lundi 12 décembre 2016

CÔTE de NACRE - GOLD BEACH - MARAIS de MEUVAINES - CÔTE du BESSIN






ce jour-là.la mer était houleuse.



et pourtant….





ils sont venus……

sous un déluge de fer et de feu…..avec en arrière plan : la mort !




ils ont posé les pieds, sur le sol Français,


sur la terre du Calvados…..ils ont versé leur sang.



Ils nous ont….. libéré.





Profonde gratitude et très sincères remerciements à Jeany Russel, Katlen Picon, Robert Capa, Flickr, Fred Ramage, Silvio Caruso, Healey Abematy, FHF Histoire pour ces clichés exceptionnels - A.G.




aux temps où bien avant….

la France s’appelait encore «  Gallia » !

N.B. - L’une des plus anciennes carte de la Gaule, et plus particulièrement une, pouvant concerner les Côtes du Calvados, que nous ayons pu trouver, lors de nos recherches à la Bibliothèque Nationale de France à Paris .


























TERRA NOVA de GALLIAE de Claude PTOLEMEE * réalisée entre 0100 ou 0170 de notre ère.

* - Claudius Ptolemaues dit Ptolémée ( Ptolémémaïs de Thébaide - Haute Egypte - né vers 90 de notre ère ; Astronome et Astrologue grec qui a vécu à Alexandrie 6 il est considéré comme l'un des instigateur de la Géographie.


Un peu plus près de nous…….ce n’est pas encore les « Cotes du Calvados »…….que nous pouvons imaginer…….



La «  France »  en 1512, vue par le Gérard Lercantour, géographe - col. VIII - 112 x 96 - 


évidemment leurs visions des limites côtières de la France, étaient quelques peu différentes de la notre....

























Carte de la « Celtica », qui n’est plus la Gaule, mais pas encore la France «  Francia » - Documents de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


«  la Côte de Nacre »


Côte du CALVADOS
entre l’estuaire de la Seulles à la « Fosse d’Espagne »,
Ou plus exactement la : 
« Côte occidentale du département du Calvados baignée par la Manche ».
* - de la confluence de la Gronde - Asnelles,
* - les Marais de Meuvaines,
* - à la l’estuaire de la Provence - Ver-sur-Mer.






















Carte de Henry-Ignace- de Brancas - Comte évêque de Lisieux - Document de la B.N.F. de Paris.


Préambule d’introduction au texte proprement dit :le département du Calvados.


Lorsque l’Assemblée Nationale Constituante succédant le 17 juin 1789 aux États Généraux, l’un de ses premiers objectifs fut de restructurer l’ensemble du Territoire national Français ; basé sur les Provinces, et les Généralités. L’art. 1er de la loi du 22 décembre 1789, ordonne donc la division du territoire national en départements, tant pour la représentation que pour l’administration. Cette division fut approuvée par la loi du 26 février 1790, qui établit 83 départements.

Les limites terrestres de ces départements - Créés de toutes pièces par cette loi du 22 décembre 1789, et par celle du 26 février-4 mars 1790, les départements sont délimités suivant les plans déposés aux Archives Nationales de Paris, en application du décret du 9 janvier 1790. Quant aux limites maritimes, pour les départements baignés par une mer, les précisions sont beaucoup plus éloignées. Les plans déposés sont régis par une Ordonnance de Colbert en 1681 :

- « Sera réputé bord et rivage de mer tout ce qu’elle et découvre pendant « les nouvelles et les pleines lunes et où le grand flot de mars se peur « étendre sur les grèves ».

Cette limite n’est donc pas une ligne, mais un espace difficile à fixer, et que le temps modifie.

Le Comité de Constitution chargé de soumettre un nom, fut enclin à proposer les noms de sites géographiques comme le Pas-de-Calais, les Côtes-du-Nord, de reliefs comme les Vosges, le Jura, comme de rivières principales qui traversaient le département en question, comme :  l’Ille-et-Vilaine, la Mayenne, la Sarthe, l’Orne, l’Eure, etc….ou à défaut des noms de particularités géographiques comme : la Manche, mais le terroir coincé entre l’Eure et la Manche …..?


Un député  du bailliage de Caen proposa en janvier 1790, ce qui était encore communément dénommé : « département de Caen », un nom tout simple de rochers, particularité de la côte normande, hantise des navigateurs des anciens temps « Calvados ». Ce nom fut adopté. Initiative, particulièrement originale, qui resta unique dans les annales en France. Réfutant, et rejetant définitivement, les dénominations présentées par les députés de départements voisins, considérés comme farfelues : Basse-Orne ou Orne inférieure.


Schéma des limites du département du Calvados, tracées, sur une carte de la Généralité - Reproduction du document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Il est donc possible de dire, et même d’écrire, que cela fut la toute première appellation attestant officiellement le mot « Calvados ». Cette officialisation est d’ailleurs inscrite sur la toute première carte du département du Calvados, conservée aux Archives Nationales à Paris, portant la mention manuscrite :

- « Nous commissaires sous signés certifions que la présente carte est l’une de celles déposées au 
« Comité de Constitution par les députés du département du Calvados, conformément au décret neuf 
«  janvier 1790 ».
- suivent les cinq signatures des commissaires, puis lu et approuvé Conseil d’Etat….la suite complètement illisible.

Selon les rumeurs plus ou moins vérifiables, et une soit disant tradition dans le Bessin : 

- on doit ce nom à une femme, mademoiselle Delauney, bourgeoise de Bayeux, et sœur d’un député de cette ville, Jean-Baptiste Delauney, avocat et représentant au Tiers-État elle aurait suggéré ce nom à celui-ci. Cette  proposition fut appuyée par le baron Louis-Félix de Wimpffen qui habitait Bayeux, lui aussi avait été élu en mars 1789 comme député de la noblesse. 

Il est certain : dès que la nouvelle se fut répandue, tous les Bayeusains, applaudirent, exaltèrent bruyamment leur joie, et leur satisfaction. Ils exprimèrent à leurs députés, leur profonde gratitude.



Mais ce nom même de « Calvados », ce nom de rocher insolite, parce qu’il représente. et reste une énigme. Il faut quand même admettre, que, voilà un peu plus de 220 ans qu’il a été adopté, qu’il est quotidiennement utilisé comme nom de département ; que  voilà un peu plus de 380 ans qu’il a été attesté pour la première fois sur une carte de marine ; que voilà un peu plus de 190 ans qu’il est vulgarisé dans le langue française sous le nom désignant un alcool.

* - c’est dans la 1ère partie du XIXème siècle, que ce nom a été utilisé à Paris, dans le commerce es alcools pour désigner un alcool de cidre venu du Pays d’Auge. Sous l’Ancien régime, la réglementation régissant strictement les alcools, interdisait l’exportation de cet alcool hors de ses régions productrices. En 1884, Émile Zola le cite dans son ouvrage  :  la Joie de vivre.

















Gros plan ciblé sur un agrandissement d’une carte maritime du XVIIème siècle - Document Musée de la Marine.
















Autre gros plan également ciblé, d’une carte de 1692, utilisée selon la liasse de documents épars à laquelle elle était jointe ; vraisemblablement pour la navigation côtière - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Si l’on effectue une recherche pour définir avec exactitude, si le nom : «  Calvados », peut avoir une origine gauloise, cela se résume à :
« Calviacus - est un locus donné à l’église du Mans par Bertrand, alors évêque de  cette ville en 61 
« ( réf. Diplomata - t.I - p.214 ) ».

.En 835, ( Dom Bouquet - t.VI - p.69 E ), nous révèle que cette année là Louis le Débonnaire, et son fils Lothaire aurait campé près d’une villa nommée Calviacus, aux environs d’Orléans, près du fleuve. Le genticile Calvius/Calva, n’est pas rare dans les documents du Haut-empire. Ainsi, le nom d’une femme Calvia, ayant joué un certain rôle à Rome à la fin du règne de Néron. Tacite la nomme : « Magistra libidinum Neronis », elle faillit périr victime du soulèvement qui fut fatal à cet empereur. Ses richesses et son habileté la sauvèrent ( réf. : Dion Cassius , abrégé de Xiphilin -  l. LXIII - ch.12 ; Tacite - Histoires - l. I, p. 73 ). Orelli - II , 3112, nous parle d’un Calvius , nommé au sénat par l’empereur Claude. Nous n’émettons aucun avis.




















Carte maritime de la Manche et de la navigation côtière, d’un illustre inconnu, estimée du XIVème, mais plus vraisemblablement du XVème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris


Dans ce texte nous nous sommes refuser, à poursuivre dans cette direction, considérant que cela était l’œuvre d’un Auteur spécifique.

Les « Rochers du Calvados »……

Carte militaire de positionnement des «  Rochers du Calvados » et leur dénomination - Document Bibliothèque Nationale de France.


Projet de la création d’un port en eaux profondes à l’abri des « rochers »,






























Plan de Masse - 1


































Schéma et cotes détaillées.
























Couverture du carton renfermant le dossier - Documents Bibliothèque Nationale de France à Paris.


1er feuillet, du relarivement mémoire circonstancié, technique et estimatif de l'implantation d'un port en eaux profondes à l'abri des rochers.


Dernier feuillet de ce mémoire - Document Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Situation géographique du département du Calvados.

Le département du Calvados se présente comme un genre de parallélogramme,, géographiquement placé entre 48°45’30’’ & 49°25’25’’  de la latitude Nord et 1°17’35’’ & 3°28’30’’ de longitude Ouest du méridien de Paris. Ce quadrilatère développe dans sa plus grande longueur 125 km. Pour l’autre sensiblement parallèle  123 km ; tandis que sa largeur, Nord / Sud est de 55 km. Si l’on prend la département du Calvados dans sa plus grande largeur, un peu en-dessous du lieu-dit «  le Coudray » de la commune de La Folletière d’Abenon près d’Orbec ;  à la commune de La Rivière-Saint-Sauveur près de Honfleur on obtient approximativement 128 km.

Il est limité au Nord, par la mer Manche, qui a été longtemps dénommée : 
- « Canal de la Manche » après avoir été désignée sous l’appellation d’  « Océan Britannique ».

À l’Orient par le département de l’Eure, sur sa partie Méridionale par celui de l’Orne, et enfin à l’Occident celui de la Manche. Son littorale s’étend sur 120 km. C’est-à-dire entre la cours d’eau à l’Est : « la Morelle » , et la petite rivière, du  « Petit Vey ». On a répertorié dans le Calvados, 1538 cours d’eau, pour une longueur développée de 4.440 km.  Le principal l’Orne conflue avec la mer à le « Pointe de Merville ».
























Carte du département du Calvados du XIXème siècle - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


En ce qui nous concerne nous avons ciblé une partie de la «  Côte de Nacre », placée entre Les hauteur de Saint-Côme-de-Fresné ou plus précisément le cours d’eau de la Gronde et celui de la Provence. Nous apportons dans le présent document un complément que nous avons jugé indispensable aux deux volumes de « LES MARAIS de MEUVAINES - ASNELLES et VER-sur-MER », après nous être littéralement plongés dans les volumes composant le Bulletin de la Société géologique de Normandie fondée en 1871, ceux de 1880.

Les roches anciennes du Paléozoïques, s’avancent du Sud-est  jusqu’au abords de Falaise, au-delà de la rivière Orne, jusqu’à May, etc. Le terrain Précambrien présente des affleurements en de nombreux endroits, où l’on peut observer des strates du Cambrien, et la partie inférieure du Silurien moyen. M. Dalimier de la Société géologique de France, a dévoilé les caractéristiques des terrains Siluriens des environs de Falaise, et à Noron. Les différents Congrès sur la géologie Normande de 1932 à 1935, font ressortir que dans une grande partie du Bocage Normand les plus anciennes formations géologiques sont présentes : les grès Armoricain, les schistes fortement plissés, les minerais de fer, et le granite de la vieille chaîne Hercynienne. 

En 1931, avait été étudié les argiles  et les calcaires du Jurassique inférieur - Lias du Bessin, recouvrant l’ancienne surface continentale formée dans les temps de l’ère Primaire - Paléozoïque, par l’usure de la Chaîne Hercynienne. Dans la région de Falaise, en 1936, a été étudié de l’enfoncement de la Chaîne Hercynienne, dans les calcaires jurassiques de la « campagne de Falaise », qui relie la « campgne d’Alençon à la campagne de Caen » ; frôlant le « Pays d’Auge ». Les terrains du Jurassique, les assises du Crétacé sont appuyés vers le Sud-ouest et le Sud aux derniers contreforts ultimes ramifications du Massif Armoricain. Ces formations du Crétacé reposent sur les couches moyennes et supérieures émanant du Jurassique. Les vestiges des anciens rivages, débordant les uns sur les autres dévoilent une longue, mais lente transgression marine pendant le Crétacé. Le  département du Calvados possède un certain nombre de marais-marécages dont celui dit de Meuvaines, qui présente un tissu spongieux, formé de mousse, de roseaux, de joncs, de racines, de feuilles, de tiges végétales. Aucun dépôt de lignite n’a été découvert dans ce département

Les terrains du Jurassique normand, on les retrouve de l’autre côté de la Manche. Selon Monsieur Ludovic Drapeyron, l’érosion du plateau continental du Bessin, a été les eaux venues du continent, la disposition irrégulière des blocs, leur forme anguleuse, témoignent de ces dépôts ce sont fait à l’air libre, sur une surface déjà nivelée, et arasée, où les eaux que recevaient ces blocs, n’avaient plus la vitesse nécessaire, et la force indispensable pour les déplacer. Cela correspond à une recrudescence des phénomènes d’érosion continentale, dont l’origine dont l’origine doit être cherchée dans un abaissement du niveau de base.























Carte du département du Calvados éditée en 1800/05 - Document de la B.N.F. de Paris.


Sédimentation de la Manche centrale.




























Vers le Quaternaire moyen, nul ne l’ignore le fond du « Canal Manche » s’est rehaussé, et que les fleuves côtiers du Calvados étaient les affluents d’une Seine dont les courbes barométriques permettent de tracer le lit submergé jusqu’à une profondeur de 50  mètres.


Le Permien est annonciateur des premiers temps Mésozoïque - ère Secondaire, sa durée n’est pas négligeable  50 M.a. de - 295 à -245 M.a.


Bessin,


er. Cela correspond à une recrudescence des phénomènes d’érosion continentale, dont l’origine dont l’origine doit être cherchée dans un abaissement du niveau Le Bessin correspond, selon A. Bigot, à la plus grande partie de l’arrondissement de Bayeux; Au Nord il délimité par la mer Manche, ay Sud le bocage Ornais, à l’Ouest l’arrondissement de Sin-Lô , à l’Est la campagne de Caen, dénommée également «  plaine de Caen-Falaise ». Sa superficie est d’environ 70.000 hectares, soit 12 à 13% de celle du département. Dans sa partie méridionale, les derniers contreforts des «  Collines dites de Normandie » plafonnent entre 100 et 200 mètres, avec un point culminant la « Butte Caumont-l’Eventé à 244 m. » .

Mais, sur la bande côtière du Bessin, évoluant à environ 100 mètres de la mer, l’altitude voisine les 60 mètres.




Dans les brumes opaques, et insondables du temps passé…..notre sol s’est forgé de cataclysmes en cataclysmes…..


Notre côte s’est modelé au grès de éléments marins…..nous allons tenté, avec le maximum de précision et d’exactitude, en suivre le processus chronologique.



Carte schématique du Permien représentant  les terres émergées de J.-C. Fischer

Lorsque le processus du remplacement des molécules de la matière organique est intégralement remplacé par des molécules de matières minérales.........



Annularia sphenophylloïdes - famille des Calamitadea défini par Zenker


Empreintes de Lebachia piniformis - Ptéridospermaphytes défini par Schlotheim.


























Gros plan - Empreinte d’un Branchiosaurus petrlei ( long. 12,6 cm. - Amphibien défini par Gaudry - 3 documents collection privée.


Un retour dans le Passé…..
c’est avancer dans l’Histoire.


Nous avons délibérément choisi, de débuter ce texte au Permien……. pourquoi le Permien, de ( - 295 à -245 M.a.), tout simplement parce que les limites stratigraphiques de la période précédente le «  Permo-Carbonifère » sont incertaines, et que le Permien marque la fin du Paléozoïque  - ère Primaire.

Selon M. Bigot en 1942, le bassin de Carentan est sur  l’emplacement d’une zone de subsidence qui a fonctionné du Carbonifère au Permien, et peut-être jusqu’au Trias supérieur

Le Trias est tout spécialement marqué dans la région objet de ce texte par la  retour progressif des transgressions marines. Les eaux océanes recouvrent peu à peu des terres émergées, lors de la précédente transgression.

Toutefois, cette fois-ci, les eaux marines viennent de l’Est, et de ce fait vont recouvrir le continent Hercynien, déjà passablement érodé. Aplani, et considérablement encombré de dépôts d’éléments de la fin du Paléozoïque - ère Primaire. On constate de ce fait à une augmentation certaine, mais graduelle des influences continentales du Sud-est au Nord-ouest, et l’on passe transitionnelle ment des milieux spécifiquement marins à des formations plus ou moins laguno-saumâtres ; et en certains endroits à des formations détritiques  uniquement continentales, par exemple les grès dit Armoricains.





















Croquis manuscrit d’une représentation de la «  Côte qui nous intéresse » dont il n’est pas possible de situer l’époque avec précision - Document joint avec une liasse à la Bibliothèque Nationale de France à Paris.

Trias,




Document J.-C. Ficher, Professeur honoraire au Museum Nationale d'Histoire naturel à Paris.


Période définie en 1834, par von Alberti. Ce n’est plus le Paléozoïque - ère Primaire, ce n’est pas encore le  Mésozo¨que - ère Secondaire. Il s’étend de -245 M.a. avant notre ère, à -205 M.a.

Il se subdivise en 6 étages :

* - le Trias inférieur : le Scythien ou Werténien de -245 à -240 M.a.,
* - le Trias moyen : l’Anisien ou Virglorien ; le Ladinien de -240 à -230
     M.a.,
* - le Trias supérieur : le Camien ; le Norien ; le Rhétien de -230 à -205
     M.a.

Jean-Claude Fischer, Professeur  honoraire au Museum National d’Histoire naturelle de Paris, écrit :

«  La période triasique couvre, en transition, les 40 premiers millions « d’années de l’ère secondaire ».

De la même source, Cette période est marquée dans la région qui nous intéressse par retour un retour progressif des transgressons marines, issues cette fois de l’Est, et qui vont partiellement reconquérir le continent Hercynien alors  aplani et encombré par les dépôts  détritiques de la fin du PaléozoÏque.

On assiste de ce fait un accroissement graduel des influences continentales en allant du Sud-est au Nord-ouest, où l’on passe traditionnellement des milieux marins francs  à des milieux plus  ou moins laguno-saumâtre.

Au Trias, le Calvados qui une terre émergée, les dépôts sont uniquement continentaux.


le principe fondamental de la fossilisation est terminé......Les fossiles deviennent alors des marqueurs géologiques incontournables.



Astérophylites Equisetiformis  - Sphénophytes défini par Schlotheim.






Encrinus liliformis - Echinodermes - Crinoïdes défini par Schloteim.





Aulosmilia compressa - Anthozoaires - Hexacoralliaires défini par Lamarck.



Empreinte très nette d’une patte à cinq doigts  - Anthichnium Salamandroïdes défini par Heyler et Gand en 2002 - 5 Documents collection privée.


Au Lias - Jurassique inférieur,

































Document J.-C. Ficher, Professeur honoraire au Museum Nationale d'Histoire naturel à Paris.


l’époque du Jurassique inférieur - le Lias de -205 à -180 M.a.


Il se divise en :

* - Hettangien de -205 à -201 M.a.,
* - Sinémurien de  -201 à -194 M.a.,
* - Pliensbachien de -194 à -187 M.a.,
* - Toarcien de -187 à -180 M.a.

.L’élément marin irrésistiblement submerge les ultimes contreforts du Massif Armoricain, se prolongeant vers le Nord-est. Cette transgression, découlant d’un rehaussement général du niveau marin, va envahir les terres émergées par étapes successives, mais irréversibles. Tout d’abord, nous assistons :

- à l’Hettangien, les eaux marines progressent du Nord vers le Sud, s’infiltrent dans les terres basses et les vallées, submergent toute la région d’Isigny - Carentan, et toute la partie Orientale du Cotentin. La caractéristique de la sédimentation littorale qui en découle est principalement carbonatée, c’est-à-dire composée pour 50% de calcite, de dolomite, d’aragonite ). L’une des classifications est due à R.J. Dunham en 1962.

- au Sinémurien, la mer continue irrésistiblement sa progression envahissant  les terres vers le Sud-est, elle submerge le Nord-ouest du Calvados, et tout particulièrement le Bessin, la région de Bayeux est immergée . Les eaux marines chargées de calcaires et d’argiles, participant des formations sédimentaires assez régulièrement alternées.

Il en découle un milieu marin peu profond, une mer tempérée, propice à un fond vaseux, où foisonnent des bivalves, comme les Gryphae ( genre d’huitre, fixé par la valve gauche comptant plusieurs espèces fossiles ). L’épaisseur de cette sédimentation atteint par endroits une trentaine de mètres, se présentant une strate argiles, sur une strate calcaire puis à nouveau une couche d’argiles, et ainsi de suite. Dans ce fond vaseux, on découvre des mollusques du type lamellibranches ( du latin - lamella signifiant lamelle ; brankhia = branchie ). Cette ouverte, favorise au large la présence de céphalopodes.

- au Pliensbachien, défini par A. Oppel en 1858 - Très peu de changement, la transgression est faible à nulle, la sédimentation est pratiquement similaire à l’étage précédent. La mer recouvre assez largement la marge Nord, Nord-est et un partie Est du Massif Armoricain, laissant subsister çà et là des émergences rocheuses. De ce fait s’installe un haut fond sous la forme d’une vaste plateforme, fortement carbonatée, étant donné la faible profondeur. Y pullule des céphalopodes comme les ( bélemnites ). Le Pliensbachien est caractérisé par cette surface encroûtée.

- au Toarcien, défini par A. d’Orbigny en 1849 - Après le ralentissement et même une très légère régression, les éléments marins reprennent leur submersion systématique de terres émergées. Le bassin de sédimentation s’élargit, et s’approfondit. Les sédiments argileux se déposent dans des eaux marines clames et sans oxygène libre pouvant être utilsé par des êtres vivats. Cette anoxie s’explique par la stagnation de ces eaux. Les matières organiques y fermentant.

La présence de calcaires  et de marnes ( nom d’origine gauloise : maërt ) ( mélange de calcaire et d’argile pour 35% et 65% ) , signalé par la présence de plusieurs espèces d’ammonites, précisant également une sédimentation carbonatée ; témoignant la présence d’une mer ouverte.

Les mers du Jurassique inférieur, sont transgressives les unes par rapport aux autres, progressant sur les terres émergées des périodes précédents. Ces mers du Lias laissent des sédiments, dans nos régions sur la périphérie du grand bassin sédimentaire anglo-parisien.

Dans ces mers, plus uniformément chaudes et stables qu’au Trias s’amorce la prolifération des invertébrés du Jurassique, et plus particulièrement , ils livrent  :

* - des Cycadophytes - des Coniférophytes - des Anthozoaires - des Brachiopodes, des Mollusques Bivalves - des Mollusques Gastropodes - des Mollusques Céphalopodes Nautiloïdes - des Mollusques Céphalopodes  Ammonoïdes - des %Mollusques Céphalopodes Bélemnites - des Mpmmusques Céphalopodes Teuthoïdes - des Echinodermes Crinoïdes - des Annélides  Polychètes - des Actinoptérygiens - des Reptiles Ichtyosauriens.

les fossiles sont les témoins incontestables d'une époque précise…….. 


Pentacrinus tuberculatus - Echinodermes - Crinoïdes défini par Miller.   


Monticulipora tumida - Bryozoaires Trépostomes défini par Phillips.


Liparoceras Cheltiense - Mollusque - Céphalopode - Ammonoïdes - Pliensbachien défini par Murchinson.


Lytoceras Fimbriatum - Mollusque - Céphalopode - Ammonoïde - Pliensbachien défini par Sowerby.


Grammoceras Penestrriatulum - Mollusque - Céphalopode - Ammonoïde - Toarcien défini par Sowerby - 5 Documents collection privée.


puis le Dogger ou Jurassique moyen ou Jura brun il ne représente que 26 M.a.


Document J.-C. Ficher, Professeur honoraire au Museum Nationale d'Histoire naturel à Paris.



De -180 à -154 M.a. ,  il se divise en :
* - Aalénien,
* - Bajocien,
* - Bathonien,
* - Calllovien.

Les auréoles d’affleurements du Jurassique moyen - Doggerse situent, selon J.-C. Fischer, par rapport à le bordure  des bassins sédimentaires, en retrait sur celle du Jurassique inférieur - Lias, dont elle épouse le contour dans un cadre paléogéographique issu de la période précédente. La sédimentation du Dogger se caractérise par une forte dominance des formations calcaires, avec tout leur cortège de faciès plus moins marneux, oolithiques, bioclastiques ou coquilliers, graveleux à noduleux, parfois fortement ferrugineux. Les mers très peu profondes, sont bordées de terres faiblement émergées, et sans reliefs.

la géologie les utilise souvent pour valider un texte, pour authentifier une strate.


Garantiana Garantiana - Mollusque - Céphalopode - Ammonoïde - Bajocien supérieur défini par d‘Orbigny.


Stephanoceras Humphriesianum - Mollusque - Céphalopode - Ammonoïde - Bajocien défini par Sowerby - 2 Documents collection privée.


Formation par la mer Bathonienne de l’extrémité Nord-est des derniers contreforts du Massif Armoricain.


Les dépôts constituant les calcaires dit de « Saint-Pierre-du-Mont », précisant la sédimentation carbonatée de la plate forme interne, qui se poursuivront pendant  tout le Bathonien moyen et supérieur. Cette plate forme se comble graduellement et le milieu sédimentaire se rapproche jusqu’à se confondre avec le rivage, comme l’atteste es strates obliques

Litages obliques de la carrière de Creully - Document remarquable de la Lithothèque de Caen.


Les courants de la bordure littorale se conjuguant avec les marées participent au dépôts de sables grossiers. Ainsi, pendant tout le Bathonien les éléments sédimentaires installés au Sud , se développent vers le Nord, c’est-à-dire la côte  actuelle. Cette évolution sédimentaire semble correspondre à une régression marine, baisse du niveau général marin.

Dans cette mer Bathonienne subsistent des îlots et des écueils formés par des reliquats des paléoreliefs des grés paléozoïques, expansions  septentrionales du Massif Armoricain. Une faune abondante s’y développe et participe activement à une sédimentation carbonatée de type périrécifal avec accumulation de polypiers et de bioclastes variés ( crinoïdes, oursins, brachiopodes, bryozoaires, lamellibranches, spongiaires, etc….)Les calcaires bioclastiques grossiers qui en résultent constituent le Faciès côtier de la bordure  des écueils, qui concrétisent le Bajocien supérieur; Les îlots sont complètement encroûtés par les sédiments calcaires au cours du Bathonien. À l’époque du Jurassique et plus particulièrement au Jurassique moyen ou Dogger, il y a approximativement 167 M.a. , le littoral de la côte Normande du Bessin était baigné par une mer chaude et tout particulièrement agitée. Vers l’Ouest, il baignait le littoral Armoricain, tandis qu’à l’opposé il s’ouvrait largement sur ce qui de nos jours, géologiquement nous dénommons le « Bassin Parisien ». 

et enfin, le Malm ou Jurassique supérieur ou Jura blanc,


Document J.-C. Ficher, Professeur honoraire au Museum Nationale d'Histoire naturel à Paris.

Plus limité dans le temps que les périodes précédentes ( seulement 19 M.a. ), le Jurassique supérieur, se subdivise en trois étages :

* - Oxfordien,
* - Kimméridgien,
* - Portlandien.

La paléogéographie du Jurassique supérieur se calque étroitement sur celle des périodes précédentes, apportant peu de changements dans la  répartition des terres émergées qui, sont, fait à remarquer, exemptes de reliefs, ne libérant que très peu d’éléments détritiques.

encore......et toujours des fossiles,



Cerethyris Arkelli - Brachiopodes - Articulés - Terebratulae - du Bathonien moyen au Calloviendéfini par Sowerby.


Loboidothyris Kleini - Brachiopodes - Articulés - Terebratulae - du Aalénien  au Bajocien inférieur défini par Sowerby.


Alectryonia gregarea - Mollusques - Bivalves - Ostreidae - du  Bajocien au Callovien défini par Sowerby.



Arca minuta  ou Eonavicula - Mollusques - Bivalves - Arcidae - Bathonien défini par Sowerby.


Ctenostreon rugosum -  Mollusques - Bivalves - Limidae  - de l'Aalénien au Callovien défini par Smith.


Pleurotomaria ou Bathrotomaria gallieni - Mollusques - Gastropodes - Pleurotomariidae défini par d'Orbigny - 6 Docuemnts collection privée.

Les rivages de la mer du Jurassique en Basse-Normandie


Les rivages de la mer du Jurassique dans la fraction occidentale du Bassin Parisien. Pour la 1ère partie tout au moins, pendant la formation de ses dépôts inférieures, relève pratiquement essentiellement du Trias ; terrains évidemment de transition, en quelques ponts des granits du Paléozoïque. Ce littoral pénétrai beaucoup plus profondément dans les terres immergées, que de nos jours.

Formant un grand golfe, très largement ouvert le Nord-est, appuyé par les assises calcaires se développant de Valognes, par Carentan et Isigny, avec un cap Silurien à Montebourg, jusqu’au îles Saint-Marcouf. Sa partie Méridionale descendait largement en arc par Bayeux et Caen, s’étendant vers le Sud jusqu’à Villers-Bocage et May ; elle porte le nom pour partie de : plaine de Caen. Ce golfe est sillonné de récifs.

Les limites géologiques sont en général aussi bien trachées que les limites topographiques. Partout, il st possible d’observer le contact des dépôts du Jurassique inférieur - Lias avec ceux du Jurassique moyen - Dogger. En effet, dans tout le Calvados, on constate que le contact est immédiatement établi ente la grande oolithe et les assises Oxfordiennes et Calloviennes, la surface usée en table ou étagée par des corrosions successives de la première. Un fait est indubitable à Lion-sur-Mer la grande oolithe, n’existe plus, de plus la quantité de fossiles remaniés, sont restés à la même place où ils ont été arrachés à la falaise par le mer Oxfordienne.


Falaise de Lion-sur-Mer, lieu-dit - les Confessionnaux, et une vue limitée sur le « platier » - Selon une ancienne, collection privée.


L’examen  puis l’analyse géologique, démontrent, qu’il a dû s’écouler un temps considérable, avant le dépôt sur la grande oolithe des toutes premières assises du Callovien. Mais si l’on poursuit, on dresse un autre constat en suivant le littoral, et l‘évolution du contact de ces deux roches, cette discordance se précise nettement à Lion-su-Mer, la grande oolithe est absente, elle a disparu . La surface de la grande oolithe est non seulement usée et rongée, mais l’inclinaison des couches est différentes, enfin la grande oolithe subit un affaissement entre Lion-sur-Mer et Colleville, pour se relever très fortement vers Perriers ; En moins d’un de 1 km. Son élévation dépasse de 65 m. le niveau du rivage Callovien. 

Le calcaire de Caen et le calcaire marneux chers aux géologues de Normandie, dénommés également « fillers carth », c’est, si l’on se réfère à ses caractères paléontologiques et géologiques formé en eaux profondes dans une mer largement ouverte vers le large, où cohabitaient des céphalopodes de grandes tailles, et des reptiles marins gigantesques. Ce dépôt de forte puissance ( compacité), suit dans le Calvados l’oolithe inférieure sur laquelle il repose en permanence, mais ne dépasse pas la limite d’Argentan.

Il est possible de l’observer le long de la falaise de Grandcamp, à Saint-Côme-de-Fesné, et sur les flancs de différentes vallées de la côte du Bessin, où il donne lieu à de nombreux épanchements de nappe d’eaux souterraines. La composition géologique de cette assise varie remarquablement d’un point à un autre. Ainsi, de Sainte-Honorine-des-Perles dans les falaises jusqu’à  Arromanches, c’est une importante masse argilo-marneuse bleuâtre, presque noirâtre, qui se détache, se remarque de l’oolithe, elle pratiquement blanchâtre.

Étage Callovien,


Le niveau le plus inférieur du Callovien, est représenté à Lion-sur-Mer et à Colleville-sur-Mer par la couche argileuse où il es possible de découvrir une diversité de fossiles particuliers à la grande oolithe et à l’Oxfordien inférieur.


Période Portlandienne,


L’infralias ne se présente que dans les golfes de Valognes et de Carentan, la mer liasique les abandonnent ensuite.

Pêche dans les rochers selon de très vieux clichés........



Pêche en famille, avec l'appui des voisins, vieille photo.


Marée haute sur les rochers........et temps couvert - Documents collection privée.


Déclaration du Roi de France, datée du 18 mars 1717, 8 pages, limitant et réglementant strictement la pêche à pied - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Déclaration royale datée du 30 mai 1731, 12 pages, concernant et réglementant 0la récolte des algues sur la côte normande - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Le Jurassique supérieur - le Crétacé,


Le Crétacé dans le Calvados, représente ce que beaucoup dénomment  : Crétacé du bassin anglo-parisien dont l’extension a été définie par Monsieur Alcide d’Orbigny. Ils sont divisés en 7 étages, que l’on trouve plus ou moins développés, et visibles. Si l’on reprend l’ordre établi par A. d’Orbigny , se sont  : le Néocomien, l’Aptien ou Néocomien supérieur, l’Albien, le Cénomanien, le Turonien, le Sénonien, le Danien.

Le Crétacé inférieur de -135 à -96 M.a.,


Document J.-C. Ficher, Professeur honoraire au Museum Nationale d'Histoire naturel à Paris.


Pendant les 39 M.a. de sa durée, le Crétacé inférieur, se traduit par six étages principaux,

* - Berriasien,
* - Valanginien,
* - Hauterivien,
* - Barrémien,
* - Aptien,
* - Albien.

Après une régression importante à la fin du Jurassique supérieur, les eaux de la mer réenvahissent progressivement, et irrésistiblement, le territoire dont il est question. Cette transgression par extension vers le Nord, va offrir une grande diversité de faciès sédimentaires.

Le climat chaud, est dans la continuation de celui du Jurassique supérieur, on peut remarquer également le manque de rupture dans la faune.


Suivi du Crétacé supérieur,



Document J.-C. Ficher, Professeur honoraire au Museum Nationale d'Histoire naturel à Paris.


Le Crétacé supérieur, très exactement comme son prédécesseur a la même durée et se répartit en six étages : 

* - Cénomanien,
* - Turonien,
* - Coniacien,
* - Santonien,
* - Campanien,
* - Maestrichtien.

Il débute par la très grande transgression dénommée « transgression cénomanienne », qui s’était amorcée à l’Albien, ne laissant subsister que l’archipel des îles Armoriques, le Massif Central, l’île Germaniue, et la Méséta Ibérique.

Cette phase marine est accompagnée d’importants dépôts argileux, sableux et marno-sableux, gréseux ( grès verts turoniens ), calcaires et surtout la craie avec ou sans silex.

Avec le Maestrichtien s’amorce une régression généralisé en elle est consécutive à un fort refroidissement, et l’extension des glaces polaires. On enregistre la disparition es  ammonite, des bélemnites, et des Hippurites, mais également et surtout des grands reptiles marins ( Ichthyosauriens, Plésiosauriens et Mosasaures ), et reptiles  terrestre ( et toute les lignées de Dinosauriens et des reptiles volants ).

quelques fossiles collectionnés viennent à l'appui.


Oursin irrégulier, partiellement enchassé dans un bloc ayant de nombreux autres fossiles. Le risque de destruction lors de l'extraction est trop élevé. Il est probable qu'il s'agisse d'un Toxaster Amplus - 
 - Echinidés -  Crétacé inférieur - Hauterivien à Barrémien inférieur - défini parDesor.


Trois Collyrites Elliptica dans un bloc - ( D. 5,5 - 4,2 -3,8 cm.) - Echinodermes  - Echinidés - famille   Disastéridés - Bathonien supérieur au Callovien défini par Lamarck.



Echinocoris vulgaris - h. 6,2 - D. 7,8 ) - Echonodermes irréguliers - Echinidés - famille Holasteridae - Crétacé supérieur - Santonien défini par Breynius.



Hemicidaris crenularis - ( h. 2,4 - D. 3,1 cm. ) - Echonodermes réguliers - Echinidés - famille Hemicidaridae - Jurassique supérieur / Malm - Oxfordienà Kimméridgien défini par Lamarck.



Disque d'une vertèbre caudale postérieure d'un reptile aquatique Ichthyosauriens - Ichthyosaurusen défini par Conybeare.


Vertèbre dorsale d'un  Mosasaurus camperi  ( 22,7 cm. ) - Reptiles pouvant atteindre 7 mètres de long et plus- Lépidosauriens - Maestrichien défini par Meyer.


Vertèbre caudale d'un reptile marin en cours d' identification.


Vertèbre dont la crête supérieure est cassée/manquante - Halitherium  chinzi -  Mammifères - Siréniens -  famille Dugongidae - Oligocène  défini par Kaup - 8 Documents collection privée.

L’ère Tertiaire - Cénozoïque.


Moins longue que le Crétacé,  à lui seul, l’ère Tertiaire représente moins du 9ème des temps qui nous séparent du Cambrien de l’ère Primaire ( -490 M.a. ) ; l’ère Tertiaire a commencé il y a 65 M.a. , et se divise en deux périodes : 

 - Paléogène, de -65 à -34 M.a. qui se subdivise en : 

* - Paléocène,
* - Éocène,
* - Oligocène

- Néogène, de -34 à -1,7 M.a. en : 

* - Miocène
* - Oliocène.

Le mouvement des plaques continentales s’accélère au cours de l’ère Tertiaire  avec l’élargissement de  l’Océan Atlantique, le continent Nord Américain s’éloigne de plusieurs centimètres par an de l’Europe ; simultanément, le pivotement de l’Afrique par rapport à l’Europe provoque la fin du Miocène, la fermeture de la Méditerranée. La réouverture s’effectuera au Pliocène avec la fracturation de l’isthme de Gibraltar. Ainsi, nous nous acheminons vers la configuration actuelle des continents.

Après la grande régression marine de la fin du Crétacé, la mer ne réenvahit que sporadiquement les  terres  émergées, qu’elle abandonne par étapes successives, préfigurant l’aspect de nos côtes actuelles.

De type franchement tropical pendant tout le Paléocène et l‘Éocène, le climat se rafraîchit à l’Oligocène avec une tendance à l’aridité, pour redevenir chaud au Miocène. Le Pliocène connaît par contre , des variations climatiques très marquées dans nos régions, avec des alternances de chaleur et de froids rigoureux. Au Pléistocène ( ère Quaternaire ), l’incursion du front glaciaire.






















Gros temps au large d'Asnelles de Meuvaines et de Ver-sur-Mer.
La mer qui a forgé, modelé cette terre millions d'années après millions d'années - Document collection privée.


Le Paléocène, de -65 à -53 M.a.


Document J.-C. Ficher, Professeur honoraire au Museum Nationale d'Histoire naturel à Paris.


Le Paléocène est tout à la fois par son étage Thanétien ou Landénien, annonciateur  de l’époque suivante : l’ Éocène. Il est également et surtout le prolongement du Campanien , et plus spécialement du Maestrichtien dernier étage du Crétacé supérieur.

Il a été défini par W.Ph. Schimper en 1874, est surtout marqué slon J.-C. Fischer par les particularités de sa faune de mammifères. Il s’étend de -65 à -53 M.a. , et se divise en deux étages :

- Danien de -65 à -59 M.a.

- Thanétien ou Landénien de - 59 à -53 M.a.

Limité selon le même auteur à l’ emprise de deux bassins sédimentaires : le golfe du bassin Parisien ouvert sur le domaine marin nordique, et le bassin Pyrénéo-provençal, lui ouvert sur le domaine océanique de l’Atlantique. Les affleurements du Paléocène sont très faibles dans nos régions. Par contre ils présentent une gamme riche et très diversifiée de sédiments marins plus ou moins en bord du rivage, des formations laguno-côtières et de dépôts franchement continentaux.


























Cailloutis du rivage des Marais de Meuvaines - Document B. Langlais.



Sous un climat chaud et humide, de type clairement tropical,  le développement de la flore et celui da la faune sont caractérisés tant dans l’élément marin, par une prolifération des Bivalves et Gastéropodes ; que  le milieu continental par une expansion des Angiospermes, tandis que les Mammifères réalisant non seulement une diffusion, mais une véritable propagation adaptive ( aucune espèce ne dépasse 50 cm. de long ).


l' Eocène de 53 à 34 M.a.



Document J.-C. Ficher, Professeur honoraire au Museum Nationale d'Histoire naturel à Paris.

Il se subdivise en :

- en Priaborien de -37 à -34 M.a.,
- Bartonien de -40 à -37 M.a.,

- Lutétien de -46 à -40 M.a.,

- Yprésien de -40 à -53 M.a.

Il est important de noter, que l’Éocène dans ses limites connues et actuellement reconnues ; n’a duré que 19 M.a.
Les affleurements Éocène se développent et se rencontrent plus spécialement dans nos régions, dans les terroirs limités, en fonction de la paléogéographie extrêmement instable, étroitement conditionnée par les déplacements des lignes du rivage, dépendante du niveau marin général. Les variations du niveau de la mer, se répercutent sur de longues  distances, inondant ou abandonnant les zones basses dont la vocation devient évidemment plus ou moins laguno-côtière.


Il en résulte une sédimentation tout aussi fluctuante, où alternent diversement des sables, des grès, des calcaires, des marnes, des  argiles, des lignites, des évaporites ( gypse ), sous un climat toujours tropical, rythmé par des périodes plus ou moins sèches. L’Éocène est apparemment dans nos régions la période la  plus fossilifère de tout le Cénozoïque.


Pince de Callianassa herberti - Crustacés - Décapodes - famille des Callianassidae - Éocène - Bartonien défini par Milne-Edwards - Document collection privée.

Oligocène de 34 à 23 M.a.


Document J.-C. Ficher, Professeur honoraire au Museum Nationale d'Histoire naturel à Paris.


Bien que se divisant selon Alain Foucault et JeanFrançois Raoult en :

- Chattien de - 28 à -23,5 M.a.,

- Rupélien de -28 à -34 M.a.


C’est une époque mal définie, aux limites encore incertaines. Elle  s’échelonne sur approximativement 11 M.a. ; à bien des égards elles est annonciatrice du Népgène. Elle comprend deux étages qui sont déterminés dans le domaine matin, et plus spécialement le Chattien, en ce qui concerne nos côtes.

Miocène de 23 à 5,3 M.a.


Document J.-C. Ficher, Professeur honoraire au Museum Nationale d'Histoire naturel à Paris.


Le Miocène est la première époque du Néogène qui lui s’étends de -23,5 à -1,8 M.a. ; il se répartit en : 

- Miocène supérieur qui lui-même se divise en Messinien de -6,5 à -5,3 M.a. ,                                                                    Tortonien de -11 à -6,5 M.a.

- Miocène moyen en Serravalien de -11 à -14,5 M.a.                
- Langhien de -14,5 à -16 M.a.      
- Miocène inférieur en Burdigalien de -20 à -16 M.a.,                           
- Aqinatien de -23,5 à -20 M.a.

Les transgressions marines se limites au Golfe d’Anvers, dépendant de la Mer du Nord, et plus particulièrement en ce qui nous concerne, aux Golfes de la Manche occidentale : Golfe de la Loire, golfe de Vendée, golfe de l’Aquitaine, dépendances du domaine Atlantique. C’est dans ces golfes du domaine Atlantique, l’époque où se constituent des calcaires sableux coquillers, qui sont dénommés «  faluns », tandis que la molasse, elle  s’accumule au pied des massifs Alpins et Pyrénéens . Tandis qu’en Mer du Nord se sédimente surtout les sables  et les  marnes. La flore continentale du Miocène s’apparente beaucoup à celle de l’Oligocène.

Quant aux Mammifères ils réalisent une nouvelle poussée dans la diversité, et dans la taille, poussée qui va les conduire à leur apogée. La taille se manifestera surtout chez les Proboscidiens.

Les invertébrés aquatiques, plus particulièrement en milieu marin, vont complètement se renouveler. Certaines espèces apparues au Miocène inférieur, vivent encore  de nos jours.


 Le Pliocène de  -5,3 à  - 1,7 M.a., défini par Ch. Lyell en 1832




Document J.-C. Ficher, Professeur honoraire au Museum Nationale d'Histoire naturel à Paris.


Dans la continuité avec le Miocène : quelquefois désigné sous la dénomination de Mio-pliocène, et s’achevant par un Plio-pléistocène, aux limites particulièrement floues, le Pliocène ne représente dans : l’échelle des Temps géologiques que 1,9 M.a. Le domaine marin, en transgression  de part et d’autre de la Picardie, atteint l’embouchure de la Tamise, sur un côté, tandis que de l’autre il forme avec le golfe de Fécamp  : l’Isthme de l’Artois. Le littoral océanique s’arrête à l’Est d’Angers, pratiquement à la limite séparative des actuels départements du Maine-et-Loire avec celui de la Sarthe. La rivière du même nom et celle de la Mayenne formant à la confluence avec la mer, un vaste delta.

Le climat qui reste uniformément chaud, d’un type relativement tropical, pendant la  première moitié, devient rapidement variable, subissant vers le dernier dernier tiers, les toutes premières attaques des influences septentrionales, et les signes manifestes des rigueurs glaciaires du Pléistocène. Les sédiments continentaux abondent au Plocène, livrant des empreintes, ou même des espèces en bon état de fossilisation. De nombreuses espèces existent encore actuellement. Une faune variée de Mollusques, de Reptiles, d’Oiseaux, t surtout de Mammifères, parmi lesquels dominent les Proboscidients.

Les invertébrés marins offrent une proportion grandissante d’espèces qui demeurent inchangées de nos jours, et que l’on trouve vivantes en abondance sur nos côtes.

Au Pléistocène, la France, notre patrie ressemble beaucoup à l'actuelle, bien que le territoire nationale déborde encore largement, sur le plateau continental de la Manche, celle-ci étant à cote 80 / 120, et très largement sur celui de l'Atlantique.


Pléistocène de -18 M.a. à -700.000 ans, défini par Ch. Lyell en 1839.

du grec : pleitos soit le plus ; et kainos = récent - partie inférieyr de l'ère Quarenaire



Document de J.-C. Fischer - professeur honoraire au Museum national d’histoire naturelle à Paris.


Ere Quaternaire,

Dernière période de l'Histoire du globe, définie par J. Ddesnoyers en 1829. Sadéfinition a longtemps variée, et on a tenté de la faire coincider avecl'apparition de l'homme, et le début des grandes glaciations récentes.

1ère grande glaciation de Donau, définie par Eberl en 1930n s'étend de -2,1 à -1,8 M.a. ; elle est suivie de l'interglaciaire Donau / Günz de -1,810 à -1,2 M.a. ,

2ème grande glaciation Günz qui va s'étendre de -1,2 à -700.000 ans , puis Interglaciaire Günz / Mindel de -700.000 à -650.000 ans,

3ème grande glaciation - Mindel de -650.000 à -350.000 ans, et l'Interglaciaire Mindel / Riss -350.000 à -300.000 ans ,

4ème grande glaciation - Riss de -3000.000 à -120.000 ans, et l'Interglaciaire Riss / Würm -120.000 à -80.000 ans ,

5ème grande glaciation Würm de -80.000 à - 10.300 ans,


nous arrivons à,

l'Holocène définie par H. Gervais en 1867, parite supérieure du Quaternaire..

du grec - holos signifiant entier , et kainos = récent.


Une vision très spécifique  de la géographie côtière…….



 Il est évident que Claudius Ptolémée, précurseur de la géographie, avait une vision légèrement différente de l'actuelle, lorsqu'il dessina les côte de la Manche, et le " Nez de la Bretagne - Document Cartes Anciennes.



Carte illustrant une liasse en bas-latin datée de 1585, et attribuée à Geradum Mercatorum - Document Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Carte marine de Le Cordier et Samson datée de 1696.



Notice réalisée par Cordier en 1696 dessins des côtes de France de Bouloggne aux Pyrénées, avec schémas topographiques et commentaires - Document de la Bibliothèque Nationale de France à0 Paris.


Dans les pages qui précédent, nous avons survolé les apocalyptiques transgressions, et les cataclysmiques régressions marines, qui participé à la formation de notre sol.

Le sol, celui où nous déambulons au quotidien.

Dans celles qui vont suivre, nous allons tenter, et même quelquefois nous attarder, au plus près ; pour découvrir comment les éléments ont forgé, puis structuré la ligne côtière du Bessin. Enfin, celle qui nous passionne.















Carte de 1653, destinée à la navigation côtière - Document Cartes anciennes.

Mer du Lias et récifs côtiers dénommés « rochers de Calvados »,


Les rivages des mers pendant les dépôts du Jurassique inférieur - Lias, ont bien souvent changé de limites , et les diverses périodes correspondent systématiquement tantôt à un retrait, tantôt à une extension des eaux marines. Ainsi, dans la partie Occidentale de la Manche Centrale, limitrophe au Cotentin,  la  mer abandonna progressivement le terrain ; il est possible d’en suivre les effets : puisque les étages sont en retraits les uns par rapport aux autres . Tandis que les l’Est la « Baie de Seine », ont les voit souvent dépasser les limites des étages précédents ; empiétant sur ces derniers, regagnant du terrain en certains endroits.

Cette carte des archives de la Marine Nationale est datée du début du XVIIIème siècle 6 Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


La série juxtaposés de tous ces rivages successifs, forme une ligne courbe, dont la concavité est franchement tournée, vers Caen. Cette concavité peut être considérée comme une espèce d’anse très largement ouverte, autour de laquelle les différents rivages des anciennes mers sont venus se ranger, approximativement comme les  « feuillets d’un éventail ».

Sous le rapport de l’expansion marine, donc à la profondeur des eaux, il est possible de définir trois périodes : 

- la première période, est une extension envahissante des eaux marines, qui correspond au Lias,

- la deuxième période, correspond à une période où le niveau des eaux est tellement bas, pour ne pas écrire insignifiant, que toutes traces liquides ont littéralement disparu de la surface du territoire de la Normandie ; cela s’est produit pendante le dépôt et la formation de marnes infra-oolithique,

- la troisième et dernière période, retour très important de l’élément marin, qui non seulement recouvre les terres submergées par la première période, mais en recouvre de nouvelles, coïncidant avec le dépôt de l’oolithe inférieur, du fullers-earth, et de la grande oolithe.

L’examen approfondi, suite à cette novelle transgression, semble démontrer une évolution constante de l’approfondissement du bassin, constitué par deux golfes :

- le premier, le plus petit, constitué ce que l’on pourrait dénommer : la baie de Valognes, bordé par des dépôts argileux du Trias, limité pas des côtes relativement basses dans leur ensemble,

- le second golfe , beaucoup plus vaste, situé au Sud en dessous du précédent, occupe l’espace entre l’arête de Montebourg, jusqu’à Carentan, recouvrant toute la région d’Isigny.


Coupe géologique de la partie de la côte déterminée - Document de la Bibliothèque Nationale de France à Paris.


Mers de l’Infra-Lias ( qui précèdent le Lias ),


L’expansion marine pendant cette période ne s’est limitée qu’à la partie Orientale du Cotentin, et une infime partie du Calvados ; elle formait deux golfes séparés par l’arête du Silurien de Montebourg, dont les îles Saint-Marcouf étaient incontestablement le prolongement.

Le creusement de la dépression qui a permis aux différentes mers du Jurassique de recouvrir la plus grande parie de la Normandie, en l’occurrence le Calvados, est donc antérieur à la grande époque, et coïncide avec la formation du Trias. La nature des sédiments déposés au fond de ces deux golfes est tout dabord de nature vaseuse, favorable à la diffusion de fossiles du type gryphae et des acéphales, mais également d’oursins. Cette nature vaseuse a été le prélude à la formation des argiles Triasiques.

Plus tard, lorsqu’’une ligne de rivage eut été formée, des plages sableuses apparurent, favorisant le développement des lamellibranches, supplantant la vase. Cette situation se prolongea jusqu’à l’apparition du Lias proprement dit.

























Carte situant en gris foncé la 1ère  transgression marine, dénommée « Infrra-Lias » ; en gris plus clair, l’expansion marine au Lias « Mers à Gyryphés » - Document collection privée.


Plus tard, lorsqu’’une ligne de rivage eut été formée, des plages sableuses apparurent, favorisant le développement des lamellibranches, supplantant la vase. Cette situation se prolongea jusqu’à l’apparition du Lias proprement dit.




Mers du Lias, dites mers à Gyphés.
Lors de cette nouvelle période, les eux marines abandonne complètement le petit golfe septentrional.


























Ces valves de gryphae sans cesse déplacées par le va et vient du ressac sont usées, polies, lissées et fossiilisées - Documentcollection privée.




Par contre elle s’étend rapidement vers le Sud, et l’Est, et submerge le Bessin, jusqu’aux environs de Bayeux. Toutefois, ce n’est que la fin du Lias que ses limites sont définitivement marquées. Si besoin est, les roches d’Osmanville témoignent. La marque supérieure, indique explicitement que la roche ce trouvait à l’air libre, tandis que celle du bas précise une partie submergée. Le nombre important d’huitres incrustées, fossilisées valide cette hypothèse. Dans cette environ spécifique au Lias, de nouveaux mollusques apparaissent : 

- des Plicatules, des Rhynchonelles, des Terebratulés……


2ème période, dite de transition lors de la régression  intermédiaire du Lias - Document collection privée.



Mers du Lias, dites à Bélemnites, et « rochers du Calvados ».


Pendant cette nouvelle période, prolongement de la précédente, mais qui en diffère par une expansion dans la submersion de nouvelles terres, plus importante. Si vers l’Ouest on note un petit recul vers l’Ouest, par contre vers l’Est, les eaux marines s’étendant sur les surfaces jusqu’à trois fois supérieures aux mers qui précédent. Cette continuation est retrouvée dans l’absence de délimitation séparative entre les deux dépôts sédimentaires, qui arrivent à se confondre.

Il est possible,  en fonction des relevés opérés, que les nouveaux rivages des mers à Bélemnites, étaient différents des précédents, pour le Bessin, on note de vates plage, plates et vaseuses, aux contours ondulés au Nord, tandis qu’au Sud vers Bayeux, le ressac bat les anciens terrains. Le rivage est plus sableux avec de gros galets. Le flux marin ronge ce littoral, les galets disparaissent, faisant place à un milieu vaseux, favorable aux Lamellibranches. Cette côte méridionale, tout en devenant plus accidentée, avec une succession de petites anses, de petites pointes, des rades à l’infini, ressemble vaguement à l’actuelle côte bretonne.

Sur le littoral Septentrional,  à une distance variable et irrégulière de la côte se dressent des « pointes  Siluriennes», dont les plus hautes émergent des flots, les plus petites sont sous-marines, et se sont avérées au cours des XIIIème au XVIème siècles, tout particulièrement néfaste pour la navigation côtière. Longtemps, ils ont formé une série nombreuses d’ilots situés plus ou moins parallèlement à la nouvelle côte de la mer du Lias dénommées mers à Bélemnites. Ces écueils acérés, ont été progressivement au cours des millions d’années du Jurassique, abrasés, érodés pour devenir des récifs.

Sur ces récifs,  la mer se brise avec violence, entassant tout autour de ce ilots des galets, des roches un peu plus importantes, et même quelques sédiments instables. Entre ceux-ci, se forment des chenaux, donnant accès à des zones beaucoup plus calmes. Ces récifs devenus par leur abrasement des « rochers » ils firent longtemps office de « brise-lames », enserrant de petits bassins, où les eaux étaient parfaitement calmes.



La côte de la Baie des Veys à l’estuaire de l’Orne.


Dans l’espace entre la baie des Veys et l’estuaire de la Seine, et dans une moindre  mesure , celui de l’Orne, partie qui nous intéresse plus particulièrement ; la côte présente un dessin régulier. Elle se développe selon une orientation Est-Ouest ans son ensemble, se résume en réalité en de amples circonvolutions alternativement concaves et convexes plus marquées vers le Nord : avancée  du rivage de la «  Pointe du Hoc » à la « Pointe de la Percée », suivie d’une concavité jusqu’à Por-en-Bessin, convexité ensuite jusqu’à Lion-dur-Mer. Une succession d’ondulations secondaires, et la cambrure de l’estuaire de l’Orne.


Les « rochers du Calvados »,
dispatchés…..en essaim au large du rivage, ils sont dénommés……
Leur noms sont issus de très anciennes croyances tenaces, de coutumes locales, de légendes oubliées, de personnes décédés en cet endroit……



Noms des hauts fonds, platiers, et des rochers en zone «  A »,



Zone «  B »,

Zone «  C »,


Zone «  D » - Série de 5 gros plans collection privée.



Périodes des argiles à poissons.


Lors de cet épisode, le niveau marin est si bas dans tout le Calvados, qu’il pourrait être qualifié de nu ; à l’exception du centre de dépression  qui descend vers Caen. Point demeurant en contact avec la mer par une « passe » relativement étroite. Les sédiments produits sont formés d’une argile feuilletée, la faune, si riche, lors de la période précédente, a complètement disparue, à l’exception de quelques mollusques appartenant aux Lamellibranches. Cette disparition, a vraisemblablement été la conséquence directe de la coupure avec la haute mer à un  certain moment. ; frappant de mort inéluctable tout la faune prisonnière de cette espèce de « poche »  . Les « Carrières de Curcy », valident cette hypothèse, et donne un exceptionnel échantillonnage de la riche de cette faune.


Puis vient, la première période des marnes moyennes,


Une nouvelle et très importante transgression marine submerge de très amples espaces, sur une faible profondeur, apportant que peu de sédiments. Apparition de Céphalopodes non seulement en nombre, mais également en diversité. Le littoral est formé de vastes plages vaseuses, qui se déploient à l’infini ; dans un environnement de platitudes.  Ces eaux bordent et suivent l’ancien rivage du « Lias à Bélemnites », mais comme elles sont relativement basses, elles ne recouvrent pas complètement les parties de « récifs émergeant », les érodant néanmoins fortement. Elles y forment des chenaux plus ou moins  profonds.


Deuxième période, des argiles moyennes,


Pour ième fois, nous constatons une nouvelle régression de la mer. De très  nombreux indices, marqués sur la roches,  nous donnent à penser que ce retrait s’est  accompli progressivement, on peut même dire par étapes, selon une ligne approximativement concentrique aux contours des rivages précédents, y abandonnant des sédiments semblables aux précédents, c’est-à-dire des marnes renfermant des Ammonites et des Lima Toarcencis * ( genre de gastropode lacustre du Jurassique défini par Lamarck en 1801 ).


Période des calcaires supérieurs,


Lorsque le eaux reviennent recouvrir notre contrée, elles sont comme les précédentes « très basses », et coïncide avec les dépôts des strates inférieures. Avec les couches supérieures, les eaux se sont très nettement approfondie, et les différentes mers reviennent aux rivages qu’elles occupaient à la période du «  Lias à Bélemnites », franchissant nettement cette limite au Sud-est ; s’avançant presque jusqu’à Argentan. Le golfe ainsi formé couvre une partie de l’arrondissement de Falaise.

Comme on le voit, de nombreuses traces en témoignent, les eaux marines, à la fin de cette période recouvraient approximativement une superficie équivalente, aux rivages identiques aux précédentes transgressions.





3ème période nouvelle de transgression marine - les éléments marins se déplacent vers l'Est, ils commencent à abandonner des terres immergées du Cotentin, pour recouvrir de nouvelles zones dans le Calvados - Document collection privée.


Troisième période dite «  d’extension »,

Mers de l’oolithe inférieure, comprise entre le fuller’s-earth * et la grande oolithe.


* fuller’s-earth, appellation géologique anglaise d’une terre argileuse absorbante utilisée comme dégraissant, également nommée « terre à foulon » ou argiles smectiques.


Les mers dès lors, occupent les limites qu’elles occupaient au moment de leur extension maximum des dépôts Oxfordiens ; le basin marin s’approfondissant. Le littoral ayant évolué, il s’étend en diagonal des « Grands Veys à Vingt Hanaps », se poursuivant dans l’Orne , se prolongeant dans la Sarthe.

Un constat s’impose, tous ces rivages se sont superposés, les importantes inégalités du fond marin s’estompent peu à peu, comblés par les nouveaux dépôts successifs ; la mer à grande oolithe, ayant tendance à uniformiser, avec un certain affaissement vers le centre.

L’étage Oxfordien, ayant pratiquement remplacé l’étage oolithique inférieur le retrait eaux met à nu une immense plaine calcaire de Falaise à Caen. Ce retrait est parfaitement authentifié puisque à Lion-sur-Mer le niveau le plus élevé du Bathonien ( Cornbrash ) est remanié dans les coches du Callovien. Si, de plus, nous suivons les lignes de contact de la grande oolithe et du Callovien, on  constate que les assises Calloviennes les plus basses, correspondent à l’  apparition des eaux marines, 1ère étape. ; marquée par le présence d’un grand nombre d’oursins et des premières ammonites. Puis, s’étendent vers l’Ouest, les couches supérieures du Callovien.

En conclusion nous nous sommes efforcés de reconstituer une partie du sol et d‘une partie de la « côte du Bessin », en prenant comme base fondamentale les rapports de A. Bigot, de Eudes Deslongchamps et Luudovic Drapeyron.



Carte afférente à la géologie particulière du territoire situé entre  « Baie des Veys » et « l’estuaire de la Seulles ».


Légende concernant exclusivement la carte ci-dessus - Documents collection privée.


Une vieille histoire : les failles du Cotentin à la Seulles ;

une question évidemment se présente…peut-on préciser l’époque où elles se sont produites,


Nous pensons pouvoir répondre à cette question, en nous référant à la formation du centre de la « presqu’ile du Cotentin ».

Avec certitude, il est possible de dire, que le niveau des couches les plus récentes composant le Jurassique dans le Cotentin appartiennent aux marnes pré  oolithiques. A partir de cette époque et pendant toute la période du Crétacé, ce pays interdépendant du Massif Armoricain, constitué une grande île exondée.

Cette même époque, sans que l’on puisse émettre une quelconque explication, voit le retour brutal des éléments marins., au moment où se formait les dépôts de craie supérieure. En se creusant un nouveau bassin dans les épais sédiments du Lias. La région Ouest de l’actuel département du Calvados, et une parie de la Presqu’île du Cotentin, étaient en permanence immergés comme en témoigne les sédimentaires du Tertiaire qui se superposent au Crétacé, elles-mêmes couvertes par celles des périodes de l’Eocène, du Miocène, et du Pliocène. Ce lit des anciens bassins des mers précédentes n’est que très partiellement émergé, puisque une suite de marais s’alignent. Sortes de « grandes flaques d’eau douce », où surnagent des éléments tourbeux, que les eaux salubres de la mers n’ont pas complètement abandonnées depuis l’époque de la craie supérieure.

Si nous suivons les falaises bordant la partie Septentrionale du littoral de cette partie du Bessin, de l’embouchure de l’Orne jusqu’à Arromanches, les couches géologiques des divers étages, n’ont absolument pas bougées de la position  qu’elles occupaient lorsqu’elles se sont déposées ; à l’exception de quelques ondulations, elles sont demeurées sensiblement horizontales, avec toutefois un léger affaissement vers l’Est, vers le centre du bassin.

Non loin d’Arromanches, entre ce bourg et Tracy, une faille peut être observée interrompant brusquement la continuité des bancs. Si l’on poursuit le long de la falaise celle-ci est encore fracturée par plusieurs failles de peu d’importance. Mais, ce n’est pas tout, si l’on  se dirige à marée basse entre Asnelles et Arromanches, le long de la falaise on constate avant d’arrivée à ce bourg que l’on marche sur les couches inférieures disposées à plat, que la mer a rongé.

Il semble apparaître, qu’en avant de la ligne des falaises, sur l’espace occupé par la mer, un bombement du plateau continental s’est produit, précédé d’un tout premier, qui se manifeste par un affleurement de la roche la plus inférieure, au niveau des eaux marines. On peut en déduire qu’il a existé une grande faille, manifestement parallèle à cette ligne de falaises côtières. La mer rongeant continuellement les falaises, est arrivée à la ligne de cette grande faille, éliminant systématiquement tout ce qui se trouvait en avant.

Laissant subsister des roches témoins. Dans quelques dizaines d’années, le travail de sape des vagues aura rendu cette falaise méconnaissable.

Si nous abandonnons le littoral, pour l’intérieur des terres, il y a de très sérieuses difficultés à détecter l’existence de failles. En effet, aucune coupe de grande étendue ne permet d’établir une identification, sous une forme ou sous une autre. Toutefois les collines généralement assez élevées, se prolongeant en plateaux, sont séparées les unes des autres par de larges dépressions, elles-mêmes marquées par la platitude . Cette particularité permet de constater, que les couches sédimentaires ne sont pas partout continues, donc, tout laisse à penser qu’il y a bien une existence de failles de ruptures en certains endroits.

Ainsi, il est possible de remarquer, en ces lieux,  que l’oolithe ferrugineuse * ( âge Aalénien -180 à -176 M.a. ), se retrouve au même niveau que  le «  fillers earth » de formation au ( Bathonien de -167 à -160 M.a. ).

* - oolithe ferrugineuse sont constituées  d’hématite, de sidérose elles sont agglomérées dans un ciment, renfermant un peu de phosphate.

Une autre remarque, le nombre de sources venant sourdre en beaucoup de points de la falaise, des flancs des collines du littoral, pour certaine fortement chargées en carbonate de chaux, donnant lieu à des fontaines incrustantes,  dont quelques unes offrent un point de vue pittoresque. Bien que nous nous soyons éloignés du sujet principal, il n’en demeure pas moins, que ces faits témoignent si besoin est, l’existence des diverses couches du système oolithique inférieure.

Nous pensons pouvoir conclure ce chapitre, sur un  constat : à une époque, selon toute vraisemblance au Crétacé supérieur, vers -80 à -60 M.a. il y a eu sur cette partie du Bessin, une puissante dislocation provoquant un exhaussement assez important. Ce phénomène a, entre l’embouchure de la Seulles et Colleville-sur-Mer, a soulevé, et relevé les différentes couches du Jurassique inférieur - Lias. Ce soulèvement peut être considéré comme passant dans l’axe des Hachettes, à proximité de l’endroit où passe la « grande faille » parallèle à la falaise, coupant à la perpendiculaire l’axe du soulèvement. Il en résulte que cela a eu pour conséquence directe de relever les couches géologiques dans le département de la Manche, et de les abaisser dans celui du Calvados. Il est tout aussi vrai, que de chaque côté, une foule de failles secondaires partielles, ont favorisé l’action de cette grande cassure.


Le niveau des nappes d’eau, les sources….
Quelques ruisseaux…la Gronde, la Provence.


Les sources sont très nombreuses dans les couches du Jurassique inférieur - Lias. Les plus importantes sont à la base de la formation, elles filtrent à travers les calcaires, et arrêtent leur filtration soit sur les strates du Trias, soit celles de terrains plus anciens.

Les argiles dénommés « argiles à poissons » constituent une masse compacte, impénétrable, recouverte de couches diluviennes ( terres fluviatiles ou fluvio-glaciaires du Quaternaire ) très argileuses. À la surface, cette terres provoquent l’existence, et la permanence de terres humides, entrainant la formation de marécages, où l’agriculture doit drainer pour pouvoir exploiter, lorsque cela est possible.


La proximité de la présence de collines onduleuses, en certains endroits accentue ce phénomène, l’émergence de sources à flanc de coteaux, dégradant en permanence es pentes, elles finissent en s’incérant dans le terrain, traçant une forme de « lit découlement », donnant lieu à de nombreux à de nombreux petits cours d’eau, restant au stade de ruisseau pour la plupart.


Fragment d"un tronc d'arbres fossilisé,


Fragment de la branche et pomme d'un pinus, fossilisé - Documents collection privée.


Le climat a fortement contribué à la formation du paysage, dans lequel nous déambulons au quotidien.


Nous avons  vu, que la France, à la fin du Tertiaire, au début du Pléistocène ressemblait beaucoup à la carte que nous avons présente à nos yeux actuellement ; hormis des débordements plus ou moins importants sur les plateaux continentaux de la  Manche, et de l’Océan Atlantique.

Les rapports de Furon de 1952, de Birot en 1949 permettent de reconstituer les climats qui régnaient de l’Éocène au Pliocène. Si la prudence est de mise en l’occurrence, il ne faut pas écarter que les bouleversements climatiques des derniers millions d’années, ne sont pas sans établir une certaine corrélations entre le sol normand du Calvados, celui ui est foulé au quotidien, et les différents climats qui se sont succédés.


«  la Côte de Nacre »…..

le 9  janvier  2017