
« …..À la date du 6 mai 1926, vous aviez chargé la Commission départementale de traiter la 
« question de l’utilisation du Château de Meuvaines, et notamment de rechercher sous quelle forme 
« cet immeuble pourrait être mis à la disposition d’une œuvre de colonie de vacances.
« Sur l’avis de la Commission départementale ainsi saisie, le Préfet a passé un bail de 18 ans avec 
« l’Association Générale des camps de vacances de Paris, moyennant un loyer annuel de 1.200 fr., 
« plus la charge des impôts, des assurances, des réparations et celle de la remise en état des 
« bâtiments.
« Vous savez que ceux-ci menaçaient ruine.
«  Monsieur le Préfet et la Commission départementale ont donc bien servi les intérêts du 
« département ».

Un Acte Administratif en date du 15 décembre 1928, prèciise la location de deux pièces de terre à usage de pâturage, situées à Meuvaines, au lieu-dit : « les Longs Carreaux », dune contenance de 43 ares 13 centiares à Monsieur Lerossignol, cultivateur pour 3,6, ou 9 années à compter du 29 septembre 1928 moyennant le prix de dix francs, plus la charge des impôts.
Étant donné l’accès difficile des ces pièces, complètement en jachère, sans arbres, sans clôtures et dénués de toute valeur réelle, Monsieur le Sous-préfet de Bayeux, M. de Longuemare, président de la Commission, et Monsieur Hédiard , sont d’avis qu’il n’y a pas lieu de réviser les conditions de la location.

Par lettre du 8 octobre 1934, le Directeur des Postes et Télégraphes du Calvados, informe Monsieur le Préfet du Calvados l’extension du réseau téléphonique à Meuvaines le 12 septembre 1933, pour un coût de 12.500 fr. Prévision de l’installation d’une cabine.

Le passé de cette côte est évidemment un pan de l’Histoire de Ver-sur-Mer……!

En 1856, une pétition a été présentée pour obtenir l’organisation d’un Syndicat des «  Marais de Meuvaines, Sainte-Croix et Ver-sur-Mer » , chargé d’améliorer ces marais . Un Arrêté du 7 août 1856, fixe les bases de cette association. Quelques propriétaires ayant avancé des fonds des travaux purent être entrepris entre la rivière la Provence et le «  chemin du Petit-Ver » ». Les terrains compris entre les dunes et le versant se trouvant légèrement au-dessous des hautes mers, manquent de l’assainissement et de l’irrigation nécessaire.

Le fossé qui les traverse parallèlement à la dune devra être creusé jusqu’à 1,40 mètres de profondeur, et ses eaux rejetées à la mer par un petit aqueduc en poterie. Un clapet, placé en aval du fossé, empêchera la remontée des flots marins, tout en laissant sortir l’eau des marais.

Le projet est de mettre à la disposition des propriétaires environ 150 hectares de terres,  parfaitement drainée et irriguée.

Lors de la session du Conseil Général du Calvados, le 26 août 1869, celui-ci décide de la construction d’une Station sémaphorique à Ver-sur-Mer. La côte jusqu’à Courseulles, ayant éprouvé des dégâts considérables lors des grandes marées de février et de mars 1869, le Conseil Général d Calvados décide de venir en aide aux communes et aux propriétaires riverains.

Au mois d’août 1878, conformément à l’article 4 de la Circulaire 14 datée du 24 avril 1841, le Corps de Garde de Ver-sur-Mer classés parmi les 74 fortifications des côtes de Basse-Normandie, relatives à l’élection de Caen.

Le jeudi 5 mai 1927, le Président du Conseil Général du Calvados, reçoit Messieurs Michel  Dansac, docteur en médecine, maire d’Asnelles ; Delabre, Conseiller Général du canton de Troarn, ancien député ; Le Tourneur d’Ison, Conseiller Général du canton de Bourguebus ; Gosselin-Fouché, Conseiller Général à Honfleur ; Lasserre, Conseiller Général à Trouville ; Duchesne-Fornet, industriel, maire de Norolles, Conseiller Général de Blangy-le-Château sur l’urgence de la consolidation, et la protection du chemin n°112, se raccordant au chemin n°205, seule voie de communication reliant Courseulles, Arromanches  et Port-en-Bessin contre l’envahissement de la mer, dont les progrès sont inquiétants depuis trois ans.

La commune de Ver-sur-Mer avait construit en 1931, une digue de protection de 100 mètres en ciment, elle envisage la prolonger de 100 mètres supplémentaires à compter de cette année.

Le 20 ami 1932, Monsieur Jaillard, maire de Saint-Pierre-sur-Dives, Conseiller Général de ce canton, attire tout particulièrement l’attention de ses Collègues du Conseil Général du Calvados sur les conséquences présentes et à avenir que la coupure du chemin «  de Grande communication n°205 », longeant la mer en direction d’Asnelles ; a et pourrait avoir sur la circulation dans cette région,, et le préjudice supporté par les propriétaires riverains.

Dans le cadre de l’électrification des campagnes, Monsieur Aubry, Ingénieur en Chef informe Monsieur H. Piton, Préfet du Calvados,  et le Conseil Général du Calvados, lors de la 1ère sessio de 1935, qu’une ligne de bouclage de 13.500 volts est en cours de construction entre Graye-sur-Mer et Ver-sur-Mer

Le Conseil Général du Calvados, le 17 novembre 1936, décide : 
- que le « Chemin de Grande Communication n°205, reliant Courseulles à Arromanches - Port-en Bessin, par Ver-sur-Mer et Asnelles », suivant la plage au niveau de la mer sur 4,5 km, éprouvant constamment d’importants dégâts lors de tempêtes et des fortes marées, coûte très cher. 
Actuellement sa remise en état coûterait 4.590.000 fr.
L’Administration a très sagement envisagé une autre solution, et elle propose de déclasser définitivement ce chemin, et de le remplacer par une autre voie à l’intérieur des terres, à flanc de coteau, dont le classement serait admis en compensation du déclassement précité. La construction et la mise à la circulation s’éléverait à environ 850.000 fr.
La Commission des Travaux Publics adopte ce projet, c’est-àdire la cosntruction d’un  chemin solide et peu exposé.

Lors de la 2ème session du Conseil Général du Calvados le 28 septembre 1937 les travaux s’élevant  à 212.000 fr. pour la construction de la déviation du «  chemin de Grande communication n°205 », reliant Courseulles à Arromanches, et Port-en-Bessin, via Ver-sur-Ver, Asnelles, Saint- Côme-le-Fresné ; sont décidés et financés.
Ce financement est assuré par une subvention extraordinaire de l’Etat en vertu de la loi du 12 mars 1880, et une subvention du département.

Ainsi naquit la  D.514, reliant ver-sur-Mer à Asnelles ; la " route des Marais de Meuvaines" par excellence.


fin de ce 1er volume. 


2ème volume

LE PASSE des MARAIS de MEUVAINES,
c'est aussi
- L'HISTOIRE d'ASNELLES
- L'HISTOIRE de MEUVAINES
- L'HISTOIRE de VER-sur-MER



Du même auteur,



- Féodalité à Guécélard,* seigneurie de Buffe
* seigneurie de Mondan
* seigneurie de Villette
* un chemin médieval nommé Mansais


- Histoire de Guécélard - 1er volume* son nom a une histoire, et l’Histoire est dans son Nom !
- Histoire de Guécélard - 2ème volume* Pays des deux rivières……,
- Histoire de Guécélard - 3ème volume* Terre de passage, terre de tradition du passage.
- Histoire de Guécélard - 4ème volume* son Passé commence longtemps avant que son nom n’apparaisse.


- Histoire des Marais de Meuvaines - 1er volume
- Histoire des Marais de Meuvaines - 2ème  volume* pourquoi, comment et quand ce Passé d’Asnelles, de Meuvaines et de Vers-sur-Mer.

- Cabourg……son Passé…..son Histoire* Histoire de Cabourg - 1er volume
* Histoire de Cabourg - 2ème volume
* Histoire de Cabourg - 3ème volume



- Histoire de la Sarthe* Les Comtes dans le comté du Maine.

- GEOLOGIE DE LA SARTHE - LE MASSIF ARMORICAIN - 1 volume

le 23 août 2015 visible : www.gbcx27.blogspot.com


En préparation,- Périglaciaire et préhistoire dans la Sarthe-aval.